RDC : Début de retrait des troupes de l’EAC dans l’Est du pays

Deux cents militaires du contingent kenyan descendus du territoire de Rutshuru ont débuté ce dimanche 03 décembre 2023 via l’aéroport de Goma le retrait des troupes de la force de l’East African Community (EAC) dans l’Est de la RDCongo.

L’ensemble des soldats Est-Africains (Kenya, Ouganda, Burundi, Tanzanie et Soudan du Sud) arrivés il y a un an en province du Nord-Kivu avec l’objectif de sécuriser cette partie du pays en proie à l’invasion des terroristes du M23 soutenus par le Rwanda n’a jamais réussi à résoudre le problème pour lequel elle était déployée, à savoir contraindre les rebelles à déposer les armes ; il devenait nécessaire d’exiger leur retrait pour laisser place à d’autres solutions.

C’est le 24 novembre 2023, lors du sommet des chefs d’Etats de la communauté Est-Africaine à Arusha en Tanzanie, que la RDC avait confirmé par l’intermédiaire de son Vice-premier et ministre de la Défense Jean-Pierre Bemba Gombo ;sa décision de « ne pas renouveler le mandat de la force de l’EAC, présente au Nord-Kivu, qui arrive à terme ce 8 décembre 2023 » alors qu’elle reste très critiquée. Pendant ce temps, ces militaires de troupes s’étaient transformés en exploitants et autres trafiquants intenses des minerais, question de s’enrichir le plus vite que possible.

Premières troupes à arriver, premières à repartir après un an de tourisme sans aucune action concrète sur terrain, et ce ; dans une espèce de pacte complice au travers d’une connivence comme dans un arrangement compromettant avec l’ennemi de la rébellion du M23. Les kenyans de l’EAC ont ainsi fait leurs valises dans plusieurs zones où ils étaient installés dans le Rutshuru en se désengageant depuis le 1^er décembre 2023, de l’agglomération de Kama dans le groupement de Tongo. Preuve de la mésentente entre l’EAC avec le gouvernement congolais, aucun officiel du pays n’était au départ des kenyans.

Alors que les combats continuent entre l’armée congolaise des FARD et les patriotes d’auto-défense Wazalendo contre le M23, pour ne pas laisser de vide sécuritaire après le retrait de la force Est-Africaine, Kinshasa compte sur le déploiement de troupes de la SADC, la Communauté d’Afrique Australe dont l’arrivée serait incessante.

De la Société civile aux partis politiques, une seule voix : « Le Congo ne sera sauvé que par ses propres fils » avec la montée en puissance de l’armée nationale, avec l’objectif d’assurer elle-même la défense du territoire et de protéger le pays des « agressions » de ses voisins, le Rwanda en particulier.

Ce qui n’empêche que le départ des troupes de l’EAC soit considéré comme une victoire du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession aux élections présidentielles attendue en République Démocratique du Congo, le 20 décembre 2023.

Dans la foulée du épart des troupes de l’EAC, Kinshasa a aussi demandé le départ « accéléré » de la mission de l’ONU ; la Monusco, présente dans le pays depuis 1999 à partir de janvier 2024. Comprenant plus de 14 000 casques bleus, elle aussi est accusée d’inefficacité depuis toutes ces années de sa présence. Un premier lot de ses camions lourds commencent à quitter le Nord-Kivu pour l’Ouganda.

A lire aussi : RDC : Entre « Complicité et duplicité », Félix Tshisekedi pour le départ prochain des troupes de l’EAC ! https://www.afriwave.com/2023/05/11/rdc-entre-complicite-et-duplicite-felix-tshisekedi-pour-le-depart-prochain-des-troupes-de-leac/

J. Kwira