Près de 2000 ressortissants congolais selon les organisateurs, environs 1.050 selon les chiffres de la police bruxelloise, ont battu les pavés de la capitale belge et de l’Europe malgré le froid et un temps maussade lors de la marche « Pour le Congo » organisée en soutien à la population du Nord-Kivu ce samedi 24 février 2024.
Cette province dans l’Est du pays est en proie aux violents combats qui opposent depuis novembre 2021 l’armée loyaliste congolaise des FARD à celle rwandaise de la RDF avec ses affidés terroristes rebelles dits M23.
Cette gigantesque manifestation avait entre autres pour objectif de sensibiliser et dénoncer davantage l’indifférence et le silence du monde face au drame de l’Est de la RDC, en réalité un GENOCIDE des Congolais provoqué par le Rwanda pour le vol des minerais.
Les manifestants ont également tenu à dénoncer « la complicité et le soutien de certaines puissances occidentales au Rwanda » dont l’Union européenne avec la signature de son dernier mémorandum d’entente sur la chaine des valeurs des minerais stratégiques dont ce pays ne possède des réserves connus.
Réunis symboliquement au Square Patrice Lumumba situé dans la commune d’Ixelles à deux pas du Quartier Matonge de Bruxelles, la protestation qui a démarrée Place du Trône derrière le Palais Royal de Bruxelles s’est achevée à quelques kilomètres de là Place du Luxembourg vers la Gare de Bruxelles-Schuman dans le Quartier du siège de l’Union européenne. La seule exigence ayant été de dire « Stop au génocide au Congo », « On nous tue à cause de nos richesses », comme on pouvait le lire sur les pancartes arboraient par les manifestants presque tous vêtus de noir.
Organisée par trois jeunes militantes engagées pour leur pays et contre le génocide silencieux qu’il subit depuis maintenant trop longtemps, la marche qui a servi à « faire entendre votre voix et soutenir le pays ». La mobilisation visait à dénoncer « l’appui des États-Unis, de la France et de l’Angleterre » au Rwanda, le pays agresseur de la RDC.
« Depuis bientôt trente ans, un génocide est en cours au Congo, dans la mesure où un système organisé est mis en place par différentes puissances et leurs armées -à commencer par le Rwanda- pour déplacer les Congolais de leur territoire et venir exploiter les minerais présents sur le sol de la RDC. Nous sommes réunis aujourd’hui pour faire cesser cette guerre et pour appeler les puissances occidentales à se positionner contre le pouvoir de Kigali » a expliqué Evariste Otshudi, l’un des organisateurs.
Alors qu’un mémorandum devrait être déposé au siège de l’Union européenne situé dans l’immeuble Berlaymont, des heurts ont éclatés sur la fin de la manifestation entre les manifestants et la police alors que le cortège arrivait aux abords du quartier européen.
« La police ne nous a pas laissés accéder au Berlaymont, elle ne nous a pas laissés manifester, il y a eu beaucoup de provocation, notamment avec les chiens » explique un manifestant. Une autre manifestante déplore : « Les policiers nous ont dit que la manifestation était finie, ils ont isolé la manifestation de chaque côté de la rue et ils ont commencé à arrêter des gens. C’est toujours comme ça, les Palestiniens et Ukrainiens ont pu manifester jusqu’au Berlaymont ».
Notons que ce même jour du samedi 24 février 2024, plusieurs autres marches de protestation ont été organisées en Europe par les Congolais notamment en France à Lille et au Royaume Uni à Londres.
Reportage de Roger DIKU et TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles
