Pour une renaissance politique d’une « dynastie » avec un retour en force, les Mobutu en sont la preuve de cette résilience après plusieurs années de mise à l’écart des affaires du pays avec le fameux « Code 32 » symbolisant le nombre d’années de règne du Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga à la tête du Zaïre, sa chute par la fuite du 17 mai 1997 et son décès au Maroc le 7 septembre de la même année à Rabat au Maroc.
Les intermèdes Mobutu Nzanga Ngbangawe auprès de Joseph Kabila comme vice-premier ministre et Malo Ndimba Mobutu comme Gouverneur du Nord-Ubangi sous Félix Tshisekedi, le nombre d’années d’exil à l’extérieur du pays des autres membres de la famille n’auront pas eu d’effet demotivateur sur la descendance de l’ancien président du Zaïre face à l’appel du pays pour se réinsérer en politique.
Des enfants aux petits enfants, ils sont nombreux à s’être engagés lors des élections générales et présidentielle du 20 décembre 2023 derrière et sous Félix Tshisekedi, signant ainsi un retour en force du clan Mobutu en politique intérieure du pays. Qui pouvait s’imaginer que ça serait sous le règne du fils du plus coriace des opposants à leur parent, feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba dont on avait même soupçonné une certaine complicité avec l’ancien Chef de l’Etat. Une véritable réconciliation politique de deux familles se fait au grand jour.
Ils sont aujourd’hui plusieurs à postuler aux législatives provinciales ou nationales et pas seulement dans leur province d’origine, le Grand Equateur ; mais aussi ailleurs dans le pays. C’est le cas de Mobutu Nzapa Hervé-Joseph qui se réclame de « l’esprit Kimbangu », candidat N°104 National et N°15 provincial dans la Circonscription électorale de Boma en province du Kongo Central.
En dehors du vétérand Mobutu Nzanga Ngbangawe qui n’est pas lui-même candidat, Leader du parti Union des Démocrates Mobutistes (UDEMO @udemo_rdc ) ; qui aligne des candidats à travers la République, la plus connue de la cuvée politique 2023 reste Mobutu Yango Marie-Antoinette.
Celle qui se passionne du social comme jadis sa maman feu Antoinette Gbiatibua Yetene dite « maman Sese » aimerait un jour revenir au Zaïre pour nom du pays afin de le différencier du Congo Brazzaville. Candidate Députée nationale N° 2 dans la circonscription électorale de Mobayi-Mbongo dans le Nord-Ubangi qu’elle rassure connaitre comme ses problèmes sont pratiquement les mêmes qu’on retrouve sur l’ensemble du pays à savoir, l’éducatif, l’emploi, le sanitaire, la qualification des jeunes diplômés, etc. ».
C’est Mobutu Yango Marie-Antoinette qui a repris la tête de l’ancien parti-État, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) de son feu père : « tout le monde sait à quel point mon père, le maréchal, aimait profondément ce pays pour lequel il a tout donné comme pour son parti. Raison pour laquelle j’ai pensé qu’il fallait vraiment reprendre ce flambeau du MPR, revenir aux fondamentaux du parti » explique-t-elle avant de souligner « qu’il n’est pas question de revenir à l’idéologie du parti unique ».
Par son engagement politique en reprenant le flambeau de son père, elle dit qu’« il faut savoir d’où l’on vient pour connaître où l’on va. Et nous mettons l’héritage de ekolo bo moko (un seul État), ça veut dire l’unité nationale, la sécurité, l’intégrité du territoire. Ce ne sont pas des vains mots. Aujourd’hui beaucoup de gens demandent qu’on puisse nommer des gouverneurs non originaire, justement pour lutter contre le tribalisme ; c’est ça la marque du Maréchal beaucoup des gens réclament aujourd’hui ».
De ses rapports avec Félix Tshisekedi, elle reconnaît avoir « De bons rapports avec le Président Félix Tshisekedi. Je pense qu’il faut que les filles et fils du pays se mettent ensemble pour rebâtir ce pays, refaire du Zaïre ce qu’il était, c’est-à-dire un grand pays. Je pense que le pays a besoin de tout le monde malgré nos divergences ».
Toujours à Mobayi-Mbongo et s’étant reparti la tâche, un autre membre de famille ; Mobutu Zemanga, postule comme Candidat Député provincial N° 23 sur la liste du MPR.
Malo Ndimba Mobutu, petit-fils du Maréchal né cinq après la fuite de son grand-père le 14 avril 1982 et éphémère Gouverneur indépendant élu de sa province du Nord-Ubangi. Modeste dans ses ambitions, il ne postule que comme Candidat Député provincial avant peut- eetre de viser encore plus haut pour réoccuper le poste de gouverneur de province qui fut le tien avant sa destitution aussi spéctaculaire que rapide.
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Pour notre analyste politique Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya, « La réapparition des Mobutu sur la scène publique est à mettre à l´actif de la décrispation dans le champ politique qu´apporte Félix Tshisekedi. Il montre que l´on peut faire de la politique autrement. On peut être des adversaires en politique sans être pour autant des ennemis intimes. On peut prendre langue avec un adversaire politique sans que cela ne soit honteux ni un signe de faiblesse puisque c’est du choc des idées que jaillit la lumière. Cette lumière qui permet de corriger les erreurs dans la trajectoire du développement du pays. C´est cette confrontation positive que Félix Tshisekedi a recherchée dès l´entame de son mandat quand il a demandé à l´opposition de jouer son rôle de contrôle et de balise pour les actions gouvernementales. Il n’a pas été compris ou peut-être que cela n´a pas été facilement accepté des congolais ».
Bunduki Kabeya poursuit : « En effet, il était plus commode de rester dans des schémas de dualité de blocage. Dualité aimée des médias Occidentaux. Soit on est avec le pouvoir en place, soit on est opposant donc hostile viscéralement au pouvoir en place. L´idée d´une confrontation pacifique sur les voies et moyens de sortir du sous-développement était ignorée. A la décharge des opposants, ils n´ont jamais eu droit à une écoute de leurs opinions et points de vue. Le MPR parti-Etat n´a pas fait cette ouverture. Il s´est enfermé dans son bon droit jusqu’à son échec avoué le 24 avril 1990 par son président fondateur. Les Kabila ont suivi cette voie. Voilà que Félix arrive et innove. L´opposition a le droit d´exister et d´avoir son leader ».
En guise de conclusion, l’analyste note que « Cette attitude tranche avec l´intransigeance de Mobutu Sese Seko et des Kabila qui en ont fait voir de toutes les couleurs à Étienne Tshisekedi qui ne demandait qu´à pouvoir faire entendre les doléances du peuple Congolais pour une réorientation des axes de développement de la RDC. Aujourd’hui, c´est un Tshisekedi qui tend la main aux Mobutu et leur laisse le champ du pouvoir politique libre d´accès. Si Joseph Désiré Mobutu avait été plus à l´écoute de l´opposition, la RDC aurait sans doute pris un raccourci et un envol vers un développement plus harmonieux. Mais il fallait que cela arrive pour que les Congolais comprennent que l´on peut diverger en politique sur la manière de développer le pays sans pour autant perdre son humanité vis-à-vis de ses compatriotes. C´est une belle leçon pour tous ».
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