« Les femmes congolaises ne sont pas assez belles pour être violées par les Forces de Défense rwandaises (RDF) ». Cette déclaration outrageuse est de l’ancien ministre d’État chargé des Affaires constitutionnelles et Juridiques, actuellement sénateur Evode Uwizeyimana. Diffusée sur la chaîne publique nationale RTV puis relayée sur X (ex-Twitter), cette émission a provoqué une onde de choc et suscité l’indignation.
Le passé trouble de ce dignitaire n’est pas à son premier scandale. En 2020, il avait physiquement agressé une veuve employée comme agent de sécurité, échappant à toute poursuite judiciaire dans son propre pays. Ce nouveau dérapage s’inscrit dans un schéma d’impunité systématique qui aujourd’hui banalise et légitime les pires atrocités contre les femmes.
Face à cette ignominie, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, n’avait pas tardé à répliquer : « Ces remarques sont profondément troublantes. Elles révèlent une idéologie qui cautionne la violence basée sur le genre et le viol. La violence sexuelle n’est jamais justifiable et aucune femme ne devrait être objectivée ou déshumanisée de cette manière ». Et de rappeler que « les forces rwandaises et le M23 ont dévasté la vie d’innombrables femmes et des familles en RDC en utilisant le viol comme arme de guerre ».
« Ce sénateur incarne un régime de terreur et de violence au Rwanda. Comment un homme d’État peut-il faire l’éloge de telles horreurs sur une plateforme nationale sans faire l’objet d’un examen minutieux dans un pays qui prétend défendre l’égalité et les droits des femmes ? » a poursuivi Muyaya. Cette situation expose selon lui « des problèmes systémiques plus profonds, notamment le manque de responsabilité au sein du pouvoir dirigeant rwandais ».
Cette déclaration abjecte résonne particulièrement dans l’Est de la RDC, où les violences sexuelles sont systématiquement utilisées comme arme de guerre depuis des décennies. Les forces rwandaises et ses proxys rebelles du M23 sont régulièrement accusés de perpétrer ces crimes contre l’humanité.
Le timing de cette controverse ajoute à son caractère scandaleux : alors que le monde entier célèbre les avancées en matière de droits des femmes durant ce mois de mars, un représentant officiel d’un État voisin réduit les Congolaises à leur apparence physique et normalise l’utilisation du viol comme arme de guerre. Patrick Muyaya conclut catégoriquement : « Des excuses publiques sont une obligation ! ».
Particulièrement révélateur pourtant, les autorités rwandaises maintiennent jusqu’à ce jour un silence absurdité médiatique.
© FNK pour afriwave.com