C’est un nouveau scandale financier avec risque de détournement des deniers publics de l’Etat que celui de la délivrance de la nouvelle carte d’identité congolaise attendu depuis les années 1984. L’opération confiée à l’Office National de l’Identification de la Population (ONIP) entamée fin mai 2024 dans certaines communes pilotes de Kinshasa la capitale en attendant le reste du pays a été carrément stoppée.
C’est une note d’observation de L’Inspection Générale des Finances (IGF) datée du 07 juin 2024 courant destinée au Vice-premier Ministre et Ministre sortant de l’Intérieur Peter Kazadi Kankonde qui révèle le pot aux roses d’un montage financier occulte sur le contrat de production de la carte d’identité signé entre l’ONIP et la société AFRITECH/IDEMIA au détriment de l’Etat congolais.
D’un montant global de 697 millions de dollars américains dont 104 millions de dollars américains d’apport de l’Etat congolais avec 20 millions de dollars américains déjà disponibilisés, la société productrice des nouvelles cartes d’identité sensée apporter 593 millions de dollars américains n’en a aucune assurance.
L’IGF note plusieurs irrégularités dans le chef d’AFRITECH/IDEMIA notamment que ce « Groupement ne dispose pas de ressources pour financer sa participation », le contrat prévoyant que « l’Etat congolais fournisse à ce prestataire une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales ». Ladite garantie portant sur « la séquestration des avoirs de la Banque Centrale du Congo (BCC) par la banque commerciale prêteuse », une opération qui « tombe dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité » note le gendarme de la bonne gouvernance.
L’IGF va encore plus loin en soulignant que « le cout total de cette opération est jugé surfacturé en ce qui concerne particulièrement la construction des infrastructures immobilières du projet évaluées à USD 444 millions. La durée prévue du contrat pour 20 ans de partage des produits du projet (USD 2 Milliards) dont 60 % au bénéfice d’AFRITECH/IDEMIA, 20 % pour l’Etat congolais et 20 % pour le remboursement de la dette ne se justifie pas, étant donné la nullité de l’apport de AFRITECH/IDEMIA qui reste conditionné par la garantie de l’Etat (congolais) ».
Là où la mafia étrangère opère ce que, « La firme française IDEMIA/France contactée par l’IGF ne reconnait pas sa participation à ce projet de cartes d’identité en RD Congo mais affirme que la Société AFRITECH est un client qui pourra s’approvisionner auprès d’elle en équipement » explique la note d’observation avec comme conclusion qu’il en « découle que la dénomination utilisée dans ce projet AFRITECH/IDEMIA est une USURPATION (d’identité ».
L’IGF note enfin que « Les réponses à ces observations constituent des préalables pour la poursuite de ce projet dont USD 20 Millions déjà débloqués du Trésor Public mais non encore utilisés, en attendant les réponse satisfaisantes auxdites observations ».
Pour information, les propriétaires étrangers de la société AFRITECH sont les mêmes qui sont impliqués dans le dossier forages et lampadaires qui vaut des ennuis à l’ancien Ministre des Finances Nicolas Kazadi Nzuji avec interdiction de quitter le pays.
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Pour rappel, c’est le vendredi 30 juin 2023 que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo recevait à Kinshasa ; le premier modèle de la nouvelle Carte d’Identité nationale délivrée par l’Office National pour l’Identification de la Population (ONIP).
« Depuis 1984, le régime du Maréchal Mobutu avait lancé sans succès le processus de délivrance d’une carte d’identité pour remplacer la carte pour citoyen de couleur verte. Mais cette opération s’était limitée à quelques zones (communes) de la ville de Kinshasa. C’est ainsi que les Zaïrois (Congolais) ont commencé à utiliser concomitamment plusieurs cartes pour s’identifier : la carte pour citoyen de couleur verte, la carte d’identité de 1984, l’attestation de perte de pièces d’identité, et même la carte d’électeur qui fait encore office de carte provisoire d’identité aujourd’hui » notait les services de la présidence de la République lors du lancement de ce projet.
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi