Guerre dans l’Est :  Cyril Ramaphosa réaffirme son soutien à la RDC

Après la vive passe d’armes entre l’Afrique du Sud et le Rwanda sur le conflit dans l’Est de la RDC, le Président Sud-africain Cyril Ramaphosa en remet une couche ce lundi 03 février 2025 en réaffirmant son soutien et celui de son pays à la NATION sœur victime d’une guerre injuste par procuration des mouvements rebelles et terroristes AFC-M23.

Dans sa déclaration sur son compte officiel X (ex-Twitter) certifié, on peut y lire : Cyril Ramaphosa @CyrilRamaphosa As a country, we have a duty of support towards the nations of Africa whose solidarity and material support helped secure our liberation. South Africa will not let up in its support to the people of the DRC so that they may have the peace and security they rightfully deserve.

À l’origine en anglais et traduit par : En tant que pays, nous avons le devoir de soutenir les nations d’Afrique dont la solidarité et le soutien matériel ont contribué à assurer notre libération. L’Afrique du Sud ne relâchera pas son soutien au peuple de la RDC afin qu’il puisse jouir de la paix et de la sécurité qu’il mérite. https://tinyurl.com/3h97dx9f #BetterAfricaBetterWorld

Cette détermination du Chef de l’Etat Sud-africain intervient après l’incident diplomatique de la semaine dernière qui démontre des versions contradictoires sur les circonstances des décès de 13 soldats de son pays à Goma et le rôle des différentes forces en présence avec un échange virulent avec Paul Kagame.

Par leurs comptes X (ex-Twitter) interposés si dans une déclaration solennelle, le Président Cyril Ramaphosa avait pointé du doigt « le groupe rebelle M23 et la milice des Forces de défense rwandaises (RDF) » comme responsables de cette de la mort de 13 soldats dans une escalade sans fin.

Fellow South Africans,

Following the recent intensification of fighting in the eastern Democratic Republic of the Congo, South Africa has lost 13 brave soldiers who were dedicated to their mission and committed to peace. The fighting is the result of an escalation by the rebel group M23 and Rwanda Defence Force (RDF) militia engaging the Armed Forces of the DRC (FARDC) and attacking peacekeepers from the SADC Mission in the Democratic Republic of Congo (SAMIDRC).

 On behalf of the government and the people of our country, I express our sincerest condolences to their families, their loved ones and colleagues. We bow our heads in honor of their heroic and gallant fight for peace.

We honour and mourn them.

All necessary support is being provided to the families of the deceased and the families of the injured. The process to repatriate the remains of the deceased is underway.

The attacks on peacekeepers resulted in the deaths of SAMIDRC members from other troop contributing countries, namely, Malawi and Tanzania, as well members of the UN Organisation Stabilisation Mission in the DRC (MONUSCO) brigade. We honour all the lives that were lost and pass our condolences to their families, governments and citizens. The situation in Goma and Sake, where our troops and their counterparts are stationed, remains very tense, volatile and unpredictable.

The Minister of Defence and Military Veterans Ms Angie Motshekga and the Chief of the SANDF Gen Rudzani Maphwanya and SAMIDRC Force Commander Maj Gen Monwabisi Dyakopu are working to ensure that the SAMIDRC forces remain well equipped and sufficiently supported during this critical mission.

We are concerned about the speculation about the state of our troops and the battle conditions. All South Africans must rally behind our brave men and women who have dedicated their lives to bringing peace in our continent.

South Africa’s military presence in the eastern DRC is not a declaration of war against any country or state. The members of the South African National Defence Force that are in the DRC are part of both SADC and United Nations efforts to bring peace and protect thousands of lives that are constantly threatened by the conflict in the DRC. The presence of the SAMIDRC forces demonstrates a commitment of SADC member states to supporting the DRC in its efforts to achieve lasting peace and stability and ultimately, create an enabling environment for sustainable development and prosperity.

We welcome the position that was recently adopted by the United Nations Security Council during its special sitting on the situation in the DRC, which calls for an immediate end to hostilities, the reversal of territorial expansion by the M23, the exit of external forces from the DRC and the resumption of peace talks under the Nairobi Process.

The territorial integrity of the DRC must be respected in accordance with the United Nations Charter on the respect of sovereignty, territorial integrity and political independence of other states.

We call on all parties to this conflict to fully embrace the current diplomatic efforts that are aimed at finding a peaceful resolution, including honoring the Luanda Process agreements. We must silence the guns on our continent for the attainment of inclusive development and prosperity.

I thank you.

Chers compatriotes sud-africains,

Suite à la récente intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud a perdu 13 soldats courageux qui se sont consacrés à leur mission et se sont engagés en faveur de la paix. Les combats sont le résultat d’une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et les milices des Forces de défense rwandaises (RDF) qui ont attaqué les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Casques bleus de la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC).

Au nom du gouvernement et du peuple de notre pays, j’exprime nos plus sincères condoléances à leurs familles, à leurs proches et à leurs collègues. Nous inclinons la tête en hommage à leur combat héroïque et courageux pour la paix.

Nous les honorons et les pleurons.

Tout le soutien nécessaire est apporté aux familles des défunts et aux familles des blessés. Le processus de rapatriement des dépouilles des défunts est en cours.

Les attaques contre les soldats de la paix ont entraîné la mort de membres du SAMIDRC d’autres pays contributeurs de troupes, à savoir le Malawi et la Tanzanie, ainsi que de membres de la brigade de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO). Nous rendons hommage à toutes les vies perdues et adressons nos condoléances à leurs familles, à leurs gouvernements et à leurs citoyens. La situation à Goma et à Sake, où nos troupes et leurs homologues sont stationnées, reste très tendue, volatile et imprévisible.

La ministre de la Défense et des anciens combattants, Mme Angie Motshekga, le chef de la SANDF, le général Rudzani Maphwanya, et le commandant de la force SAMIDRC, le général de division Monwabisi Dyakopu, travaillent pour garantir que les forces SAMIDRC restent bien équipées et suffisamment soutenues pendant cette mission cruciale.

Nous sommes préoccupés par les spéculations sur l’état de nos troupes et les conditions de combat. Tous les Sud-Africains doivent se rallier à nos courageux hommes et femmes qui ont consacré leur vie à apporter la paix sur notre continent.

La présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC ne constitue pas une déclaration de guerre contre un pays ou un État. Les membres de la Force de défense nationale sud-africaine présents en RDC participent aux efforts de la SADC et des Nations Unies pour instaurer la paix et protéger des milliers de vies constamment menacées par le conflit en RDC. La présence des forces de la SAMIDRC démontre l’engagement des États membres de la SADC à soutenir la RDC dans ses efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables et, en fin de compte, à créer un environnement propice au développement et à la prospérité durables.

Nous saluons la position récemment adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies lors de sa séance spéciale sur la situation en RDC, qui appelle à la cessation immédiate des hostilités, à l’inversion de l’expansion territoriale du M23, au retrait des forces extérieures de la RDC et à la reprise des pourparlers de paix dans le cadre du Processus de Nairobi.

L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée conformément à la Charte des Nations Unies sur le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique des autres États.

Nous appelons toutes les parties à ce conflit à adhérer pleinement aux efforts diplomatiques actuels visant à trouver une solution pacifique, notamment en respectant les accords du Processus de Luanda. Nous devons faire taire les armes sur notre continent pour parvenir à un développement inclusif et à la prospérité.

Je vous remercie.

Face à ces évidences, le rwandais Paul Kagame n’avait trouvé mieux que de dénoncer ce qu’il s’imagine être des « distorsions délibérées » et des « mensonges » dans les déclarations sud-africaines. « Les Forces de défense rwandaises sont une armée, pas une milice », insistait-il.

Sans ridicule, Kagame affirmant même que Ramaphosa lui aurait confirmé en privé que « les soldats sud-africains ont été tués par les forces armées congolaises (FARDC) et non par le M23 », contredisant ainsi frontalement la version officielle de Pretoria. Allant plus loin, le président rwandais remet également en cause la légitimité de la mission sud-africaine SAMIDRC, qu’il décrit comme une « force belligérante » collaborant avec des « groupes armés génocidaires » comme les FDLR, hostiles au Rwanda.

Pourtant, Ramaphosa avait bien souligné que « la présence militaire sud-africaine en RDC n’est pas une déclaration de guerre contre un pays », appelant plutôt au respect de « l’intégrité territoriale de la RDC » et à « l’arrêt immédiat des hostilités ». « Si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda traitera la question dans ce contexte n’importe quand », avertissait Kagame dans son arrogance comme pour rejeter toute médiation sud-africaine dans ce conflit.

Cette escalade diplomatique intervient alors que la situation sécuritaire se dégrade rapidement dans l’est de la RDC, où les rebelles terroristes de la coalition AFC-M23 soutenus par le Rwanda occupent une partie de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu ; après leur offensive lancée depuis le 21 janvier 2025.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi