Nous sommes des apprentis sorciers du développement. Comment n’avons-nous pas relancé la production du caoutchouc dans les anciennes zones d’exploitation. Et pourtant, une richesse dort sur ces arbres. L’argent du Trésor public ne peut pas financer uniquement la politique. Il pourrait être utilement réinvesti dans les cultures pérennes.
Ce secteur pourrait contribuer à améliorer les conditions d’existence des milliers des Congolais si jamais il existait une politique de relance de ces chaînes de valeur. Entre 1900 et 1908, l’Etat Indépendant du Congo (EIC, NDLR) a exporté en moyenne 5000 tonnes de caoutchouc par an. Ce caoutchouc était produit à partir des lianes dans la forêt vierge équatoriale. Des milliers des Congolais y laissèrent leurs bras voire leur vie par la cruauté des colons qui voulaient toujours accroître la production.
Puis vint l’hévéa… Les colons créèrent des plantations pour améliorer le rendement et réduire la pénibilité du travail notamment dans les anciennes provinces de l’Equateur, Orientale et le Kasaï Oriental particulièrement dans le Sankuru. La zaïrianisation est venue plombée ces exploitations.
Les arbres ne sont presque plus saignés. Aucune politique de relance n’a été initiée. En 1992, les statistiques de la Banque Centrale du Congo (BCC) indiquent une production de 8 497 tonnes de caoutchouc. Elle tombe à 5 256 en 2002 pour atteindre 5091 tonnes en 2021 soit autant que pendant l’Etat Indépendant du Congo.
En parcourant les anciennes zones d’exploitation, toutes les plantations sont presque laissées à l’abandon. D’après le condensé d’informations statistiques de la Banque Centrale du Congo, entre janvier et novembre 2022, la RDC a produit 29 826 tonnes de caoutchouc. Il y a lieu de relancer la production pour accroitre la richesse nationale et sortir des milliers des Congolais de la pauvreté.
Marc Ngwanza
Expert en Communication Projet AIT chez Projet AIT