C’est par un recadrage sec dans son communiqué de presse n°069/CENI/2023 que la Commission Electorale nationale Indépendante (CENI) a tenu à réagir à la dernière sortie médiatique du Cardinal Fridolin Ambongo Besungu datée du dimanche 26 novembre 2023 devant un parterre des jeunes catholiques réunis à Kinshasa.
« Na CENI, tozali na preuve te que le 20 décembre 2023, maponomi ekosalema. Pe soko esalemi, tozali na certitude te que ekosalema dans les meilleurs conditions de transparences » traduisez (Au niveau de la CENI, nous n’avons pas des preuves qu’il y aura élections le 20 décembre 2023. Et même si elles se tenaient, nous n’avons pas de certitude qu’elles vont se dérouler dans les meilleurs conditions de transparence) » déclarait haut et fort le prélat catholique.
De cette énième attaque frontale du n°1 de l’Église catholique du pays en a offusqué plus d’un que la réaction était à la hauteur. Tout en rappelant avoir pris ses fonctions avec 28 mois de retard en octobre-novembre 2021, le Bureau de la centrale nationale des élections tient à préciser qu’elle est « résolument engagé à organiser des élections crédibles, inclusives, apaisées et transparentes conformément aux lois du pays ».
Raison pour laquelle la « CENI juge la déclaration du Cardinal Fridolin Ambongo Besungu inopportun, incendiaire et non constructive. Elle la considère comme un procès d’intention qui est de nature à
- Démobiliser toutes les parties prenantes engagées dans le processus électoral qui amorce son dernier virage,
- Saboter tous les efforts entreprises par la CENI pour tenir les échéances électorales dans les délais constitutionnels,
- Semer la division et la confusion ».
Et de prévenir que « Cette conclusion prématurée et infondée du numéro un de l’Eglise catholique en RDC, a pour but de préparer le lit de la contestation et de jeter à tout prix le discrédit sur le processus électoral ».
La CENI avertit que « Ces propos du cardinal Ambongo pourrait remettre en cause la relation de confiance et de respect mutuel que s’efforcent de construire la CENI et la Mission d’Observation Electorale conjointe de la Conférence Episcopale nationale du Congo ‘CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), qui, à travers un de ses représentants, en l’occurrence Monseigneur Donatien Nshole, avait récemment levé l’option, de travailler avec la CENI pour l’organisation de bonnes élections et avait déclaré être apaisé par les échanges avec la CENI ».
Tout en invitant la « MOE CENCO/ECC à se désolidariser publiquement des propos incongrus tenus par le Cardinal Fridolin Ambongo, pendant la période de campagne électorale, devant des jeunes qui constituent une frange importante et surtout active de l’électorat et de la population congolaise ».
La CENI menace à son tour : « Si l’orthodoxie d’une mission d’observation électorale professionnelle n’est pas respectée par la MOE CENCO/ECC, la CENI doute que cette mission contribue efficacement à l’apaisement de l’environnement politique et social dans lequel les scrutins vont se dérouler et en tirera toutes les conséquences qui s’imposent ».
Pour l’opinion générale congolaise, c’est un constat malheureux entre les déclarations et autres prises de positions de l’Archevêque de Kinshasa depuis son ordination et son comportement de « pasteur » où il existe un grand « fossé » qu’il aurait pu s’interdire de creuser pour la hauteur et la grandeur de sa fonction.
Omnia Omnibus : « Tout à tous, dans un esprit de communion et de synodalité ». Le Cardinal de la RD Congo Fridolin Ambongo y déclarait « Je place mon cardinalat sous le signe du rassemblement et de réconciliation de toutes les filles et tous les fils de la RD Congo : au-delà de leurs tendances religieuses, politiques, civiles et sociales parfois divergentes ».
« La sortie médiatique de Fridolin Ambongo Besungu sur la CENI, s’apparente à ce que l’on appelle en psychologie ; la projection. Elle consiste donc à projeter en l’autre ce que l’on refuse en soi. Il s’agit d’un mécanisme de défense ; car ce faisant, la projection nous protège, d’une certaine manière, de nos angoisses. En terme clair, il projette sur l’autre ce que lui-même ferait dans une telle situation » estime un de nos lecteurs surnommé LE PENSEUR QUI PENSE.
Mgr Donatien Nshole, une sortie médiatique ratée
Ce fut une sortie médiatique ratée que celle de Mgr Abbé Donatien Nshole sur une radio Kinshasa en l’occurrence Top Congo FM. Le porte-parole de la CENCO et l’homme média des catholiques sûrement appelé à la rescousse après les propos controversés du Cardinal Ambongo s’est perdu dans sa tentative d’explications en balbutiant pour finir par se dire « ne pas être le porte-parole » du Cardinal.
Qui ne se souviens pas des propos de l’Abbé Nshole appelant le peuple à se défendre en application de l’Article 64 de la Constitution qui stipule que « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution». Il oublie de préciser aussi la suite de cet article qui dit « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction prescriptible contre la Nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi.im ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi