Qui l’eut cru, pourtant c’est une « Lapalissade », cette vérité qui consiste à affirmer une évidence immédiatement perceptible, ce qui déclenche en général le rire de l’interlocuteur. Joseph Kabila, un homme du passé qui a régné d’une main de fer sur la RDC 18 ans durant est aujourd’hui remis en selle par les néo-opposants au pouvoir de Félix Tshisekedi. Consulté et courtisé par ceux-là même qui l’avait « honni » hier encore, le riche « fermier » de Kingakati en « exil volontaire » en Afrique australe serait devenu le fédérateur de tous les déçus de Tshisekedi pour n’avoir pas été associés à la « mangeoire » du pays.
Et pour cause, tous comme un seul homme et selon eux ; ils sont aujourd’hui déterminés à « empêcher le changement ou la révision de la constitution de 2006 » envisagé par Félix Tshisekedi. A la lecture des communiqués de presse ayant sanctionnés ces rencontres, l’on se rend compte de la « mémoire sélective » caractéristique d’une « amnésie collective » sur fond d’une « inconstance politique » des nouveaux coalisées.
Autre reproche au pouvoir en place, la réinstauration de la dictature et la confiscation du pouvoir par Tshisekedi contre lesquelles ils s’engagent à lutter et faire échec en vertu de l’article 64 de la constitution qui stipule dans sa première partie que : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution », ce dont ils ont complétement raison. Mais dans la démagogie politicienne et comme d’habitude, ils occultent la deuxième partie du même article qui est aussi claire comme l’eau de la roche et qui poursuit : « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction prescriptible contre la Nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi.im ».
Chose triste pour ces politiques carriéristes congolais, peuvent-elles jurer leurs mains sur le cœur et en toute conscience devant la Nation que durant les 18 ans du régime de Kabila à la tête du pays sans compter les 4 ans de son prédécesseur Laurent-Désiré Kabila Ka Makolo, le Congo de Lumumba avait été ce « havre de paix et temple de la démocratie » que Tshisekedi serait entrain de mettre en péril ? La réponse est NON.
La réalité est que dans cette nouvelle alliance « politicienne contre nature » en perspective entre les ennemis d’hier qui a le risque d’être sans lendemain, et avec comme symbole des retrouvailles Addis Abeba, la capitale éthiopienne et siège de l’Union africaine (UA) qui ne l’a jamais été en réalité ; rien de spécial sous le soleil ne peut y être espérer. Il faut relever qu’en dehors de Moïse Katumbi, une autre personnalité, l’ancien député national Claudel André Lubaya est parmi ceux qui ont aussi rencontré Joseph Kabila.
Si Kabila et Katumbi se sont décidé pour le « renforcement de l’unité et la cohésion de l’opposition face aux tentatives de changement de la Constitution », Lubaya et Kabila se sont convenus qu’au « regard de la volonté manifeste du président sortant, Monsieur Félix Tshisekedi, de torpiller l’élan démocratique de notre pays par la réinstauration de la dictature, nous nous sommes résolus d’unir nos efforts et de rassembler les forces vives de la nation afin de défendre le pacte républicain et sauvegarder ainsi les acquis de notre jeune démocratie, héritage d’un processus laborieux empreint de nombreux sacrifices ». L’on se rappellerait tout de même que Franck Diongo Shamba avait carrément lui choisit lui de se rendre à Kigali au Rwanda en attendant que les autres sortent du bois.
DIASPORA : Le réfugié Franck Diongo Shamba a fait ses valises pour Kigali https://www.afriwave.com/2024/10/21/diaspora-le-refugie-franck-diongo-shamba-a-fait-ses-valises-pour-kigali/
Kabila, un homme du passé
Ayant consommé ses deux mandats constitutionnel et nommé sénateur à vie, joseph Kabila est un homme du passé qui n’a que trop peu de chance de revenir à la tête du pays en 2028 malgré les ballons d’essai dans l’opinion de son épouse Olive Lembe di Sita comme certains de ses proches à l’instar de Raymond Tshibanda Ntunga Mulongu et autre Néhémie Mwilanya Wilondja ces derniers jours.
Le questionnement qui demeure est de comment expliquer que la calamiteuse gestion du pays par Kabila et son « clan » soit effacé d’un coup d’éponge magique. Malgré l’emballement de l’internet congolais sur les réseaux sociaux, deux camps se font face : celui des courtisans pour saluer la « énième tentative » d’entente entre les personnes dont « tout et rien ne rassemble ». Mais aussi celui de la dérision qui souligne le fait qu’en dehors de certaines « ambitions » démesurées ; « tout et rien ne rapproche » ces gens tellement les divergences de leur passé commun sont profondes.
Certes que de tous ces politiques dans la symbolique de leur réconciliation retrouvée qui ne durera peut-être pas, c’est leur retour aux affaires de l’État qui les intéressent alors qu’ils n’avaient jamais rien laissé de probant pour le même peuple au nom duquel ils parlent lorsqu’ils étaient au pouvoir. Et que dire alors du nouveau « front commun » en devenir contre le projet de changement ou révision de la Constitution porté par le Président de la République Félix Tshisekedi que voudrait aujourd’hui incarné les politiques congolais dont tout oppose et qui n’ont été jamais d’accord sur la manière de conduire les choses de la Res Publica ?
Faut-il le rappeler que de Joseph Kabila en personne encensé à Félix Tshisekedi et comme on l’a toujours constaté, les accords signés entre les prétendus politiques congolais se sont toujours soldés par une divergence de vue révélant ce remake du bal des chauves poker menteurs, en réalité des frustrés aux ambitions personnelles démesurées qui prétendent défendre le pays alors qu’ils ont été exclus de la « mangeoire » du pouvoir.
A lire aussi : RDC : Joseph Kabila et Moïse Katumbi, « une alliance contre nature sans lendemain » https://www.afriwave.com/2024/12/26/rdc-joseph-kabila-et-moise-katumbi-une-alliance-contre-nature-sans-lendemain/
Pour une « mémoire sélective », les politiques congolais « vent debout » contre le changement ou la révision de la constitution de 2006 sont à plaindre. Alors que bon nombre d’entre-eux étaient aux affaires entre 2006 et 2011, personne n’avait osé levé son petit bout de doigt lorsque le même Kabila avait révisé la même constitution en faisant passer l’élection présidentielle de deux à un seul tour. La manœuvre ayant été d’écarter Etienne Tshisekedi Wa Mulumba d’un deuxième tour qui lui aurait été fatal alors qu’en réalité, il n’avait pas gagné la présidentielle contre le leader de l’opposition de l’époque.
Le Rwanda et l’insécurité dans l’Est du pays, parlons-en !
Pour les opposants de Tshisekedi, la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays relève de sa « gestion qui manque de lisibilité et d’efficacité, les limites de cette gestion étant évidentes tant sur les plans militaire, politique, diplomatique que sur l’approche globale ». Un très bon français sur le plan de la syntaxe sans qu’on ne dise de qui et d’où vient cette situation qui perdure depuis 30 ans et quelles solutions proposent-on ?
De la communauté internationale à l’Union africaine aux opposants congolais, tout le monde sait que c’est le Rwanda qui est la cause de tous les problèmes dans l’Est du Congo. La racine en étant l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de triste mémoire qui avait mis Joseph Kabila au pouvoir, on ne refait ni l’histoire tout comme on ne la torpille pas. C’est aussi vraie en disant que fabriquée par l’Ouganda et le Rwanda pour se débarrasser du Maréchal Mobutu Sese Seko, l’AFDL ; ce conglomérat d’aventureux dixit Mzée Laurent Desiré Kabila avant de se débarrasser des rwandais, reste la cause des problèmes du Congo aujourd’hui et l’occulter ou le nier relève de la pure démagogie.
De l’Eglise catholique du Congo avec son cardinal Fridolin Ambongo Besungu aux opposants politiques dans leurs communiqués de presse rédigés en bon français pour se faire valoir, on n’a jamais entendu personne citer et condamner ouvertement le Rwanda et son dictateur Kagamé. Ce qui ne pouvait du reste en étonner que les non-initiés, car sans équivoque ; tous ces protagonistes prennent carrément pour eux les revendications du maître de Kigali face à qui le pouvoir de Kinshasa résiste fermement dans les discussions comme narratif.
Toute chose restant égale par ailleurs, il y a lieu de se demander jusqu’à quand tiendraient toutes ces nouvelles « alliances » contre nature en perspective. « L’ennemi de mon ennemi, c’est mon ennemi » dit l’adage qui explique aujourd’hui les retrouvailles bras dans les bras entre Joseph Kabila, Moïse Katumbi et consorts. Une chose pourtant, ce consensus difficile à établir qui n’est pas garanti entre des hommes comme Kabila, Katumbi, Fayulu et Mukwege pour n’en citer que ceux-là.
« Ne jamais trahir la Patrie » avait averti Laurent Désiré Kabila Ka Makolo avant son odieux assassinat par les rwandais, car ça serait la « Patrie ou la mort ». Le temps nous en dira face à la déstabilisation continue voulue de l’Etat et de ses institutions !
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com
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