A une semaine de l’élection présidentielle du mercredi 20 décembre 2023 pour laquelle il aura investi toute sa destinée politique, c’est une annonce inattendue du candidat président Moïse Katumbi Chapwe qui vient poser interrogation au sein de la population : celle de la suspension de sa campagne dans l’espace Grand Kasaï qui devait débuter ce mercredi 13 décembre pour se poursuivre à Tshikapa en attendant d’y revenir selon des proches.
« Afin de ne pas céder à des nouvelles provocations, je prends la décision de suspendre momentanément ma rencontre avec les populations de Kananga et de Tshikapa depuis trop longtemps abandonnées à elles-mêmes sans eau ni électricité. Elles doivent savoir qu’à partir du 23 janvier 2024, je consacrerais toutes mes forces et toute mon énergie à améliorer leur vie et celle de tous nos compatriotes », écrit le candidat n°3 dans un message daté de Moanda ce 13 décembre 2023 ; anticipant sur la fin de mandat du Chef de l’Etat en fonction du 23 janvier 2024 prochain.
Pour expliquer sa décision, Katumbi dit s’interdire « D’exposer nos populations à la folie des ennemis de la liberté ; rien ni personne ne pourra jamais justifier qu’une seule goutte de sang congolais soit versée au cours de cette campagne électorale pour conserver le pouvoir. Le 20 décembre prochain, un nouveau Congo est possible ! Il nous appartient ensemble de le vouloir en protégeant une à une nos voix obtenues bureau de vote par bureau de vote ».
Ce message de Moïse Katumbi intervient au lendemain des violences survenues lors de son passage dans la ville côtière de Moanda en province du Kongo Central, attribuées au pouvoir en place. Selon Olivier Kamitatu, Directeur de Cabinet de Katumbi sur le plateau JT Afrique de la chaine France 24 au soir du 12 décembre 2023, ce sont des militants d’un autre parti de l’Union Sacrée de la Nation en l’occurrence le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba Gombo, soutien de Félix Tshisekedi ; qui seraient à la base des troubles pour attenter à la vie de son leader.
Un autre soutien, Delly Sesanga Hipung ; un candidat président qui a dilué sa « Refondation du Congo » dans Ensemble de Katumbi s’est gargarisé devant un parterre d’individus réunis dans une parcelle en disant « qu’en tant que démocrates, nous avons laissé la place à M. Tshisekedi de venir faire sa campagne, mais nous reviendrons… ».
Semblant poser un certain nombre des questions sur les promesses du pouvoir pour le Kasaï, et comme pour se disculper ; il ne fait aucune allusion sur son propre bilan quant à ses propres réalisations à Luisa, son fief 12 ans durant qu’il est député national élu de 2011 à 2023 ?
Qui ne se souvient pas que Moïse Katumbi n’avait jamais interrompu sa campagne au lendemain du décès tragique de l’avocat Dido Kakisingi au moment de son passage à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema. D’abord présenté comme un assassinat politique, cette tragédie avait démontré l’incohérence dans la communication du candidat président par ses différents communicateurs qui se sont contredits les uns des autres dans la présentation du fait.
Démenti du gouverneur Mbadu
Démenti formel du gouvernorat provincial du Kongo Central face aux allégations sans preuves de Kamitatu, lui-même ancien bras droit de Bemba au MLC et qui a tourné casaque avant qu’il ne trahisse son ex-ami jusqu’à la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.
Selon le chef de l’administration provinciale, ce sont « les membres de la garde rapprochée du Candidat précité (Moïse Katumbi NDLR) qui auraient fait usage de leurs à feu pour des tirs de sommation lors de ces échauffourées, créant ainsi une tension au sein de la population. Les éléments de la PNC (Police nationale Congolaise NDLR) quant à eux, ont agi de manière professionnelle en faisant usage de gaz lacrymogènes afin de rétablir l’ordre public. Il s’en est suivi une bousculade parmi les personnes présentes au meeting » peut-on lire.
A lire aussi : Kindu : Quelles sont les circonstances exactes de la mort de Dido Kakisingi ? https://www.afriwave.com/2023/12/13/kindu-quelles-sont-les-circonstances-exactes-de-la-mort-de-dido-kakisingi/
La fin d’un mythe
Alors que la campagne entre dans sa dernière ligne droite, la toile congolaise se déchaîne face à la dérobade de Moïse Katumbi : « Face à la défaite annoncée alors qu’il semble n’être plus sûre de rien malgré le soutien affiché et officiel de l’Église catholique du Congo par son cardinal Fridolin Ambongo Besungu, Katumbi n’avait que faire ; fuir » écrit un internaute congolais sur Facebook.
Un autre sur X (ex-Twitter) poursuit : « Après ses propos désobligeants qualifiant les Kasaïens des talibans, la seule tribu qui s’oppose à lui ; s’attendait-il qu’on lui jette des lauriers en arrivant chez nous. Alors gouverneur du Katanga, qu’il se souvienne de ce qu’il a fait à Kabasele Muamba en lui arrachant ses mines simplement parce qu’il était Kasaïen ; a-t-il déjà demander pardon pour cet acte qu’on n’oubliera jamais ? ».
« Cette campagne pour les présidentielles en RDC, a mis à jour les limites des uns et des autres. Le plus frappant c’est M. Moïse Katumbi ; nous avons pu voir lors de cette campagne, les limites aussi bien intellectuelles que sa capacité à mobiliser. Celui qui a toujours était présenté comme un milliardaire philanthrope a montré sa limite à tenir un discours cohérent, évitant soigneusement la presse. Le mythe d’un super Gouverneur est aussi tombé comme un château de carte, contrairement à ce que nous avons toujours su, M. Katumbi n’est pas ce super Gouverneur, sa gestion sur 9 ans de la province du Katanga apparaît aujourd’hui comme ayant été calamiteuse, des histoires remontant à la surface. Plus on avance dans cette campagne, plus le mythe s’effrite, la succès story se dilue dans plusieurs histoires de malversations, comme la détention d’un passeport Zambien. Cette campagne a mis à nu M. Moïse Katumbi, c’est la fin d’un mythe » estime un autre internaute qui se dit LE PENSEUR QUI PENSE.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi