Le Chef de l’Etat RD Congolais Félix Tshisekedi est arrivé, ce mercredi matin à Lobito, province angolaise de Benguela pour une journée historique consacrée aux discussions sur le corridor de Lobito #LobitoCorridor #RDC #Angola. Il doit rencontrer en tête-à-tête son homologue américain Joe Biden, arrivé pour la première fois en Afrique.
Outre les discussions bilatérales entre les deux pays, la rencontre Biden et Tshisekedi abordera principalement la question des tensions entre Kinshasa et Kigali dans le cadre du Processus de Luanda, une probable réunion tripartite entre Tshisekedi, Lourenço et Kagame étant annoncée pour le 15 décembre à Luanda.
Le « Corridor de Lobito », décryptage
Félix Tshisekedi n’est pas seul à cette rencontre multilatérale sur ce projet intégrateur concernant la remise en service prochaine de cette ligne ferroviaire devant relier l’océan Atlantique à l’océan Indien depuis la Tanzanie vers la Zambie au terminal du port angolais de Lobito en passant par la RDC. A ses côtés sont présents ses homologues Joâo Lourenço (@jlprdeangola) de l’Angola, Hakainde Hichilema (@HHichilema) de la Zambie et Philip Isdor Mpango, vice-Président Tanzanien en présence de Joe Biden (@JoeBiden), Président sortant des Etats Unis d’Amériques.
Discours de Félix Tshisekedi ce mercredi 4 décembre 2024 à la rencontre de Benguela en Angola sur le Corridor de Lobito en présence de Joe Biden, le président américain sortant. pic.twitter.com/Igh4eCr1hM
— Roger DIKU (@DKapotho) December 4, 2024
Ce projet stratégique soutenu par les USA sur le terminal du port du Lobito, l’extrémité ouest du corridor du même nom permettra d’acheminer des minerais et autres ressources naturelles à travers l’Atlantique. Le corridor de Lobito reste au centre de tous les enjeux vue la situation géographique de l’Angola, ouvert sur l’Atlantique ; mais surtout pays voisin avec la RDC et ses réserves de minerais critiques comme le cobalt ou le cuivre. Y investir c’est également une manière d’apporter de la sécurité grâce au développement économique.
L’exploitation et la réhabilitation de cette ligne ferroviaire de plusieurs centaines de kilomètres a aussi d’autres multiples objectifs pour l’Angola avec un enjeu de concurrence au sein-même du continent. Aujourd’hui, les minéraux qui sont extraits de ces mines prennent souvent la direction de l’Afrique du Sud ou de la Tanzanie pour être exportées via les ports de Durban ou de Dar es Salaam. Lobito ouvre une nouvelle route vers l’ouest grâce à son port.
Misant sur la réduction significative des coûts de transport et les délais de livraison, cette ligne favorisera l’économie et d’autres investissements ; les Etats-Unis ayant beaucoup à y gagner en termes de contrats, qu’il s’agisse du secteur des télécommunications, du génie civil, de l’agroalimentaire ou encore des énergies vertes.
L’investissement américain dans ce projet de plusieurs milliards de dollars veut également proposer une alternative à la Chine dont la présence est grandissante sur le continent. Avec son projet des « Nouvelles Routes de la Soie », Pékin a investi des milliards de dollars en infrastructures ces dernières décennies à travers les continents y compris en Afrique. Du reste, en septembre dernier, lors du forum sur la coopération sino-africaine ; le président chinois Xi Jinping a même promis une aide financière de 50 milliards de dollars sur trois ans aux pays du continent.
Si la Chine propose à l’Afrique un partenariat « gagnant-gagnant », on ne sait toujours pas ce qui en sera de la politique africaine de l’imprévisible Donald Trump ? Le futur président américain qui accède à La Maison Blanche le 20 janvier 2025 a toujours été assez indifférent vis-à-vis de l’Afrique comme lors de son premier mandat du 20 janvier 2017 au 20 janvier 2021.
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com