Les déclarations du cardinal Fridolin Ambongo sur le gouvernement, les FARDC, les Wazalendo et les FDLR ont été senties comme une « haute » trahison par de nombreux congolais. Elles surviennent après le refus par les services à l’aéroport international de N’Djili l’accès à son Éminence au salon V.I.P de l’aéroport. Cet acte doit être condamné. Le cardinal, c’est son Éminence, une haute personnalité de l’Église universelle.
Imaginons un seul instant que tata Cardinal aille, comme tout autre passager, se mettre à la salle d’attente commune où s’entasse la multitude. L’impact de son acte aurait des effets plus puissantes qu’une drogue, qu’une humiliation. La foule de passagers, les agents de service et tout le monde viendrait vers lui, qui le saluant, qui lui témoignant son affection et qui sollicitant sa bénédiction. Tata cardinal se serait senti parmi ses ouailles, aimé et adulé.
C’est cela aussi l’humilité. Il faut la vivre pour comprendre comme Job, que les voies du Seigneur sont insondables. Tout est grâce.
Homme comme toi et moi.
Tata cardinal s’est emporté. La colère mêlée à la déception a eu raison de lui et a explosé en lui jusqu’à une sorte de rébellion contre sa nation. Là où le spirituel appelle à se taire. Parce que la colère, lorsqu’elle l’intègre, elle s’avère thérapeutique.
Les FDLR, c’est exactement le fonds de commerce qu’utilisent le régime de Kigali et la communauté internationale pour infiltrer et balkaniser le Congo. Les FDLR sont des Rwandais à qui on a interdit le retour au pays natal. Les FDLR, ce sont des Hutu par qui devrait passer la réconciliation nationale au Rwanda pour une paix qui profiterait aux ouailles du bon berger en RDC.
La vengeance est l’ennemi quand elle s’abat sur nous et nous écrase. Encore qu’il faille savoir contre qui se venger.
A la différence, que l’on n’aime ou non, Félix Tshisekedi est le Chef de l’État congolais et Président de tous les Congolais. Des opposants qui n’ont pas voté pour lui et même des évêques de la CENCO. Et à l’opposé, le cardinal est évêque métropolitain de Kinshasa. Il n’est pas le chef de l’Église catholique de la RDC. Sa vengeance, si vengeance il y a, ne doit pas nuire aux intérêts de la nation congolaise.
L’acte posé à l’endroit du cardinal Fridolin Ambongo doit être condamné (même alors qu’il n’enlève en rien la dignité de ce dernier).
Le cardinal devait assumer ce « déshonneur » comme Job, le « juste souffrant » et prendre son adversaire pas comme ennemi. Bien au contraire, le refus au cardinal Fridolin Ambongo d’accéder au salon V.I.P de l’aéroport international de N’Djili à considérer comme un obstacle qui oblige à accéder à une autre dimension de nous-même que nous n’avions pas explorée. L’adversaire n’est pas le diable.
Dieu peut se faire adversaire pour nous, afin de jouer un rôle essentiel. Cette dimension-là, le cardinal ne l’a pas intégrée sinon, il n’allait pas cracher sur des millions de ses compatriotes morts à cause du génocide rwandais. Il a raté d’être Job, le « juste souffrant ».
Au-delà de la déception que n’importe quel être humain peut vivre, construire le sacré, c’est le chemin de la lumière. Puisque Dieu nous exhorte à aimer aussi nos ennemis. Arrêtons de nous en prendre au cardinal mais prions pour lui pour qu’il revienne aux bons sentiments et qu’il sache que le silence est un signe de spiritualité élevée. Le cardinal Ambongo ne sera jamais Rwandais même à coup de millions d’euros. Le Seigneur ne le permettra pas.
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Nicaise Kibel’Bel Oka
