Triste anniversaire en ce 02 janvier 2025 qui marque les 11 ans de la mort du Colonel Mamadou Moustafa Ndala d’heureuse mémoire, l’homme qui avait défait les troupes des envahisseurs et leurs affidés terroristes. Considéré comme le héros de la guerre contre la rébellion rwandaise tutsi du M23, c’est sous son commandement que les troupes gouvernementales avaient repris leurs lettres de noblesse au Nord-Kivu.
En effet, le 02 janvier 2014, Mamadou Moustapha Ndala, Commandant du 42ème Bataillon commando des Forces de Réaction Rapide des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) déployée dans l’Est du pays est tué dans une embuscade à moins de dix kilomètres de la ville de Beni. Ce jour-là, alors qu’il se dirigeait vers Erengeti dans le cadre des actions contre les groupes armés, son convoi est attaqué à la roquette. Il mourra sur place avec d’autres compagnons d’armes. Quelques heures après cette attaque, le gouvernement congolais accusera les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu d’être à la base de cet attentat, alors que le territoire de Beni était sous contrôle de l’armée régulière.
“Hommage patriotique au Colonel Mamadou Ndala.”
— Altesse Mulamba (@AltesseMulamba) January 2, 2025
Colonel Mamadou Ndala, un nom gravé à jamais dans l’histoire de notre nation, un symbole éclatant de bravoure et de patriotisme. Par son courage et son dévouement, il a incarné l’espoir et l’unité d’un peuple déterminé à défendre… pic.twitter.com/qPDxgQtA0Y
Quelques jours après cette tragédie, une commission d’enquête militaire mise en place à Beni fera interpeller plusieurs officiers des FARDC. Alors qu’à l’origine, le gouvernement de l’époque évoquait la piste des ADF-Nalu, c’est celle d’un règlement de comptes au sein des forces armées congolaises qui avait semblé, par la suite, être privilégiée.
Au cours du procès qui s’ouvrira à Beni, le principal témoin (son chauffeur, qui avait échappé à l’attentat), le Sergent-Major Arsène Ndabu Ndongala fera une longue déposition dans laquelle il avait indiqué à la Cour que durant l’enquête, il avait été forcé de donner une version des faits différente de la réalité, notamment au sujet de l’incendie de la jeep du Colonel Mamadou.
Il affirmera « qu’après le tir de la roquette, il avait quitté le lieu avec le corps de Mamadou Ndala déjà mort à l’intérieur, pour aller chercher des renforts, et avait été surpris de constater à son retour que la voiture brûlait, sous le regard d’officiers des renseignements militaires arrivés sur les lieux entre-temps ». Au lendemain de sa déposition, il est conduit à l’hôpital, mourant. Il décédera le jour suivant à 7h00 et ses collègues en colère affirmeront qu’il avait été lui aussi éliminé.
Lire aussi : RDC : quatre ans déjà que mourait le colonel Moustafa Mamadou Ndala https://www.afriwave.com/2017/01/02/rdc-quatre-ans-deja-que-mourait-le-colonel-moustafa-mamadou-ndala/
En novembre 2014, le verdict final tomba après plus d’un mois d’audiences à Beni : le lieutenant-colonel FARDC Birocho Nzanzu Kosi et un rebelle ougandais des ADF -en fuite- seront condamnés à la peine capitale par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu. D’autres peines seront prononcées pour d’autres prévenus et trois personnes acquittées. Mamadou Moustapha Ndala a été enterré le 06 janvier 2014 à Kinshasa, après avoir été élevé au grade de Général de Brigade.
Hommage à Madeleine Dagbise, alias « Commando Mado »
Dans son sacrifice suprême, le Colonel Mamadou Moustafa Ndala n’était pas tombé seul. D’autres compagnons d’armes étaient à ses côtés dont Madeleine Dagbise, surnommée Commando Mado, une autre une figure emblématique de la lutte pour la paix et la justice dans son pays.
« Née dans un contexte difficile, elle avait su se forger une identité de guerrière, déterminée à défendre les droits de son peuple. Son engagement inébranlable pour la cause des opprimés a fait d’elle une héroïne aux yeux de nombreux Congolais. Sa bravoure sur le terrain et son dévouement à la cause ont inspiré des générations, mais son nom demeure malheureusement méconnu du grand public » expliquent ceux qui l’ont côtoyée dans son rôle de garde du corps du Colonel Mamadou Moustafa Ndala.
Le 2 janvier 2014, Madeleine Dagbise perdait tragiquement la vie aux côtés de son Colonel devenu Général de brigade à titre posthume. Leur disparition précoce aura laissé un vide immense dans le cœur de ceux qui croyaient en un Congo meilleur et en paix. « Commando Mado n’était pas seulement une combattante, elle était aussi une mère, une sœur et une amie ; apportant réconfort et espoir à ceux qui l’entouraient. Son sacrifice ultime témoigne de son engagement envers la liberté et la dignité humaine, valeurs qui continuent de résonner dans le cœur des Congolais » peut-on lire sur les réseaux sociaux en hommages.
« Aujourd’hui, il est essentiel de raviver la mémoire de Madeleine Dagbise et de lui rendre hommage pour son courage et sa détermination. En célébrant son héritage, nous honorons non seulement sa mémoire, mais aussi tous ceux qui, comme elle, ont sacrifié leur vie pour un avenir meilleur. Que son nom soit inscrit dans les annales de notre histoire collective, afin que les nouvelles générations se souviennent de cette grande dame qui a lutté pour la justice et la paix en RDC » écrit Nshakali Mongane Séraphin sur Facebook en ce jour de mémoire.
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi