vendredi, novembre 22, 2024
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Candidat commun de l’opposition, comment le processus a déraillé à Pretoria [LU POUR VOUS]

A Tswane (Pretoria), dans la partie Est de la capitale sud-africaine, s’étend un vaste domaine latifundiaire qui abrite notamment le Guest house The Lakes. Une dizaine de délégués venus de Kinshasa au petit matin, y ont pris leur quartier, en ce jour dominical du 12 novembre.

Les dix délégués représentent 5 candidats de l’opposition à la présidentielle en RDC, en raison de deux délégués par candidat. Moïse Katumbi y a envoyé Olivier Kamitatu Etsu et Hervé Diakiese Kyungu. Martin Fayulu lui, a missionné l’inusable Devos Kitoko et Jean-Félix Senga, tandis que Denis Mukwege a fait confiance à Albert Moleka et un jeune homme de la diaspora. Et Augustin Matata a dépêché notamment Franklin Tshiamala.

Les organisateurs, l’ONG sud-africaine In Transformation Initiative, ITI, spécialisée dans la résolution des conflits. La même qui, en 2018, avait aidé la même opposition congolaise à se choisir un candidat commun contre le dauphin de Joseph Kabila. Elle avait été soutenue financièrement, comme aujourd’hui encore, par la même Fondation Kofi Annan

Sur le carton d’invitation, l’objet est : « réfléchir sur le mécanisme de renforcement de la démocratie en RDC pendant la période électorale ». A l’ONG sud-africaine et la Fondation Kofi Annan, la Lucha congolaise est aussi associée à la facilitation, sans trop savoir sur cette présence étonnante.

Les discussions commencent par des réunions bilatérales qui mettent en contact les deux délégués de chaque leader et les organisateurs. La toute première bilatérale a lieu avec les délégués du candidat Moïse Katumbi. Finies les bilatérales, place à la plénière qui fait une mise en commun de ce que les représentants des candidats ont produit. Jusque-là, tout baigne dans l’huile. Les 10 Congolais arrivés ensemble ont bon appétit et partagent les repas avec convivialité.

A la grande satisfaction des organisateurs qui ont souhaité ainsi, pour les préserver de toute exposition aux médias et au public. On est loin de s’imaginer que quelque chose vienne troubler cette quiétude. Mais ce n’est qu’une grosse illusion. Les eaux tranquilles qui coulent vont se transformer en une mer agitée. Secouée par une curieuse tempête que ni la facilitation ni ceux qui l’ont provoquée ne sauront contrôler.

L’équipe Matata ouvre la boite à pandore

Au troisième jour, alors que la facilitation avait dégagé deux points de convergence entre les délégués, –à savoir le souci de lutter contre la fraude électorale et le besoin d’un candidat commun de l’opposition, et avait recommandé à chaque groupe de s’en remettre à leur leader, et que la plénière s’apprêtait à écouter les observations des leaders restés au pays, voici que Franklin Tshiamala, un des délégués de LGD de Matata Ponyo demande la parole par motion.

Le Secrétaire Général du parti de l’ancien Premier ministre déclare que leurs leaders ont des préalables à faire valoir avant d’entamer cette étape. « Nous de Fayulu sommes surpris de cette prise de parole. Notre leader n’a posé aucun préalable », confie Devos Kitoko qui dit avoir exprimé tout haut son étonnement. Et pour régler cet épisode qui tourne au mélodrame, quelqu’un propose que la facilitation composée de Sud-africains, d’un Béninois, d’un Suisse, se retire. Avec eux aussi les délégués de la Lucha.

C’est au cours de ce huis clos que Franklin Tshiamala abat sa carte qui consiste à accabler Fayulu. « Est-ce qu’il est toujours avec nous à l’opposition », interroge Tshiamala, pince-sans-rire. Devos Kitoko encaisse et attend son temps de parole. Puis Olivier Kamitatu croit devoir assommer la bête à abattre. Il sort de son téléphone l’extrait d’une conférence de presse de Fayulu à Kikwit (capitale économique de la province du Kwilu) exige que des excuses soient présentées.

Le ton monte dans la salle climatisée et les délégués se mettent à suer. Devos Kitoko recadre un à un Tshiamala et Kamitatu. Il s’attarde sur la prétendue preuve de Kamitatu où Fayulu, répondant à une question d’un journaliste, parle de ceux qui ont volé l’argent public. Et interroge, les yeux dans les yeux, Olivier Kamitatu : « en quoi vous sentez vous concernés par ces propos ». Tous les autres se regardent et sans mot dire, tous comprennent… quelque chose que personne n’ose dire.

La grosse manip de Kamitatu

La partie reprendra avec les facilitateurs, la bonne ambiance d’avant en moins. La méfiance s’étant installée. Mais le camp Katumbi, déterminé d’arracher pour son leader, par tous les moyens, la reconnaissance de « candidat commun », ne lésinera sur aucun moyen pour y arriver. Ainsi en fin de réunion, par la malice d’un certificat de participation souhaité par le même Kamitatu, le document se transformera étonnamment en « confirmation » d’un candidat commun que malheureusement ne signeront pas les délégués de Martin Fayulu. C’est alors que commencent à se délier les langues, même dans les rangs de la facilitation, pour se souvenir de tous les faits et gestes qui ont précédé la réunion, des libéralités proposées et offertes par un candidat. L’équipe Mukwege, très peu rodée dans la manœuvre politicienne jure depuis de ne plus jamais se faire prendre.

Article à lire sur : Exclusif :  Candidat commun de l’opposition : Comment le processus a déraillé à Pretoria https://thepostrdc.net/exclusif-candidat-commun-de-lopposition-comment-le-processus-a-deraille-a-pretoria/

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