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L’imposture de la rhétorique rwandaise face à son agression de la RD Congo

Dans un article récent publié dans le newtimes.co.rw [https://www.newtimes.co.rw/article/23203/opinions/a-lesson-on-the-genocide-fax-a-wake-up-call-for-2025], l’auteur tente de redéfinir le conflit en République Démocratique du Congo (RDC) à travers une lentille biaisée, en assimilant les discours des dirigeants congolais à des appels à la haine comparables à ceux qui ont précédé le génocide de 1994 au Rwanda. Bien que l’analyse semble chercher à attirer l’attention sur les dangers des discours incendiaires, elle omet plusieurs faits cruciaux et présente une interprétation unilatérale des événements actuels.

Voici une analyse critique et analytique pour déconstruire cette rhétorique et rétablir la vérité des faits :

  1. Une comparaison fallacieuse : le fax de Dallaire et la situation actuelle en RDC

L’auteur invoque le « fax de Dallaire » de 1994, un avertissement clair des intentions génocidaires contre les Tutsis. Ce fax représentait une preuve tangible d’un complot génocidaire orchestré par l’État rwandais de l’époque et ses milices. Or, assimiler la situation actuelle en RDC à ce contexte relève d’une simplification dangereuse.

En RDC, les déclarations des dirigeants comme Patrick Muyaya, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement ainsi que le ministre de la justice Constant Mutamba ne visent pas une population ethnique en particulier, mais plutôt des groupes armés bien identifiés, tels que le groupe terroriste M23 et leurs soutiens extérieurs, notamment le Rwanda. Accuser les autorités congolaises de propager une idéologie génocidaire revient à ignorer le véritable problème : l’agression militaire répétée du Rwanda en RDC et son soutien aux groupes armés qui déstabilisent la région.

2. Les accords de Luanda : une preuve de la bonne foi congolaise

L’auteur omet volontairement de mentionner que le gouvernement congolais a scrupuleusement suivi les démarches prévues dans les Accords de Luanda et de Nairobi, qui visaient à résoudre la crise dans l’Est de la RDC de manière pacifique. Ces accords prévoient notamment le retrait sans condition des troupes rwandaises (RDF) présentes illégalement sur le territoire congolais et le désarmement et la démobilisation des groupes armés, y compris le M23, soutenu par Kigali.

Cependant, le Rwanda a constamment saboté ces efforts. Le 15 décembre 2024, lors de la réunion cruciale prévue pour finaliser le processus de retrait des troupes, le président Paul Kagame s’est illustré par son absence, un acte qui traduit un mépris flagrant pour les engagements régionaux et internationaux. Ce refus de coopérer met en lumière la stratégie de Kigali : maintenir l’instabilité dans l’Est de la RDC pour exploiter ses ressources et préserver ses intérêts géopolitiques.

3. Le rôle du Rwanda : un soutien documenté aux groupes armés

Contrairement à ce que laisse entendre l’auteur, la communauté internationale a établi à plusieurs reprises le soutien direct du Rwanda aux terroristes du M23, un groupe armé accusé de multiples atrocités contre les civils en RDC. Le dernier rapport des experts des Nations Unies, publié fin 2024, confirme une nouvelle fois la fourniture d’armes, de munitions et de troupes par Kigali à ces terroristes.

La RDC, loin de répondre par des discours haineux, a opté selon le directives du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi pour une démarche diplomatique et juridique. Elle appelle désormais à des sanctions internationales contre le Rwanda pour ses violations répétées de la souveraineté congolaise et des droits humains. Là où l’auteur voit une rhétorique incendiaire, il s’agit en réalité d’un gouvernement qui utilise les outils du droit international pour se défendre face à une agression barbare. Et sur cette question, la Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba défend bien la RDC.

4. Une inversion des rôles : le Rwanda en agresseur, pas en victime

L’auteur affirme que le Rwanda agit en légitime défense face aux FDLR, un groupe armé d’origine rwandaise opérant en RDC. Pourtant, cette justification ne tient pas. Tenez ! Les FDLR, bien que responsables de violences, ne représentent plus une menace significative pour Kigali, selon plusieurs rapports. Leur capacité militaire a été largement réduite. Les incursions rwandaises en RDC, sous prétexte de neutraliser les FDLR, se traduisent en réalité par des attaques contre des civils, des bombardements des camps des déplacés internes et le pillage des ressources naturelles, notamment dans les territoires de Rutshuru et Masisi.

L’argument selon lequel le Rwanda « se défend » est donc une tentative de détourner l’attention de son rôle d’agresseur et de légitimer des actions illégales sur le sol congolais. Et d’ailleurs, lors d’une interview, le président Paul Kagame avait affirmé que tant qu’il sera question de la sécurité de son pays, il ira éteindre le feu à la source.

5. Une rhétorique qui méprise les droits des Congolais

L’auteur qualifie la lutte du gouvernement congolais contre les groupes armés et les ingérences étrangères de « rhétorique haineuse », un jugement profondément biaisé. En réalité, les dirigeants congolais défendent leur souveraineté et protègent leurs citoyens d’un conflit imposé de l’extérieur. La comparaison avec les discours de la Radiotélévision Libre des Mille Collines (RTLM) est non seulement injustifiée, mais également insultante pour les victimes congolaises. Assimiler la défense légitime de la RDC à une propagande génocidaire revient à nier les souffrances des millions de Congolais déplacés, violés et tués à cause de l’instabilité entretenue par le Rwanda.

6. La responsabilité de la communauté internationale

Enfin, l’auteur appelle à une action internationale pour prévenir un prétendu « génocide » en RDC. Ironiquement, c’est précisément ce que demande le gouvernement congolais :

  • Une condamnation claire des agressions rwandaises.
  • Des sanctions ciblées contre les responsables rwandais impliqués dans le soutien aux groupes armés.
  • Un renforcement du mandat de la MONUSCO pour protéger les civils et garantir la paix.

La communauté internationale ne doit pas se laisser distraire par des récits biaisés. Elle doit reconnaître que le véritable obstacle à la paix en RDC est l’agression continue du Rwanda et l’impunité dont bénéficient ses dirigeants.

Conclusion : une analyse biaisée qui masque la réalité. En prétendant dénoncer des discours de haine, l’auteur de l’article occulte délibérément les causes profondes du conflit en RDC et la responsabilité du Rwanda. La RDC ne fait que se défendre face à une agression injustifiable, en utilisant des moyens légaux et diplomatiques. Accuser le gouvernement congolais de suivre une idéologie génocidaire, c’est non seulement une aberration intellectuelle, mais aussi un affront à un peuple qui lutte pour sa survie. Les faits sont clairs : le Rwanda est l’agresseur, et la RDC est dans son droit de se défendre.

 FNK

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