De sa déchéance avec radiation au sein des Forces Armées congolaises (FAC) au grade de Colonel, Eddy Kapend, 63 ans ; a été fait à « titre exceptionnel » Général de Brigade avec réhabilitation au sein des Forces Armées Congolaises (FARDC). A la clé, il désigné commandant de l’armée de la 22ème Région militaire comprenant les quatre provinces issues de l’éclatement du grand Katanga à savoir le Haut Katanga, le Lualaba, le Tanganyika et le Haut-Lomami.
Cette nomination signée le Président de la République Félix Tshisekedi intervient dans le cadre du réaménagement au sein de l’armée intervenu au soir du 19 octobre 2023. Dans la foulée, Christian Tshiwewe Songesha, Chef d’Etat-Major Général des FARDC avance en grade passant de Lieutenant Général à Général d’armée. Sont également promus, Jacques Ychaligonza Nduru et Léon Richard Kasonga Tshibangu désormais au grade de Lieutenant General.
Kapend qui ne s’est jamais départi de sa tenue militaire durant toute son incarcération à Makala est apparu avec une fière allure dans sa nouvelle tenue des FARDC, son grade de Général de Brigade sur ses épaules. Ce qui a enflammé la « toile congolaise » même si l’on a entendu aucun leader katangais ni politique ni religieux le féliciter de sa renaissance.
Et un internaute de clamer sa colère : « Dire haut ce que les autres disent bas. Je n’ai pas vu les commentaires de nos frères Katangais sur cette nomination. Quand on nomme un de vous c’est le silence total. Ici il n’y pas tribalisme hein ? Un Kilulu, Taliban qui a libéré un Katangais de la prison faussement accusé par les siens pour le profit d’un fabriqué Katangais, aujourd’hui libéré et promu. Donc maintenant on n’est pas dans le royaume du Kasaï comme vous le dites chaque fois. Libérez vous de cet esprit minable de voir sur le bout du nez. Cultivez vous, émancipez vous ».
La renaissance d’un condamné à mort !
« Vingt ans après sa condamnation à mort dans l’affaire Assassinat du Président Laurent-Désiré Kabila Ka Makolo, le Colonel Eddy Kapend est un homme libre ; gracié par l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et sorti de la prison depuis le vendredi 08 janvier 2021 ». Coïncidence ou non entre les dates de sa condamnation et celle de sa sortie de prison, considéré comme personnage central de ce procès ; Eddy Kapend, ancien aide de camp de feu le Président Laurent-Désiré Kabila avait été condamné à mort avec 30 autres compagnons d’armes le 07 janvier 2003 par la Cour d’Ordre Militaire de Kinshasa. Et ce, à l’issue d’une enquête « bâclée » sur l’assassinat du Président LD Kabila.
En effet, dans un procès qui aura duré presque deux ans depuis l’assassinat le 16 janvier 2001 de Laurent-Désiré Kabila dans son bureau du Palais de Marbre sur le Hauteur de Kinshasa, parmi les 135 prévenus ; 30 sont condamnés à mort dont le colonel Eddy Kapend, 27 à la prison à vie alors qu’une peine d’emprisonnement variant entre 2 et 20 ans est infligé à près de 20 prévenus et une cinquantaine d’autres personnes furent simplement acquittés. Parmi ses compagnons d’infortune survivants condamnés à la Prison Centrale de Makala et qui sont aujourd’hui dehors après 20 ans le Capitaine Maurice Kolokota, les Lieutenants Kot Diur, Jean-Claude Kimuanga, Meschak Luhungu et l’Adjudant Jean-Jacques Kapia.
Ma rencontre avec le Colonel Kapend
Alors qu’il demeurait silencieux en se faisant rare depuis sa sortie de prison, le colonel Eddy Kapend est devenu une légende pour avoir survécu près de 20 ans dans l’enfer de la Prison Centrale de Makala à Kinshasa alors que nombre de ses compagnons condamnés y sont morts. C’est un homme déterminé, souriant avec un mental d’acier et toujours avec son petit bâton de commandement noir aux extrémités blanches en mains que je rencontre comme par un hasard dans une fête familiale où j’étais convié.
Reflexe de journaliste, après une brève présentation par les membres de famille ; j’entame avec lui une conversation à bâton rompu en posant des questions directes sur ce qui s’était réellement passé ce mardi 16 janvier 2001 au Palais de Marbre de Kinshasa. En bon militaire et disant « se restreindre à un silence qui ne durera pas pour toujours », il esquive mes questions sur ce qu’il avait vu et préfère me parler de sa vie de renaissance tout en réfléchissant sur son avenir. Ce qui n’empêche qu’en « off », il me parlera de beaucoup des choses que je peux encore écrire ici, son propre livre « vérité » étant en préparation.
Dans la foulée, je lui rappelle notre première rencontre dans d’autres circonstances en compagnie d’un autre personnage principal des régimes Kabila père et fils et aujourd’hui en fuite du pays, le Général John Numbi Banza Tambo. Ça se passe au siège du parti Union des Fédéralistes et Républicains Indépendants (UFERI) de Jean de Dieu Nguz a Karl I Bond sur l’avenue de « Trois Z » à Kinshasa Gombe en début 1992.
Jeune Rédacteur en Chef adjoint du Groupe de presse UMOJA de Léon Abel Robert Moukanda Lunyama d’heureuse mémoire, je couvrais pour le compte de mon quotidien une conférence de presse après la répression d’une marche de l’opposition par les forces de Mobutu et son premier ministre Jean Nguz en présence de l’ancien gouverneur du Katanga Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, Charles Mwando Nsimba. C’est à ce moment qu’on me présente les responsables de la Jeuneuse de l’UFERI qui n’étaient autres qu’Eddy Kapend et John Numbi.
Les nombreuses années d’emprisonnement injuste n’avaient semblées avoir aucun effet sur cet homme sans émotion visible aucune sur son visage, apparemment autoritaire et qui n’attend qu’une seule chose : « La condamnation du vrai coupable de l’odieux crime d’assassinat de Laurent-Désiré Kabila qu’il dit être son deuxième père ». Cette constance dans la personnalité, il l’avait déjà affichée lors du prononcé du jugement le 07 janvier 2003 pendant sa destitution et dégradation à la barre, mais aussi lorsqu’il est dépouillé de ses galons, de sa ceinture et de son béret vert militaire (notre Photo d’illustration).
De son procès en question et qu’il a toujours considéré comme injuste comme toutes les organisations de Défense des Droits de l’Homme, l’on retiendra que « La procédure suivie devant la Cour d’Ordre Militaire s’était déroulée sur fond d’intimidation, les avocats des accusés n’ayant pas eu accès à toutes les pièces de la procédure ». Pour ces organisations, « ce procès n’avait été ni équitable ni transparent et la culpabilité des accusés n’avait pas été démontrée de manière irréfutable »
Enfin, « elles avaient estimé qu’il demeurait des faits surprenants que la Cour d’Ordre Militaire de Kinshasa n’avait pas pu étayer : Les conclusions de l’expert en balistique et des légistes étaient surprenantes. Pour eux, il paraissait scientifiquement impossible d’imaginer qu’une balle tirée à bout portant sur une tempe du Président avec un pistolet parabellum 9 mm reste incrustée dans le crâne ».
A lire aussi : RDC : Le Colonel Eddy Kapend, renaissance d’un condamné à mort ! [RENCONTRE] https://www.afriwave.com/2022/01/07/rdc-le-colonel-eddy-kapend-renaissance-dun-condamne-a-mort-rencontre/
De la condamnation à mort du Colonel Eddy Kapend, l’ancien aide de camp du président ; l’on sait que la Commission d’enquête internationale chargée de faire la lumière sur l’assassinat du chef de l’État à laquelle ont participé les alliés angolais et zimbabwéens l’avait interpellé et incarcéré depuis le 24 février 2001. On ne l’accusait pas seulement d’avoir logé une balle dans la tête de Rachidi Kasereka, mais on voulait lui faire endosser le fait qu’il aurait lui-même ouvert le feu sur le président et tué le garde du corps alors que ce dernier se précipitait sur les lieux du crime, question de brouiller les pistes et de l’empêcher de parler.
Aussi curieux que cela peut paraître, Eddy Kapend, ce lunda originaire de la localité de Kapanga à la frontière angolaise et qui n’a rien de militaire de formation fut choisi par Laurent-Désiré Kabila en personne pour « s’occuper de l’armée en recevant et traitant tous les rapports en provenance des forces armées du pays et de l’étranger ». Tâche à laquelle il s’y emploiera avec aisance, ce qui lui valut un uniforme militaire et le grade de colonel pour lui donner toute l’autorité nécessaire à ses fonctions avant qu’il ne devienne l’aide de camp du président de la République. Ce professeur de français et lettres que rien ne destinait à une quelconque popularité était devenu au cœur même de la tragédie qui a coûté la vie à Laurent-Désiré Kabila.
La résurrection du « principal accusé » lors du procès de l’assassinat de l’ancien Président de la RDC entamée avec l’avènement du nouveau Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi à la tete du pays se conclut avec son élévation au grade de « Général » d’armée avec d’énormes responsabilités dans sa province d’origine. Succédant ainsi au Général Smith Gihanga à la tête de la 22ème Région militaire, le Général de Brigade Eddy Kapend aura plusieurs défis à relever dans sa zone d’affectation ; principalement sur le plan sécuritaire dans un contexte électoral tendu d’un côté. Et de l’autre, les milices Bakata Katanga qui n’ont pas cessé de faire parler d’elles.
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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