Coup de tonnerre ou de théâtre, c’est selon. La sortie médiatique de certains opposants candidats président de la République du jeudi 23 novembre 2023 à Kinshasa n’est-elle pas la formalisation de cette logique contestataire sur fond de théâtralisation politique du scrutin qui se tient en moins d’un mois déjà ?
Alors que la campagne pour les élections générales et présidentielle du 20 décembre 2023 bat son plein à travers le pays, et que certains candidats sont lancés de fond pendant que les autres sont inaudibles comme invisibles ; c’est le moment choisi par quelques autres pour brouiller les cartes avec une plainte devant la Cour de cassation contre le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Denis Kadima, et le Vice-premier ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi Kankonde concernant le processus en cours.
Ce fut l’objet de la sortie médiatique du jeudi 23 novembre 2023 à Kinshasa où Denis Mukwege, Martin Fayulu et Théodore Ngoy qui se sont exprimés lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa. Avec eux dans cette démarche trois autres candidats, Jean-Claude Baende, Nkema Liloo et Floribert Anzuluni qui reprochent aux deux personnalités une « abstention coupable » et en exigent un « correctif du préjudice » avant les scrutins prévus en moins d’un mois.
« Nous saisissons la Cour de cassation, à charge de monsieur Kadima en sa qualité de président de la Céni, et à charge de monsieur Peter Kazadi, en sa qualité de Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur. Les deux sont coupables d’abstention coupable. Kadima, en plus des abstentions coupables, a commis, avec les membres de son bureau, des faux en écriture. Il est susceptible aussi d’être poursuivi pour atteinte aux droits garantis aux particuliers, mais aussi, il peut être poursuivi pour d’autres faits qui sont repris dans notre plainte » explique Théodore Ngoy dans un long discours.
Et de poursuivre : « Alors ce que nous voulons, c’est que le préjudice soit corrigé. Nous ne pouvons pas aller aux élections sans connaitre nos électeurs, sans connaitre les listes des électeurs, sans que celles-ci soient publiées dans les délais. Nous allons aller aux élections pour participer à -ou, si vous voulez, cautionner- un simulacre qui va aboutir au statu quo, c’est-à-dire à la reconduction du président de la République sortant ou sinon à la désignation de quelqu’un qui aurait un accord tacite avec lui ».
A moins d’un mois du scrutin pour lequel ces mêmes opposants se sont battus pour qu’il soit tenu dans le délai constitutionnel, l’on ne peut comprendre la réalité de leur plainte qui devrait être rejetée comme ils en sont convaincus dans leur for intérieur. Ni plus ni moins, c’est la mise sur la place publique partie de leur logique contestataire sur fond de théâtralisation politique avec l’aide des églises catholiques et protestante qui se prépare. De trois choses l’une se demande l’opinion : ou ces gens veulent les élections ou ils cherchent le glissement, une option refusée par le gouvernement ou finalement ils veulent mettre le pays à feu et à sang après leur échec ?
Pendant ce temps, malgré les problèmes financiers rencontrés, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) garde son cap en confirmant la tenue des élections générales et présidentielle du 20 décembre 2023 malgré une rallonge de près de 300 millions de dollars qui manque encore.
Dans l’entretemps, le 22 novembre 2023 ; le gouvernement a effectué un transfert d’une somme sans précision du montant sur le compte de la Céni. Notons qu’il s’agit ici du deuxième cycle du scrutin après celui de 2018 que le pays finance sur ses propres fonds sans assistance étrangère.
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