Depuis son accession à la présidence de la République Démocratique du Congo en 2019, Félix Tshisekedi a récemment concrétisé certaines des promesses phares de sa campagne électorale, dont la gratuité dans l’enseignement fondamental primaire des écoles publiques et celle de la maternité.
Cependant, l’attente de deux ans avant la fin de son mandat pour concrétiser ces engagements suscite des interrogations légitimes sur les motivations et les contraintes qui ont pu influencer ce calendrier. L’une des explications possibles à ce délai pourrait être liée aux défis économiques auxquels la RDC fait face.
En effet, la mise en œuvre de politiques sociales telles que la gratuité de la maternité exige des ressources financières considérables qui malheureusement jusqu’à présent ne sont pas stables. Les contraintes budgétaires, les négociations politiques complexes et la nécessité de stabiliser l’économie peuvent avoir retardé la concrétisation de ces mesures.
Le président Tshisekedi pourrait avoir choisi d’attendre une période jugée plus opportune sur le plan financier pour garantir la viabilité à long terme de ces politiques. Par ailleurs, la pression politique peut aussi avoir joué un rôle majeur dans le calendrier de la mise en œuvre de ces promesses. En concentrant ces actions à la fin de son mandat, Félix Tshisekedi pourrait chercher à consolider son soutien populaire en vue des prochaines élections. La politique, souvent axée sur le court terme, peut inciter les dirigeants à privilégier des actions spectaculaires dans les périodes électorales pour maximiser leur impact politique.
Un autre aspect à considérer est la nécessité de démontrer des résultats tangibles à la population avant de solliciter un renouvellement de mandat. En agissant ainsi à la fin de son premier mandat, le président Tshisekedi pourrait chercher à présenter ces réalisations comme le début d’une série de réformes et d’actions sociales à venir, renforçant ainsi son image de leader soucieux du bien-être de la population.
Cependant, cette stratégie soulève des préoccupations quant à la sincérité des intentions du président. Certains pourraient interpréter ces actions comme des manœuvres politiques visant à gagner des votes plutôt que des efforts authentiques pour améliorer la vie quotidienne des Congolais. La confiance du public est cruciale, et des retards dans la mise en œuvre de promesses électorales peuvent éroder cette confiance.
En conclusion, le timing choisi par le président Félix Tshisekedi pour concrétiser certaines de ses promesses électorales peut être attribué à une combinaison de contraintes économiques, de pressions politiques et de la nécessité de présenter des résultats en vue des prochaines élections. Cependant, il est crucial que ces actions soient perçues comme des engagements authentiques envers le bien-être de la population plutôt que comme des manœuvres politiques opportunistes.
Alors que la RDC entre dans une nouvelle ère politique, la population reste attentive à la concrétisation de ces promesses et à la capacité du président à transformer ses engagements en actions durables.
Laetitia Kasongo