SECURITE : La Communauté Internationale et ses responsabilités face au terrorisme rwandais en RDC

Sécurité : Pourquoi la réponse internationale au terrorisme en RDC est-elle encore insuffisante malgré les leçons du 11 septembre ?  ByDON MOMATSep 11, 2024

Les attentats du 11 septembre 2001 ont démontré l’ampleur du terrorisme en illustrant la capacité d’un groupe non étatique à infliger des dommages importants aux grandes puissances mondiales. Cette prise de conscience mondiale a conduit à une réponse coordonnée, incluant des actions militaires, des mesures de sécurité renforcées et une coopération internationale accrue en matière de renseignement et de lutte contre le financement du terrorisme.

En revanche, la République Démocratique du Congo (RDC) a rencontré des difficultés pour faire reconnaître le caractère terroriste des groupes opérant sur son territoire, selon Nicaise Kibel Bel, expert en questions militaires. 

Il affirme : « On a mis beaucoup de temps à comprendre que les ADF étaient un mouvement terroriste. La MONUSCO a complètement nié cette réalité, tout comme les Américains qui ont ignoré nos travaux et ont plutôt accusé les FARDC de tuer la population, alors que nous faisions face à un groupe terroriste cherchant à établir un califat ».

Kibel Bel attribue cette reconnaissance tardive à la tendance de certains acteurs internationaux à imposer leur propre interprétation de la situation en RDC, au lieu de se fier aux analyses locales.

Il ajoute : « La communauté internationale veut imposer sa propre explication de ce qui se passe en RDC plutôt que d’écouter les analyses locales. Les Américains, notamment le groupe d’études sur le Congo, la MONUSCO, les experts des Nations Unies, et même l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri), ont nié la présence de terroristes à Beni et dans la province de l’Ituri. Ce n’est qu’après la découverte de documents d’Al-Qaïda et de Daech en 2018-2019 que la communauté internationale, incluant le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres ; a enfin reconnu le caractère terroriste des événements en RDC. Cette reconnaissance tardive a permis à l’ennemi de se renforcer et de se propager comme un cancer ».

Kibel Bel Oka insiste sur l’importance de renforcer la collaboration entre les pays limitrophes de la RDC pour lutter efficacement contre le terrorisme : « Il est crucial que les pays voisins partagent les informations et bloquent les recrues terroristes avant qu’elles n’atteignent la RDC. Malheureusement, cette coopération est insuffisante, et les recrues continuent de passer à travers les mailles du filet, ce qui permet au terrorisme de persister dans notre pays ».

La Journée Internationale de Lutte contre le Terrorisme constitue une occasion importante pour réévaluer les stratégies et renforcer la coopération internationale afin de mieux contenir et éradiquer la menace terroriste, notamment en RDC où le défi demeure intérieur.

NDLR : Le nouveau titre est de www.afriwave.com

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