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Dans les salons bien-pensants comme dans les rues de Kinshasa, une question revient sur les lèvres sur fond d’admiration générale : comment un Franco-camerounais est-il arrivé à être à ce point sensible aux massacres à huis clos dans l’Est de la RDC ?
C’est au hasard d’un voyage à Washington DC à la fin des années 1990 que Charles Onana rencontre un rescapé du génocide au Rwanda au nom de Déo Mushayidi, représentant du FPR en Suisse. Ce Tutsi lui explique comment il est resté seul, alors seul au monde après le massacre de toute sa famille. Du coup, le politologue et journaliste franco-camerounais veut comprendre… Il se résout alors avec celui qui deviendra son grand ami à enquêter pour démonter ensemble les ressorts de la mécanique du génocide rwandais !
En 2002, Déo Mushayidi publie « Les secrets du génocide rwandais ». Il sera poursuivi par Kigali pour diffamation. Mais, le jour de son procès, aucun émissaire du régime de Kagamé ne se présente à la barre. Plus tard, interpellé par la police à Nairobi, Mushayidi sera aussitôt extradé à Kigali où il croupit en prison depuis… 14 ans !
En révélant dans plusieurs ouvrages une autre histoire du génocide rwandais, qui n’est pas forcément celle longtemps médiatisée par Kigali, Onana est la cible du régime de Kagamé. Comme l’a été le chantre chrétien tutsi, Kizito Mihigo, apôtre de la réconciliation entre Hutus et Tutsis, retrouvé mort dans les geôles des services des renseignements rwandais.
« La différence entre la partie civile et moi, a indiqué Onana tout au long de son procès, j’ai fait venir ici comme témoins les gens qui ne peuvent pas se parler, Tutsis comme Hutus… En revanche, les Tutsis qui ne suivent pas la ligne tracée par le gouvernement rwandais ne sont pas défendues par ces associations ». Allusion faite aux sept associations ayant porté plainte contre Onana au sujet de son livre, « Rwanda : la vérité sur l’opération Turquoise : quand les archives parlent ».
Après vingt ans d’enquête sur les événements survenus dans les Grands Lacs, Onana constate que tous les chemins mènent à la RDC dont les richesses du sol et du sous-sol représentent l’enjeu principal. Et la stratégie militaire du FPR, au mépris du génocide, consistait principalement à prendre le pouvoir par la violence… Et faire main basse sur ces richesses tout en sous-traitant les intérêts de certaines multinationales! ■
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