Les travaux des « Etats Généraux des Entreprises du Portefeuille de l’Etat » lancés par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi ont vécu. Du 9 au 14 décembre 2024, sous le thème « Faire du Portefeuille de l’État un puissant levier de la croissance économique et du développement social de la RDC », plusieurs personnalités venues des différentes organisations étatiques ont réfléchi ensemble, en vue de trouver des solutions devant participer au redressement des entreprises de l’État minées par des problèmes d’ordre structurel et managérial.
Pour le Ministre du Portefeuille et hôte de la conférence, Jean-Lucien Busa ; « L’objectif de ces assises est d’examiner les voies et moyens pour l’amélioration des performances opérationnelles et financières des entreprises publiques, en vue de faire du Portefeuille de l’État un véritable levier du développement économique et social du pays, conformément à la vision du Chef de l’État ».
S’adressant en personne à l’assistance le jour de l’ouverture, le Chef de l’État Félix Tshisekedi avait précisé que « Ces États Généraux ont pour but de faire des entreprises du Portefeuille de l’État le moteur dynamique de développement capable non seulement de générer des revenus et de créer des emplois, mais aussi de contribuer directement à l’amélioration du bien-être de chaque Congolais ». Pour le Président de la République, « la gestion des entreprises du portefeuille de l’État devra désormais être irréprochable ».
« Quel type de partenariat pour une RDC terre d’opportunités, un appel à la Conscience Collective » fut la dissertation développée par Alain Dona Mwamba, Ingénieur civil de formation et Conseiller Infrastructures du Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants ».
Dans le cheminement de sa pensée, il s’agissait pour ces journées de « Répondre aux questions qui se posent à et que se pose la République pour opérer des choix judicieux pouvant aider les entreprises du portefeuille à prendre de la hauteur et ainsi contribuer à la croissance économique et au développement social du pays ».
Il part de l’agrégat selon lequel d’une « façon générale, les entreprises du portefeuille sont les moteurs, colonnes vertébrales et vecteurs de développement dans les provinces où elles opèrent car détentrices d’infrastructures sur lesquelles l’État s’appuie pour mener sa politique de développement. Ce sont les cas de la Gécamines et la SNCC dans le Sud, la Miba au centre, la Sakima (Société Aurifère du Kivu et du Maniema) au Kivu et Maniema et la Sokimo à l’est, l’Onatra dans l’Ouest, la SNEL, la SCPT, la Régideso et les autres sur l’étendue de la République ».
En ajoutant que les Anglo-Saxons disent : « A man of Truth is a man of care » pour dire que celui qui vous dit la vérité prend soin de vous, Alain Dona Mwamba a présenté les caractéristiques de ces entreprises qui sont entre autres :
- La vétusté des équipements et infrastructures,
- Les activités tournant au ralenti,
- Le personnel vieillissant et accusant des arriérés de plusieurs mois des salaires,
- Une trésorerie quasi inexistante,
- La corruption, le vol et l’influence des réseaux mafieux entretenus par les mandataires et certains responsables politiques ; la difficulté des recouvrement des créances auprès de l’Etat ou des societés privées et publiques sans compter
- Plusieurs procédures judiciaires pour insolvabilité contre ces entreprises.
Alain Dona Mwamba a relevé « l’influence négative du politique et de la politique dans la gestion quotidienne de ces entreprises caractérisée par l’absence d’une réelle volonté politique ». Mais aussi « le tribalisme, le clanisme, le népotisme, le copinage, le trafic d’influence et surtout l’impunité ».
A la question de savoir si ces entreprises peuvent-elles offrir des opportunités de partenariat ? La réponse est OUI mais seulement avec un bon climat des affaires dans un Congo, pays d’avenir. Aussi a-t-il évoqué un partenariat gagnant-gagnant, stratégique, technique et financier, etc…
Pour lui, « il faut ici privilégier d’abord le partenariat des Congolais avec des étrangers de bonne moralité (éthique) et responsables car celle des frappeurs a montré ses limites ». Pour cela, il faut « un partenariat basé sur un développement durable, une gouvernance inclusive, une éducation et une formation adaptée pour une RDC efficace prospère, aux besoins du pays et sur une coopération internationale équilibrée ».
Alain Donna Mwamba a insisté sur cette Conscience collective où à la résistance au changement il faut opposer la résilience au changement. Pour cela, un « changement dans la façon de négocier, d’orienter les partenariats s’impose en quittant l’intérêt personnel, le vol, la corruption, la mafia et les coops » pour accroitre la santé financière de ces entreprises et le bien-être de leurs agents et par-dessus de la République.
Pour un partenariat de qualité, l’orateur a proposé aux autorités politiques de « mettre fin au laxisme dans la lutte contre la corruption, les anti-valeurs et dans l’attribution des marchés publics et la sélection des partenaires car ceci détériore le climat des affaires et décourage certains partenaires. La corruption étant la véritable gangrène dans les négociations pour des vrais partenariats gagnant-gagnant ». Au-delà de ces Etats Généraux, « il faut du courage, du sérieux et de l’audace » a proposé le conférencier à l’endroit de l’Etat congolais et son du gouvernement.
Le défi étant collectif, chaque citoyen, chaque entreprise, chaque institution devait jouer son rôle alors qu’une croissance économique et un développement social sont du domaine du possible. La RDC pourra ainsi se hisser au sommet des nations prospères, il est temps d’agir ensemble, consciemment, pour libérer le potentiel infini de cette RDC, terre d’opportunités.
Et pour terminer son discours, Alain Dona Mwamba a paraphrasé le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi lors de son discours sur l’État de la Nation en disant que « Tout est possible à celui qui croit, ose et n’abandonne jamais ».
Qui est Alain Dona Mwamba
Ingénieur Civil diplômé de la Faculté Polytechnique de Mons faisant partie de l’Université de Mons Hainaut, Alain Dona Mwamba a débuté sa longue carrière professionnelle en Belgique dès la fin de ses études universitaires au sein de l’Entreprise Lebrun spécialisée dans le froid industriel à Nimy tout près de Mons en province de Hainaut qui l’avait accueilli.
Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, ayant pris une décision courageuse de rentrer au Zaïre de l’époque pour contribuer au développement de son pays, il travaillera pour plusieurs entreprises de télécommunication dont Télécel, Celtel, et surtout dans l’entreprise publique du Portefeuille de l’Etat, la Minière de Bakwanga (MIBA) où il a occupé plusieurs responsabilités dont la Direction du Secrétariat Général avec comme portefeuille les Etudes, la Planification, les Recherches, le Développement ; la Sécurité, l’Audit et le Contrôle de Gestion. Mais aussi les Partenariats, Filiales et Participations dont il maîtrise les contours et pourtours. Aujourd’hui, il est Conseiller en Infrastructures du Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants.
Alain Dona Mwamba est également titulaire d’un Master en Business et Administration (MBA) de l’Université de Johannesbourg en Afrique du Sud.
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Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com