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KISANGANI : Jean-Claude Pandatimu, un juge condamné à 12 ans de servitude pénale

Magistrat indigne. C’est le moins que l’on puisse dire du Président du Tribunal de commerce de Kisangani (Tshopo), Jean-Claude Pandatimu qui a été condamné vendredi 06 octobre 2023 à de 12 ans de servitude pénale principale pour traitement inhumain et dégradant, au paiement de 10.000 dollars américains de dommage et intérêt à sa victime et à son arrestation immédiate exigée par le tribunal.

Jugé depuis jeudi 05 octobre 2023 en procédure de flagrance à la Cour d’appel de Kisangani, le juge Jean-Claude Pandatimu a été reconnu coupable de maltraitance, torture et humiliation à l’égard de son future ex-épouse Fryde Kelekele Itamili dont la vidéo a choqué les consciences en faisant le buzz sur les réseaux sociaux. Le fameux juge a également été condamné pour incitation des policiers à commettre des actes contraires à la loi.

Les faits. En instance de divorce d’avec son épouse alors que la garde des enfants venait de lui être accordée quelques heures plutôt, le juge indigne n’aurait pas apprécié le fait que son future ex-épouse se soit amenée chez lui pour dire aurevoir à ses enfants. Raison de son courroux avec son mot d’ordre aux policiers qui l’accompagnait d’arrêter la dame, l’entraîner dans sa parcelle pour la molester et la ligoter avant de l’amener en détention pendant que lui-même filmait l’odieuse scène qui se retrouverait quelques heures sur les réseaux sociaux.

Les complices de cet acte scandaleux, deux policiers qui sur ordre de ce magistrat ; avaient ligoté l’ex-épouse se sont vus eux condamnés à 8 ans de prison chacun pour violations de consignes. Leur chef de corps, le Commissaire supérieur adjoint Gérard Abongo Mbambo est lui ; condamné à dix ans.  Chacun de ces membres de forces de l’ordre ayant été condamné au paiement de 500.000 Franc congolais, ces frais payables dans le délai à défaut de subir la contrainte par corps, ajoute l’arrêt de la cour.

Les images d’une femme sans violence ayant fait le tour des réseaux sociaux et choqué les consciences pose une fois de plus la question sur le comportement incompréhensible de la part des agents de l’ordre. Comment sont-ils recrutés et quelle formation reçoivent-ils pour verser dans la commission de tels actes sur injonction d’un individu, magistrat soit-il.

Il aurait fallu le courage de la Gouverneure de province, Madeleine Nikomba Sabangu, pour que les auteurs de cet acte dont le Commissaire supérieur adjoint Gérard Abongo Mbambo ; soient immédiatement mis aux arrêts et des poursuites engagés contre eux.

La ministre d’Etat chargé de l’Environnement Mme Ève Bazaiba Masudi, origine de la Tshopo et de passage dans sa province avait tenu à assister à ce procès en réclamant une condamnation sévère des indignes magistrat et agent de la police nationale congolaise.

Au lendemain de la condamnation de ses bourreaux par la cour d’appel de la Tshopo, dans un arrêté provincial lu ce samedi 7 octobre 2023 sur la radio RTNC, la gouverneure de la province de la Tshopo Madeleine Nikomba Sabangu a nommé Mme Frida Kelekele Itamili comme son assistante en charge du genre et de lutte contre les violences sexuelles.

Pour notre analyste Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya, « Ce qui est grave dans le chef du magistrat c’est sa fonction. Il est juge. Il est appelé à conseiller. Il lui faut faire preuve de maîtrise de soi pour discerner dans les différents argumentaires où se situe des éléments les plus proches de la vérité. Il doit faire preuve d’impartialité et de rigueur. Malheureusement, dans le spectacle qui a circulé sur les réseaux sociaux, il a bafoué la dignité de sa fonction et jeter l’opprobre sur sa corporation. Il a fait preuve d’une perte de sang-froid manifeste en allant jusqu’à faire ligoter son épouse comme un vulgaire sac de charbon ».

Et de poursuivre « Qu’il a oublié tout le bien que cette dame lui a apporté. Il a, dans sa colère, humilié son ex épouse en public. Nous ne savons pas si leurs enfants n’ont pas été des témoins de la maltraitance à l’endroit de leur mère. Si ce n’est pas le cas, les images vont sans doute leur parvenir. Quelle image de père a-t-il donné à ses enfants, à sa famille et à sa corporation ? Il aurait autorisé 5 minutes d’adieu et il serait tranquille chez lui ».

Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya conclut : « Mais une bouffée de colère non maîtrisée le conduit à la déchéance publique et sociale. Il voulait la garde des enfants. Il est derrière les barreaux. Il se croyait tout permis, il a été ramené à la raison et remis à sa place. Lui se voulait libre, il est enfermé. Son ex-femme qu’il voulait peut-être emprisonnée est libre de ses mouvements. La puissance des réseaux sociaux a retourné une situation en quelques heures. Le juge méditera désormais à l’ombre et aux côtés de ceux qu’il a envoyé en prison que la colère est une mauvaise conseillère ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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