C’est en direct de son Centre Bosolo (la Vérité) que la Plenière de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu public les résultats provisoires de l’élection du président de la République du 20 décembre 2023.
Avec un taux de participation évalué aux alentours de 43,23 %, Félix Tshisekedi Tshilombo a été proclamé provisoirement vainqueur à la présidentielle avec 73,34 % des suffrages exprimées valablement sur le près de 44 millions d’électeurs enrôlés mais dont 18 millions ont réellement participé au vote.
Son challenger direct, Moïse Katumbi avec 3.200.000 voix ne récolte que 18 % des votes ; soit un écart de 10 millions des voix de différence. En troisième position, Martin Fayulu récolte un peu plus de 960 000 voix, représentant 5%. L’autre chiffre concerne le Prix Nobel Denis Mukwege qui n’aura totalisé 0,22% des votes exprimés sur sa personne.
Dans un autre chapitre, avant la publication de ces résultats provisoires, la question du nombre exact de bureaux de vote ouverts revenait fréquemment. Catholiques, protestants et opposants posaient cette interrogation. Hier soir, la CENI a fourni une réponse. Selon elle, 64 196 bureaux de vote ont ouvert sur les 75 478 prévus. En d’autres termes, 11 282 bureaux de vote n’ont pas ouvert pour diverses raisons ; notamment le vandalisme causé par des inciviques ou la violence commise sur ses agent.
Explosion de joie dans la salle comme au QG du président réélu sur le Boulevard du 30 Juin dans la commune administrative de la Gombe sans oublier le siège de son parti, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) dans la commune de Limete. Avec son plébiscite, Félix Tshisekedi Tshilombo double ainsi son mandat à la tête de la RDC où il avait été élu pour la première fois Président de la République en 2018.
Les quelques troubadours qui avaient voulu semer le désordre dans certaines provinces notamment au Katanga et dans l’Est au Nord-Kivu comme à Kinshasa dans la Tshangu ont été vite remis à leur place par l’intervention dissuasive, mais aussi musclée des forces des sécurité ; en l’occurrence les Forces Armées des FARDC et la police.
A lire aussi : Félix Tshisekedi : Début de campagne présidentielle sous le signe de favori et en sérénité https://www.afriwave.com/2023/11/19/felix-tshisekedi-debut-de-campagne-presidentielle-sous-le-signe-de-favori-et-en-serenite/
Comme nous l’écrivions au début de la longue campagne du 19 novembre au 18 décembre 2023 pour les élections générales et présidentielle du 20 décembre 2023, rien n’aura ressembler aux précédentes des trois dernières en 2006, 2011 et 2018 malgré un climat politique tendu dans le pays et sur fond du conflit armé qui persiste dans l’Est du pays.
Dans une campagne où il partait favori avec la prime du Chef de l’Etat sortant, il paraissait impossible qu’il soit battu ; surtout que ses opposants ne sont jamais parvenus à trouver un consensus pour lui désigner un challenger unique devant l’affronter. Ce qui explique que dans leurs tentatives des perdants, en rabibochage ce dimanche matin avant même l’officialisation des chiffres ; ils annonçaient ne pas reconnaître les résultats proclamaient par la CENI.
Dans leur point de mire certaines irrégularités reconnues par la CENI qui a promis de corriger les erreurs surtout pour les législatives nationale et provinciale. Mais aussi de toutes les missions d’observation extérieure comme l’Union Africaine, la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe), la CIGRL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) et surtout la MOE Cenco-ECC (Mission d’Observation Electorale de la Conférence Episcopale Nationale du Congo-Catholique et Eglise du Christ au Congo-protestant) dont le rapport provisoire qui était attendu n’a pas dit le contraire.
Ces irrégularités font, selon eux, du quadruple scrutin du 20 décembre, une « farce » ou encore une « mascarade ». Ainsi, en rejettent-ils les résultats avant même l’annonce officielle et appellent à de nouvelles élections avec « une commission électorale indépendante ». Enfin, ils demandent au peuple congolais de contester les résultats maintenant qu’ils sont proclamés ; ce qui ressemble à une utopie de leur part.
Pour le journaliste Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya, « Si le ridicule pouvait tuer, les opposants à la victoire sans bavure de Félix Tshisekedi mourraient de honte après leur fiasco électoral. En effet, comment pensent ils convaincre leurs adhérents ou leurs sponsors extérieurs de leur sérieux et de leur crédibilité quand ils prétendent contester les résultats des élections auxquelles ils ont participé librement ? Leurs résultats électoraux mis ensemble ne totalisent même pas 25% des votes exprimés en leur faveur. Que représentent ils aux yeux de la population congolaise ? ».
Et il poursuit : « Quels propositions imparables apportent ils pour consolider leur argumentaire de contestation ? S’ils sont détenteurs de preuves concrètes, ils ont la possibilité de les faire valoir devant la Cour Constitutionnelle. Mais apparemment, ils ont déjà levé l’option d’éviter cette Cour. Maintenant, sur quelle base pensent ils soulever la population en évoquant l’article 64 de la Constitution ? »
Bunduki Kabeya conclut que « Le peuple congolais a fait confiance dans son président et sa victoire nette face à ses challengers en est une preuve. Les congolais veulent désormais entrer de plein pied dans le développement. Ils n’ont que faire de énièmes désordres politico-sociaux qui ne sont guère productifs. Les congolais aspirent à mettre un terme à cette guerre hybride dans à l’Est du pays qui freine le développement depuis deux décennies. L’heure n’est plus à l’écoute des sirènes. Les congolais sont derrière leur président pour enfin bénéficier d’un bien-être social et recevoir les dividendes de la justice distributive sous-tendue par le slogan « le peuple d’abord ». Les appels à l’insurrection populaire resteront lettre morte car les électeurs congolais ont bien compris le message de leur chef. Il faut consolider les acquis. Ces derniers sont plus éloquents que toute volonté de retourner dans une turpitude stérile ».
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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