Le Chef de l’Etat Congolais, Félix Tshisekedi est arrivé ce matin du 28 Février 2024 à Bruxelles ; capitale de l’Union européenne (UE) et du royaume de Belgique où il a immédiatement rencontré le Premier ministre belge Alexander De Croo pour un tête-à-tête. Une autre séance de travail avec leurs délégations respectives étant programmée dans l’agenda.
Entre autres questions abordées entre les deux responsables la coopération bilatérale, les sujets d’intérêt commun, et la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. La Belgique assumant la présidence tournante du Conseil européen pour six mois depuis janvier 2024, les relations avec l’Union européenne ont figurées aussi au centre des échanges.
Profitant de l’occasion, Félix Tshisekedi a rappelé la position ferme de son pays concernant la crise sécuritaire dans l’Est avec l’implication du Rwanda dans son soutien avéré aux différents mouvements rebelles et terroristes tout en réclamant des sanctions de la Belgique contre ce pays agresseur de la RDC depuis 30 ans déjà.
Du récent protocole d’accord signé entre l’UE et le Rwanda sur les minerais dits « stratégiques », le Chef de l’Etat Congolais a rappelé que cela ne « passe pas aux yeux » des Congolais surtout lorsque l’on sait que ces « minerais sont volés à la RDC » ; raison de son exigence sur leur traçabilité exacte.
Félix Tshisekedi s'exprimant devant les médias ce mercredi 28 février 2024 à Bruxelles en Belgique après son entrerien avec le premier ministre belge Alexander De Croo. Il a encore réclamé des sanctions contre le Rwanda pour son agression contre la RDC et le vol des minerais. pic.twitter.com/kOduQ4A8TH
— Roger DIKU (@DKapotho) February 28, 2024
Le journaliste et commentateur politique Congolais Joseph Bunduki Kabeya estime que : « Pour que le Président de la République Félix Tshisekedi passe immédiatement en Belgique après son déplacement à Luanda en Angola est un signe qu’il y a des questions en suspens à clarifier ou à régler. Il y a fort à parier que la question de la sécurité dans l’Est de la RDC sera au menu des discussions. L’Union européenne est avide de savoir si le sommet de Luanda a accouché d’une souris ou il peut être un pas vers une solution négociée vers la paix dans la région. Mais la position du numéro 1 congolais est connue : Pas de négociation à n’importe quel prix. Surtout pas au prix d’une humiliation congolaise ».
Et il poursuit : « Du côté congolais, il sera sûrement demandé des explications sur le soutien affiché de la Pologne à Kigali. Kinshasa ne manquera de relever la contradiction entre le souhait de l’UE de voir une résolution pacifique du conflit et la position d’un membre de cette union d’apporter un soutien militaire à l’agresseur rwandais. La Belgique assurant la présidence tournante du Conseil de l’Europe, les deux parties, congolaise et européenne vont tenter de s’expliquer et de clarifier cette situation. Du côté de l’UE, on tentera peut-être de sonder la RDC sur un potentiel rapprochement avec les BRICS qui ont pour le moment le vent en poupe et qui prêchent la multipolarité. D’autant plus qu’un des soutiens militaires de la RDC membre de la SADC n’est autre que l’Afrique du Sud, membre fondateur des Brics. La visite de Tshisekedi Félix loin d’être de tout repos risque d’être une passe d’arme où chaque partie tentera d’engranger à son avantage le plus de bénéfices. C’est une affaire à suivre ».
TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles