mardi, janvier 7, 2025
AccueilRégionsPolitiqueIncitation à la haine tribale : Martin Fayulu touche le fond de...

Incitation à la haine tribale : Martin Fayulu touche le fond de la bassesse [Lu pour vous]

Par Moïse Musangana

Président « élu » en 2018 et candidat hasardeux en 2023, Martin Fayulu n’a jamais manqué aussi de la hauteur. C’est ce qui transpire de son message « à la Nation » du 30 décembre 2024. Incapable d’accrocher l’opinion après avoir joui autrefois d’une popularité d’emprunt du fait d’un idéal politique qui s’est révélé finalement sinueux, il trouve vite un bouc émissaire : une tribu, la tribu du président de la République, les Luba du Kasaï pour ne pas les citer, qui accaparent tous les postes privilégiés de l’Etat et qui, par-delà, envahissent les villes de Kinshasa et de Lubumbashi afin non seulement de renforcer leur influence tribale, mais aussi de déstabiliser les manifestations de l’opposition et de la résistance. Avec des propos aussi grotesques, le président du parti ECIDE touche le fond de la bassesse. Faute de capital confiance, ou avec un capital confiance bousillé, il serait, sur fond d’incitation à la haine tribale, à la quête d’un incident pour entraîner le pouvoir dans un piège d’où il rebondirait politiquement.

« Nous observons un repli identitaire au sommet de l’Etat avec une opposition constante entre les frères dits de sang et d’autres compatriotes ». Une seule tribu bénéficie de nominations privilégiées dans les postes étatiques. On constate également des flux migratoires savamment orchestrés vers Kinshasa et Lubumbashi, dans le but de renforcer une influence tribale et de déstabiliser les manifestations de l’opposition et de la résistance. Nous refusons que nos frères et sœurs soient instrumentalisés à des fins machiavéliques et purement politiciennes ». Tels sont, entre autres, les propos farfelus et extravagants tenus par Martin Fayulu dans son message pré cité ; lesquels propos puent l’incitation à la haine tribale et sont indignes d’une personne qui rêve de présider à la destinée de ce mini-continent constitué d’une myriade de tribus appelées à un vivre-ensemble pour constituer véritablement une nation, ainsi que gravé dans l’hymne national.

Ce n’est pas la première fois que le président de l’ECIDE tient un discours aussi dangereux. Il était prêt à embraser la ville de Kinshasa après la publication des résultats de la présidentielle 2018 ayant proclamé Félix Tshisekedi président de la République. Au motif que ce dernier lui a volé sa victoire, il avait, sans scrupules, lancé un mot d’ordre appelant à « tuer le Luba et à épargner le serpent », reprenant ainsi en chœur une rengaine connue et entonnée par des énergumènes dans les rues de Kinshasa. Ce qui, en fait, était une incitation à la haine tribale.

De moindre échelle, certaines scènes macabres furent enregistrées à Kinshasa et à Kikwit ; la population s’étant, dans sa grande majorité, refusée d’adhérer à une initiative aussi bien funeste que désolante, un piège sans fond. Des images insoutenables s’y rapportant furent balancées à profusion dans les réseaux au point que le Ministère public, interpellé, engagea une action judiciaire contre le président « élu ». Mais, de dizaines de milliers de Kinois se lèveront pour constituer un bouclier humain afin de protéger leur champion, dissuadant de la sorte le Parquet à continuer la procédure. L’affaire fut renvoyée sine die.

En effet, avec la ville de Kinshasa chauffée à blanc par les partisans du « Commandant du peuple », la poursuite de cette affaire aurait débouché inéluctablement sur une émeute difficilement maîtrisable par le nouveau président de la République dont le pouvoir, sur fond d’une coalition incertaine avec le FCC, était encore très fragile. Conséquence : le dossier fut classé sans suite.

Martin Fayulu est donc un récidiviste. Il est tenté, une fois de plus, par son piège macabre, son chantage de mauvais goût. Cependant, il se trompe d’époque et de contexte. Auréolé jadis par une popularité d’emprunt à la suite du soutien sans faille lui apporté par le duo Katumbi-Bemba, déterminé à barrer à Félix Tshisekedi la voie vers la présidence de la République et décidé à faire payer à Joseph Kabila son audace pour les avoir écartés de la course, le président de l’ECIDE est présentement l’ombre de lui-même.

Lamuka, plateforme politique qui l’avait soutenu de manière imparable aux élections de 2018, n’est plus qu’une coquille vide. Dans l’entre-temps, son parti politique, ECIDE, est sur une courbe descendante. Il continue, allusion faite au football, à jouer dans la division inférieure : pas de siège digne d’un grand parti, pas d’adhésion massive de militants, pas d’alléchant projet de société reposant sur une idéologie savamment pensée et adaptée, entretien de petites bandes tribales dans la partie Est de la capitale, la Tshangu, pas d’alliés de taille, mais plutôt de mallette, depuis le départ d’Adolphe Muzito de Lamuka à la suite de la mise en place de l’axe Fayulu-Kabila, etc.

Bref, le président « élu » est réduit à sa plus simple expression, à sa vraie grandeur : un souriceau, un nain politique, dixit Lambert Mende. Tombant de Charybde en Scylla, il se distingue par un idéal politique sinueux, difficilement cernable, qui a fini par vider tout son capital confiance, le mettant ainsi en porte-à-faux par rapport au peuple dont il serait le « Commandant ». Après avoir, par exemple, boycotté les élections générales de 2023, il est revenu, toute honte bue et contre toute attente, dans la course, laissant médusés, sur le bord de la route, tous les cadres de son parti et autres sympathisants. Il y a plus. En définitive, c’est un personnage contradictoire dont la démarche est, à la limite, absurde.

Pour d’aucuns, faute de capital confiance dont il s’est révélé piètre gestionnaire –c’est ce que pense Augustin Kabuya, Secrétaire Général et président a.i de l’UDPS– Martin Fayulu s’inscrit, soit, dans un vaste complot visant à créer un chao dans le pays, soit, il est à la quête d’un incident, moyennant incitation à la haine tribale, d’où il rebondirait politiquement si jamais le pouvoir durcit le ton à son endroit ou le traduit en justice pour des faits infractionnels, quoiqu’avérés.

Accaparement des postes privilégiés

Dans son allocution, l’ancien député national et provincial de Kinshasa soutient qu’il s’observe un repli identitaire au sommet de l’Etat avec une opposition constante entre les frères dits « de sang » et d’autres « compatriotes ». Et dans la foulée, à l’en croire, une seule tribu bénéficie de nominations privilégiées dans les postes étatiques. Bien qu’il n’ait pas nommé expressément cette tribu, celle-ci n’est autre, parce qu’il parle du sommet de l’Etat, que celle du chef de l’Etat, les Luba du Kasaï. De quelles statistiques dispose Martin Fayulu pour soutenir de telles âneries ? Rien du tout.

Un lapidaire survol des principaux Commis de l’Etat met à nu ses balivernes : le Directeur de Cabinet du président de la République Antony Nkinzo est du Sud-Kivu ; la Première ministre Judith Suminwa est du Kongo Central, elle est non seulement la première femme à être nommée à ce prestigieux poste depuis l’indépendance, mais aussi la première ressortissante de cette province à l’occuper, elle est secondée par 6 Vice-Premiers ministres, à savoir Jacquemin Shabani (Nord-Kivu) à l’Intérieur, Jean Pierre Bemba (Sud-Ubangi) aux Transports, Guy Kabombo Muadiamvita (Kasaï Oriental) à la Défense, Jean-Pierre Lihau (Lisala) à la Fonction publique, Daniel Mukoko Samba (Kongo Central) à l’Economie et Guylain Nyembo (Tanganyika) au Plan ; le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe est du Sud-Kivu ; le président du Sénat Jean-Michel Sama Lukonde est du Haut-Katanga ; le Président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kamuleta est du Kasaï Oriental ; le Président de la Cour de Cassation Elie-Léon Ndomba est du Kasaï-Oriental ; la 1ère présidente du Conseil d’Etat Marthe Odio Monde est de la Grande Orientale ; le PG près la Cour constitutionnelle Jean-Paul Mukolo est du Kasaï Central ; le PG près la Cour de cassation Firmin Mvonde est du Kongo Central ; le PG près le Conseil d’Etat Antoine Félicien Iluta Ikombe est du Grand Equateur ; le nouveau chef d’Etat-major général des FARDC Jules Banza Mwilambwe est du Haut-Lomami (Grand Katanga) ; le Commissaire Général de la Police nationale Benjamin Alonga Boni est du Grand Equateur, l’Administrateur Général de l’ANR Justin Inzun Kakiak est du Kwilu ; le Directeur Général de la DGM Roland Kashwantale est du Sud-Kivu, le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité Jean-Louis Esambo est du Sankuru ; l’Inspecteur Général des Finances-chef de service Jules Alingete est de Mai-Ndombe ; le président de la Cour des comptes Jimmy Munganga Ngwaka est du Grand Bandundu ; le PG près la Cour des comptes Salomon Tudieshe est du Kasaï Central ; la Gouverneure de la Banque Centrale Malangu Kabedi Mbuyi est de Lomami.

Sur ces 25 postes privilégiés de l’Etat, la liste n’est pas exhaustive, cinq personnalités sont d’origine luba réparties entre le Kasaï Oriental (3) et le Kasaï Central (2).

En ce qui concerne le Gouvernement, sur cinq ministères régaliens, à savoir la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères, la Justice et les Finances, deux, à savoir la Défense et les Affaires étrangères, sont tenus par les Luba (Guy Kabombo Muadiamvita et Kayikuamba Wagner, tous du Kasaï Oriental). Les trois autres, en l’occurrence l’Intérieur, la Justice et les Finances sont tenus respectivement par Jacquemin Shabani (Nord-Kivu), Constant Mutamba (Lomami), et Doudou Fwamba Likunde (Tshopo).

Tout compte fait, sur 28 postes répertoriés ci-dessus, seuls six reviennent aux ressortissants Luba, soit 21 %, dont quatre du Kasaï Oriental et deux du Kasaï Central. Il n’y a pas commune mesure comparativement aux régimes Mobutu et Joseph Kabila. Ces statistiques, à titre indicatif, sont éloquentes et font sauter la supercherie aux yeux.

Flux migratoires savamment orchestrés

L’ancien cadre d’ExxonMobil a également souligné que l’« on constate également des flux migratoires savamment orchestrés vers Kinshasa et Lubumbashi, dans le but de renforcer une influence tribale et de déstabiliser les manifestations de l’opposition et de la résistance ». Et de renchérir : « Nous refusons que nos frères et sœurs soient instrumentalisés à des fins machiavéliques et purement politiciennes ».

Quelles sont les preuves intangibles dont dispose le président « élu » pour étayer ces incongruités ? Qui orchestre savamment ces flux migratoires vers Kinshasa et Lubumbashi quand bien même on ne peut pas migrer dans son propre pays ? Il se doit de dénoncer ouvertement les commanditaires d’une telle entreprise incompatible à la consolidation de la Nation. Dans quelles contrées de l’espace Kasaï, dans la partie essentiellement luba, sont recrutés lesdits candidats à la « migration » ?

Quelle est la tranche d’âge ? Sont-ils recrutés gratuitement ou à coup d’argent ? Qui finance cette besogne et à quelle hauteur parce que ça requiert des centaines de millions de dollars ? Comment organise-t-on leur voyage ? Par avion, train, véhicule, moto, vélo ou à pied ? Ce serait des caravanes qui ne passeraient pas inaperçues. Où se trouvent leurs centres d’accueil à Kinshasa et à Lubumbashi ? Comment y sont-ils pris en charge ? Qu’est-ce qui est entrepris pour leur intégration dans leurs nouveaux milieux de résidence ? Quand ce processus a commencé ? A combien, depuis lors, estime-t-on le nombre de « migrants » déversés dans les villes de Kinshasa et de Lubumbashi ?

En tout état de cause, un leader de la trempe de Martin Fayulu ne peut se risquer sur un terrain pareil, très glissant, sans des informations vérifiées et contre vérifiées, venant soit des sources officielles, soit des institutions crédibles, à l’instar de l’OIM, le HCR, la MONUSCO, etc. Or, rien de tel n’est signalé aussi bien des sources officielles que non gouvernementales crédibles. Au risque de se démonétiser davantage, il lui appartient de les mettre rapidement sur la place publique. Ce qui n’est pas évident. C’est à la limite des hallucinations, de la politique politicienne, sur fond d’instrumentalisation, qu’il prête gratuitement à Félix Tshisekedi.

L’on ne peut donc s’empêcher de dire que la démarche du président « élu » relève de la spéculation, de la manipulation politicienne en vue de réveiller les vieux démons de la division en grattant sur la corde sensible du tribalisme à Kinshasa et en exacerbant à Lubumbashi la tension entre les Katangais et les Kasaïens dont le vivre-ensemble laisse déjà à désirer.

L’on se rappelle à cet effet les massacres des Kasaiens dans l’ancien Shaba sous instigation de feu le président Mobutu afin de punir Etienne Tshisekedi, Premier ministre élu à la Conférence Nationale Souveraine, avec comme bras exécutants Jean de Dieu Nguz a Karl-I-Bond et Gabriel Kyungu wa Kumwanza ; ce dernier s’est réconcilié par la suite avec les Tshisekedi père et fils. Cela sans compter d’autres escarmouches qui sont, chemin faisant, survenues au prix de dizaines de victimes, voire de centaines si une comptabilité macabre est faite avec rigueur sur toutes ces années. Si jusque-là personne n’a payé pour ces crimes contre l’humanité, cela ne signifie pas qu’il en sera ainsi tous les temps.

Propos gravissimes

Les propos de Martin Fayulu sont d’une extrême gravité. Ils sont aussi plus qu’absurdes. Ils ne tiennent pas la route et ne résistent à aucune analyse. Ils doivent être condamnés avec la plus grande fermeté. Aussi le CSAC doit-il mettre en garde tout le monde qui en fait l’apologie dans la presse ou dans les réseaux sociaux.

Kinshasa est parmi les mégalopoles les plus peuplées du monde. L’on estime à plus de 15 millions le nombre de ses habitants. Ceux-ci sont constitués majoritairement des ressortissants du Kongo Central et du Grand Bandundu, entités de la grande province de Léopoldville d’autrefois. Viennent ensuite les ressortissants de la Grande Orientale et du Grand Equateur qui descendent facilement le fleuve pour atteindre la capitale. Ils sont talonnés ces dernières années par ceux du Grand Kasaï à la suite principalement de la chute du prix du diamant sur le plan international et de la faillite de la Miba.

Pour contrebalancer les Kinois et les Lushois évalués en termes de millions, il faudrait déverser dans ces deux grandes villes du pays de gens en termes également de millions pour les ajouter à leurs co-régionnaires déjà installés et supposés tous être acquis au président Félix Tshisekedi alors que tel n’est pas le cas, afin de constituer une masse critique à même de changer l’ordre des choses. A cette allure, les campagnes et les villes des provinces de l’espace Kasaï, essentiellement luba, seraient fortement dépeuplées. Ce qui n’est pas, du reste, le cas.

En effet, les 3 provinces réunies de cet espace qui comptent les Luba, à savoir le Kasaï Oriental, le Kasaï Central et le Kasaï, auxquelles on peut ajouter une partie de Lomami, n’ont pas 20 millions d’habitants. Par ailleurs, tous les Luba, au Kasaï, à Lubumbashi et à Kinshasa, ne chantent pas à la gloire de Félix Tshisekedi. Martin Fayulu l’atteste d’ailleurs dans son message quand il salue les déclarations fort critiques du Gouverneur du Kasaï Central, de l’Archevêque de Kananga et de l’Evêque de Mwene-Ditu.

Enfin de compte, les allégations de Martin Fayulu relèvent de la fumisterie. C’est quelqu’un qui est en perte de vitesse, en mal de popularité et de positionnement. Le deal de Genève avec Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi appartient désormais à l’histoire. La preuve : tous les conclavistes de Lubumbashi réunis à Kinshasa, à savoir Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata, Delly Sesanga et Seth Kikuni, s’étaient révélés, le 20 mai 2023, incapables de tenir en haleine la capitale, d’y paralyser les activités à l’occasion de leur méga marche projetée. L’échec était patent, faute de mobilisation.

Dans une ville d’au moins 15 millions d’habitants, les cinq mousquetaires n’avaient pas réussi, quelques jours après, à drainer plus de 1500 personnes devant le siège de la CENI. Ce fut un flop.  Est-ce que toutes ces contreperformances du camp Fayulu sont l’œuvre des Luba ? Et de quelle manière ? S’étaient-ils investis dans une contre campagne pour empêcher l’ex-cadre d’ExxonMobil de triompher à Kinshasa ? Quand, où et par quels canaux ?

D’autre part, en se focalisant beaucoup plus sur Kinshasa et, dans une certaine mesure, sur Lubumbashi, faisant de ce fait la propagande de Joseph Kabila et de Moïse Katumbi, le président de l’ECIDE se réduit au rang d’un leader local, tribal. Kinshasa, où il a perdu la pédale, et Lubumbashi ne sont pas la RDC ; 70 % de la population congolaise vivent dans les milieux ruraux. Il se doit donc de ratisser large pour espérer diriger un jour ce pays. Toutefois, en plus de son âge, 72 ans en 2028, ces chances sont fortement amenuisées en excellant dans un carcan tribal.

Une haine viscérale

Martin Fayulu voue une haine viscérale à Félix Tshisekedi. Pour cause : celui-ci lui a volé sa victoire en 2018. Mais, cette violente et amère animosité ne doit pas être, de manière si aveugle et gratuite, étendue à toute sa coterie tribale qui n’est pas impliquée, dans sa très grande majorité, dans la gestion du pouvoir et n’en jouit même pas. Est-ce que tous les Luba sont rangés derrière l’actuel président de la République et ont voté forcément pour lui ?

De même, tous les Equatoriens et les Katangais, voire les Ne Kongo, étaient soignés aux oignons sous les règnes de Mobutu, Kabila père et fils et Kasa-Vubu, étaient-ils tous souteneurs politiques inconditionnels de leurs « frères » respectifs ? Et pourquoi cet amalgame ? Pourtant, le leader de l’ECIDE compte à ses côtés certains Luba, dont l’ancien journaliste et député provincial Mike Mukebayi. Ceci comme pour dire : les vrais Luba sont ceux qui s’attaquent à leur « frère » !

A qui incombe la faute si les Luba n’adhéreraient pas à la dynamique Martin Fayulu ? A défaut de ceux-ci, il devrait mobiliser les ressortissants d’autres provinces qui se comptent par millions à Kinshasa. Pourquoi n’y arrive-t-il pas ? Tout récemment encore, soit le 28 décembre 2024, moins de 500 personnes ont répondu à son appel pour un meeting dit de réarmement moral contre le changement de la Constitution à Lemba. Faute de mobilisation, seul, son Secrétaire Général Devos Kitoko a été aperçu sur les lieux afin, sans doute, de calmer les esprits. Est-ce ce manque d’affluence à Lemba est aussi une machination des Luba ?

En définitive, le « Commandant du peuple » est dans le creux, il est victime de ses propres turpitudes. Il doit arrêter, avant qu’il ne soit trop tard, avec son cinéma tribaliste haineux.

Pour rappel, la Constitution garantit à chaque Congolais le droit de s’installer là où bon lui semble sur toute l’étendue du territoire national. A moins que les Luba ne soient pas Congolais. Et là, sans s’en rendre compte, Martin Fayulu, qui compte éventuellement sur « les pères spirituels », ainsi que l’ONU et l’UA notamment, pour un énième dialogue, ouvre la boîte à Pandore, ses origines étant controversées. Son village natal serait difficile à situer. Il en serait de même de ses alliés Moïse Katumbi et Joseph Kabila.

Avec un capital confiance bousillé et une popularité d’emprunt qui a fini par se réduire telle une peau de chagrin, les bains de foule de 2018, voire 2019-2020, ne sont plus qu’un lointain souvenir. Faute de rééditer ainsi l’exploit, le président « élu » vient de toucher le fond de la bassesse en voulant jouer à l’incendiaire, à l’apprenti sorcier, par la magie de l’incitation à la haine tribale, ce qui est un acte répréhensible par la loi.

Enfin, Martin Fayulu est appelée à assimiler une leçon : ne pas minimiser son adversaire, en se prévalant, notamment, des diplômes dont il serait bardé. Venu de nulle part, Joseph Kabila, un « fils putatif » auquel feu le Professeur Ngoy Mukena aurait attribué le nom, sans éducation évidente à son avènement, a trôné 18 ans, jour pour jour, à la tête de la RDC, mettant ainsi au pas les intellectuels et les universitaires de tous bords. Pourtant, lors du Dialogue inter congolais à Sun City, le Grand Etienne Tshisekedi avait laissé entendre dans une interview sur la VOA que « ce petit ne vas pas passer l’étape du dialogue ».

Cela étant, le diplôme étant une présomption de connaissance, la véritable éducation rend humble et non l’inverse (A. Einstein).

print

Partagez

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments

jules Otshudi LOHANDJOLA candidat à l'élection présidentielle en R.D.C sur RDC : Le Comité Laïc de Coordination organise une messe des suffrages en mémoire des victimes du 31 décembre 2017
jules Otshudi LOHANDJOLA candidat à l'élection présidentielle en R.D.C sur Culte d’action de grâce en mémoire de Laurent-Désiré Kabila : Une leçon de bonne gouvernance
jules Otshudi LOHANDJOLA candidat à l'élection présidentielle en R.D.C sur Bruxelles : Face à la diaspora congolaise, Félix Tshisekedi en appelle à «une large mobilisation»