home Politique, RD Congo, Société KINSHASA : Judith Suminwa reçoit les sinistrés de l’incendie du Marché de la Liberté de Masina

KINSHASA : Judith Suminwa reçoit les sinistrés de l’incendie du Marché de la Liberté de Masina

C’est ce lundi 26 août 2024 que la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka reçoit les représentants des détaillants comme des grossistes sinistrés du Marché de La Liberté Mzée Laurent Désiré Kabila de la commune péri urbaine de Masina. Et ce, à la suite d’un deuxième incendie survenu dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 août courant ; l’objectif étant d’apporter son soutien et celui du gouvernement national aux victimes de la catastrophe et voir les moyens d’y remédier dans le plus bref délai.

 S’étant rendue sur le lieu encore sous fumerolles au matin du dimanche 25 août pour y exprimer sa  compassion, c’est de visu qu’elle a constaté les ravages du feu et la destruction quasi complète du Pavillon n°5 de ce haut lieu de négoce pour les commerçants comme pour les consommateurs.

En compagnie du Vice Premier Ministre de l’Intérieur Jacquemin Shabani et du Gouverneur de la ville de Kinshasa Daniel Bumba, elle a écouté les doléances des commerçants sinistrés et promis des solutions rapides pour leur venir en aide : « Il est essentiel de trouver des solutions immédiates pour soutenir les commerçants touchés, surtout à l’approche de la rentrée scolaire. Nous allons travailler ensemble pour répondre à cette urgence » déclarait la Cheffe du Gouvernement.

Ce sont des femmes en pleurs et durement touchées par l’incendie qu’a rencontré Judith Suminwa : « Voir ces hommes et ces femmes faire face à une telle épreuve avec tant de dignité et de détermination m’a profondément touché. Leur situation est urgente, et nous mettrons tout en œuvre pour les soutenir de manière concrète et efficace. La reconstruction de cette partie du marché est une priorité » avait elle promis.

Profitant de son passage, elle a voulu passé un autre message ; celui de de la sensibilisation des commerçants comme des utilisateurs de ce lieu à se protéger contre l’épidémie de Mpox auquel le pays fait face en ce moment, en collaboration avec le Ministre de la Santé Publique présent sur le lieu de visite.

Certes l’urgence de la situation voudrait que tout soit mis en œuvre pour soutenir de manière concrète et efficace les commerçants comme les utilisateurs de ce marché sinistré pour la deuxième fois en cinq ans depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Et comme par hasard, c’est toujours de nuit que la catastrophe survient. Une première incendie apparemment d’origine criminel s’était déclarée dans la nuit du 14 au 15 novembre au Pavillon 1 dudit Marché de la Liberté. Ce qui avait appelé à une réaction rapide des autorités du pays et de la ville.

Le Président de la République s’y était rendu en personne lors d’une visite surprise sous une pluie battante le mardi 16 novembre 2021 afin de s’enquérir de la situation en annonçant la réhabilitation rapide de cette infrastructure : « Les travaux de réhabilitation du marché de Liberté doivent débuter incessamment et des dispositions doivent être prises contre les pyromanes ».

Qu’en est-il de la promesse faite pour des « dispositions contre les pyromanes » et faudrait il attendre qu’il y ait mort d’hommes pour sanctionner durement lorsqu’on a assisté au démuni des pompiers incapables d’éteindre l’incendie faute du matériel adéquat ?

La réalité est qu’il y a trop des complaisances et de négligences tant du côté des administrateurs de ce marché en matière de la sécurité en générale, de l’infrastructure et son assainissement, de l’électrification ; ce qui les intéresse étant l’argent des taxes perçus chaque jour et qui n’arrive jamais dans les caisses de l’Etat. Il suffit de faire un tour derrière ce marché du coté où l’on vend le charbon de bois dit « makala » pour se rendre compte de la montagne d’immondices entasses en cet endroit. Aux dernières nouvelles, les travaux d’enlèvement entrepris en cet endroit seraient dus au fait que cet espace serait vendu à un sujet indien qui compte y implanter un commerce.

Les autorités de la ville au travers du gouvernorat n’étant pas exempt de cette situation, une raison pour laquelle les ministères de l’Economie et de la Justice ne devraient ils pas s’intéresser à la gestion des grands marchés de la ville à la veille de l’inauguration de celui tout nouveau de Kinshasa ?

A lire aussi : RDC : Incendie criminel au Marché de la Liberté, une réhabilitation rapide ordonnée https://www.afriwave.com/2021/11/18/rdc-incendie-criminel-au-marche-de-la-liberte-une-rehabilitation-rapide-ordonnee/

Pour notre analyste, le journaliste Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya ; « Ce nouvel incendie du Marché de Masina pose vraiment problème. Le gouvernement doit être transparent et dire à la population s’il résulte d’une négligence coupable ou s’il est consécutif à un acte de sabotage. Si c’est une négligence coupable, il faut en déterminer les causes et inventorier tous les moyens possibles pour éviter à l’avenir ce type d’erreur qui coûte cher à l’infrastructure communal. Si c’est un acte de sabotage, il faudra que les organes en charge de la sécurité se penchent sur la question et élaborent des stratégies pour la sécurisation des lieux publics de jour comme de nuit. Le gouvernement, le gouverneur de la ville de Kinshasa, les bourgmestres de toutes les communes de la capitale doivent avoir des échanges sur les moyens concrets à mettre en œuvre pour assurer la protection des espaces publics et aussi élaborer des plans d’interventions d’urgence en cas d’incendie. Pour le moment, le feu ne se limite qu’au marché. Et si par malheur, des habitations venaient à être endommagées par le feu comment les services de sécurité, de police, de secours médical et les pompiers pourront-ils opérer ensemble sans se « marcher sur les pieds » ?

Et de poursuivre pour conclure : « Il faut penser aux solutions durables et pérennes. Ce nouvel incendie est avertissement de plus pour les autorités congolaises tous niveaux de pouvoirs confondus de se pencher sérieusement et concrètement sur la dotation d’équipement adéquats et professionnels pour les pompiers qui doivent être prêts à secourir la population dans les 24 communes à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il faut également penser à la formation générale et continue des soldats du feu. C’est impératif ».

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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