Martin Fayulu Madidi et Moïse Katumbi Chapwe se sont retrouvés le samedi 07 décembre 2024 au Martin’s Hôtel du Château de Genval situé au bord du lac du même nom dans cette commune huppée de la province du Brabant Wallon en périphérie de Bruxelles pour dit-on une « séance de travail ». L’objectif de cette rencontre entre les deux hommes politiques, « renforcer l’unité et la cohésion de l’opposition face aux tentatives de changement de la Constitution ».
Si l’emballement de l’internet congolais a été immédiat sur les réseaux sociaux, les uns pour saluer cette énième tentative d’entente entre les deux hommes ; la dérision des autres a aussi été immédiate soulignant le fait que tout et rien ne rapproche les deux protagonistes tellement leurs divergences sont profondes.
Certes les présidents des partis politiques Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) qui s’est accaparé du « présidium » de la « coalition Lamuka » depuis des années et celui d’Ensemble pour la République ont peut-être voulu faire dans la symbolique qui ne durera peut-être pas.
A Genval, Katumbi a retrouvé du coup l’endroit de ses noces lors de son mariage d’avec Carine, son épouse d’origine burundaise. Un endroit également où son ombre avait plané deux jours durant, du 8 au 9 juin 2016 ; lorsque les Forces politique et sociale congolaises acquises au changement s’étaient réunies pour donner naissance au Rassemblement de l’Opposition avant les élections de 2019 autour du président de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de l’époque, feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.
Que dire du nouveau « front commun » en devenir contre le projet de changement ou révision de de la Constitution porté par le président Félix Tshisekedi que voudrait incarné les deux politiques dont les accords se sont toujours soldés par une divergence de vue. Comme un air du déjà vue, de Genève 2018 avec la naissance de Lamuka à Prétoria en 2023, ça toujours été comme un remake du bal des chauves poker menteurs entre les deux hommes aux ambitions personnelles qui prétendent devenir la tête de l’opposition politique congolaise.
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Alors que Genval 2016 avait réuni autour d’Étienne Tshisekedi près de 120 délégués venus du Congo, la rencontre de 2024 n’aura concerné que Fayulu et Katumbi. Pourtant, un bon nombre des nouveaux opposants au pouvoir de Kinshasa se trouvant en Europe dont certains proches de la rébellion armée de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa Yobeluo, allié du mouvement terroriste du M23 soutenu par le Rwanda ; n’y ont pas été associés.
Ce sont les cas de Delly Sesanga se trouvant à Paris en France que Fayulu a rencontré personnellement, mais aussi Franck Diongo réfugié politique à Bruxelles ; tous deux candidats à l’élection présidentielle de décembre 2019 qui s’étaient pourtant désistés en faveur de Moïse Katumbi avec le résultat que l’on connaît, mais aussi Jean-Jacques Mamba Kabamba.
Toute chose restant égale par ailleurs, il y a lieu de se demander jusqu’à quand tiendrait cette nouvelle « alliance » en perspective tellement le consensus entre Fayulu et Katumbi étant difficile à établir. Autre considération et non de moindre, comme à l’époque de Joseph Kabila, Katumbi se trouve encore aujourd’hui en exil forcé en Belgique après son affaire de refection d’un aérodrome à Mulonde sans les autorisations des autorités.
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Roger DIKU et TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles pour afriwave.com