KINSHASA.Une controverse semble secouer le système judiciaire de la République Démocratique du Congo (RDC) alors que se déroule l’Assemblée Générale du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont les travaux sont ouverts depuis le lundi 07 avril 2025.
Près de mille candidats magistrats réservistes, issus du concours de recrutement de 2022, dénoncent des irrégularités dans la récente ordonnance présidentielle nommant de nouveaux magistrats. Les accusations portent sur des pratiques présumées de corruption et sur le non-respect des critères officiels de nomination.
Selon la décision n°14/SPCSM/P/PM/2022 du 02 novembre 2022, une liste de réserve avait été constituée pour les candidats ayant réussi le concours mais non classés en ordre utile, dans l’attente de postes vacants. L’objectif était clair : intégrer progressivement ces réservistes pour atteindre le seuil de 2 500 magistrats en 2024, dans le cadre d’une réforme judiciaire ambitieuse. Pourtant, la liste publiée récemment inclut des noms absents des décisions du CSM, au détriment de candidats bien placés sur la liste officielle.
Un exemple concret illustre cette anomalie : un candidat classé 24ème sur la liste des réservistes n’a pas été nommé, alors que plus de 50 autres réservistes l’ont été. « Logiquement, j’aurais dû être inclus », affirme-t-il, soulignant que le principe d’ordre utile, inscrit dans les textes du CSM, semble avoir été contourné. Des voix s’élèvent pour dénoncer un possible « monnayage » des postes, une pratique qui, si avérée, porterait un coup dur à la crédibilité du processus.
L’assemblée générale du CSM, qui a débuté ce 7 avril 2025, sera décisive. Elle doit statuer sur des révocations, des retraites et des réaffectations, mais les candidats réservistes espèrent qu’elle permettra aussi d’examiner ces allégations. Leur mobilisation vise à alerter le président Tshisekedi, garant constitutionnel de l’indépendance judiciaire, sur ces dysfonctionnements.
Ce scandale intervient alors que la RDC cherche à redorer l’image de son système judiciaire, souvent critiqué pour son opacité. Les réformes promises par le gouvernement, dont le recrutement massif de magistrats, risquent de perdre leur élan si ces irrégularités ne sont pas corrigées. Pour les candidats lésés, l’enjeu est autant personnel que symbolique : restaurer la transparence dans un secteur clé pour l’État de droit.
@ FNK avec afriwave.com