Les termes du communiqué du gouvernement du Qatar, après la rencontre initiée par son Émir, sont en phase avec le communiqué de la partie congolaise. On y retrouve l’engagement pour un cessez-le-feu immédiat et la poursuite du dialogue à travers les processus fusionnés Luanda/Nairobi pour établir une paix durable.
En revanche, le communiqué de la partie rwandaise, qui omet volontairement de mentionner l’engagement pour le cessez-le-feu et évoque la pseudo-question des FDLR ainsi que ses proxys du M23, traduit plutôt l’amertume de Kagame, qui est pris en faute comme un vilain garçon. Son communiqué plein de mauvaise foi puérile ne changera rien à la nouvelle donne : ses agissements sont démasqués et il est indéfendable, même par ses alliés. Désormais, ses soutiens se font discrets pour ne pas endosser l’opprobre et la vindicte publique à cause des actes criminels de leur protégés. Les sanctions multiples, encore timides, certes, en sont la preuve.
Il sera de moins en moins bien vu de fréquenter ce dictateur.
L’émir du Qatar ne s’y est pas trompé, son initiative vise à essayer de tirer du mauvais pas dans lequel il s’est fourré, le dirigeant d’un pays où son émirat a beaucoup investi, mais dont les agissements pourraient impacter ses investissements (la campagne contre « Visit Rwanda » en est l’illustration).
De son côté, Kagame attend beaucoup des fonds Qataris pour renflouer ses finances en mauvaise passe et conduire des projets qui flattent son égo, comme le nouvel aéroport international. En effet, faute de stratégie économique et industrielle, son régime a recours au tape-à-l’œil (rues propres, bâtiments clinquants, événements internationaux) alors que ce petit pays demeure foncièrement pauvre.
Le rapport des forces est clair, ses grincements de dents n’y pourront rien. Il a plutôt intérêt à ne pas décevoir les Qataris, et à revoir ses plans de prédation et d’ingérence au Congo pour que l’étau international se desserre.
Après tout, en termes de ressources la RDC a mieux à offrir au Qatar et aux autres partenaires que le Rwanda, dont on sait qu’il ne possède pas les minerais qu’il exporte actuellement.
C’est même probablement pour cela que Kagame n’a jamais voulu voir un Congo en paix…
Me Charles Kabuya