Plus de suspense inutile qui perdurait, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018 est candidat à la présidentielle du 20 décembre 2023. L’annonce a été faite ce lundi 2 octobre 2023 à Kinshasa par lui-même qui se dit être aussi Kinois dans une conférence de presse tenue dans la capitale du pays.
Plus de suspension entretenu pour rien : Dénis Mukwege sera candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023 en RDC, annonce faite par lui ce lundi 2 octobre 2023 avec une introduction en lingala "prépayé" comme kinois aye kotia mpe libaya… pic.twitter.com/hMOpl1GTGv
— Roger DIKU (@Cwambuyi) October 2, 2023
Médecin reconnu pour son travail auprès des femmes victimes de viol dans le conflit de l’Est du pays au travers de son Hôpital et sa Fondation de Panzi en province du Sud-Kivu, l’homme de science a franchi le pas en s’engageant officiellement en politique même s’il a toujours été le critique le plus virulent des régimes Kabila et Tshisekedi.
« J’ai entendu votre appel ! L’heure de la rupture est arrivée. Ma seule motivation est de sauver notre patrie et de rendre la dignité de notre peuple. J’appelle à la coalition des forces du changement. J’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République » clame-t-il devant une foule des sympathisants acquis à sa cause. La réalité aussi est que du « bon » médecin au « bon politique », il y a risque de perdre de sa superbe.
Considéré par beaucoup des congolais comme un potentiel « candidat des occidentaux » au travers des loges francs-maçons qui le soutienne depuis des années et malgré son « aura » international, sa candidature envisagée depuis longtemps vient clarifier les choses : « Je ne vais pas attendre 2028. Je ne le fais pas par intérêt, ni pour le pouvoir, mais pour sauver ma patrie. Demain ce sera trop tard, j’y vais maintenant » clame-t-il comme sans conviction de l’emporter demain.
Le programme présidentiel de celui qui se dit « un citoyen indigné, révolté » est axé autour de 12 piliers, dont les deux principaux sont d’une part la paix, la sécurité et la défense, en luttant contre la balkanisation du pays, et d’autre part la justice et l’État de droit.
Un trop plein des candidats
Comme il fallait s’y attendre, c’est à un trop plein des candidats opposants qu’on assiste entre ceux déclarés déjà et ceux en attente. Ils sont désormais près d’une vingtaine à avoir fait part de leur ambition pour cette présidentielle en vue d’affronter le chef de l’Etat sortant Félix Tshisekedi.
Si pour l’instant, selon les communications des candidats et de la Céni, ils sont sept à avoir officiellement déposé leur dossier ; il reste Moïse Katumbi actuellement en pleine campagne de redynamisation de son nouveau parti politique à travers le pays.
Mais aussi et surtout Martin Fayulu qui, après avoir annoncé le boycott du scrutin sans révision du fichier électoral, sera finalement candidat sur insistance de sa coalition Lamuka. A ces principaux candidats, il y aura aussi celui qui sera désigné après les primaires d’une partie de la société civile.
Une réalité pourtant, ce « trop-plein » des candidats d’une opposition émiettée laisse un boulevard au chef de l’Etat sortant dans une élection présidentielle à un seul tour. Et ce, en attendant les contestations d’après le 31 décembre 2023 lors de la publication des résultats provisoires par la CENI et celle officielle par la Cour Constitutionnelle du 10 janvier 2024.
Un dossier à suivre…
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi