C’est chez les rebelles terroristes proxy du Rwanda, le M23 ; que l’ancien président Joseph Kabila aurait choisi de faire son retour au pays. Un coup de bluff ou une réelle intention de la part de celui qui avait volontairement quitté son « présumé » » pays pour s’installer ailleurs en Afrique.
Si cela se réalisait comme promis, ainsi se terminerait aux yeux du monde entier le « faux bal » des chauves avec les masques qui tombent. Soupçonné d’être le maître à penser et véritable « parrain » de la fameuse Alliance Fleuve Congo (AFC) dont Corneille Nangaa Yobeluo n’est qu’un simple paravent, le sénateur à vie retournerait dans sa véritable famille politique ; celle de la « rébellion armée ».
Qualifiant la situation du pays d’être hors de « contrôle », Kabila justifie sa décision de rentrer sans délai « compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire à travers [toute la RDC], ainsi que de la déliquescence qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale ». Mais aussi de son choix de « commencer par la partie orientale [de la RDC], parce que c’est là qu’il y a péril en la demeure »,
Après deux sorties médiatiques en Afrique du Sud en février et mars 2025 dont il se serait épargné en se taisant dans toutes les langues comme dans ses habitudes, l’ancien chef de l’Etat s’est décidé de rentrer au pays comme si on le lui avait interdit : « …après six ans de silence absolu, une année d’exil et compte tenu de la dégradation du contexte sécuritaire », il a « pris la résolution de rentrer sans délai » au pays afin de « contribuer à la recherche de la solution » ; et de préciser par la « partie orientale ». Une annonce par lui faite dans une lettre adressée à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique.
Dans une longue publication sur le réseau X (ex-Twitter), le nouveau porte-parole de la nouvelle alliance coalisée du parti politique Ensemble, Olivier Kamitatu Etsu en donne les détails ainsi que leurs objectifs : « Le retour imminent de Joseph Kabila à #Goma, ville emblématique de notre souveraineté nationale, porte un message clair : la résolution de la crise congolaise ne saurait reposer uniquement sur des interventions extérieures. La clé de notre stabilité et de notre avenir réside au cœur de notre pays. Cette démarche s’inscrit dans une logique plus vaste : celle d’un ancien président déterminé à faire valoir ses droits citoyens, dans un contexte où sa sécurité semble garantie, loin des tumultes de Kinshasa. Ce retour intervient alors que @fatshi13 a multiplié les accusations à son encontre, sans jamais produire de preuves solides. Cette absence de fondement soulève de graves questions sur l’impartialité de la justice et l’état de droit en RDC. La présence de Joseph Kabila ouvre la voie à d’autres figures politiques exilées, victimes des décisions arbitraires ou de faux procès du régime actuel. À ce jour, Kinshasa persiste obstinément à refuser le renouvellement des passeports de @moise_katumbi et de moi-même, une violation flagrante de nos droits fondamentaux et de notre liberté de circulation. Pendant ce temps, la situation dans la capitale se détériore. Arrestations arbitraires et harcèlement des opposants se multiplient, fragilisant la démocratie et menaçant l’intégrité même de notre nation. Face à cette dérive, il est urgent que les Congolais s’unissent pour exiger des droits équitables et un traitement juste pour tous. Le choix de Joseph Kabila de s’établir à l’Est, sous la protection d’une région contrôlée par la rébellion, n’est pas qu’un symbole : c’est un appel à repenser notre avenir collectif, loin des diktats d’un pouvoir central en perte totale de légitimité ».
La mémoire courte de Kamitatu
Dans la logorrhée qu’on lui reconnait, Olivier Kamitatu justifie Kabila : « Ce retour intervient alors que @fatshi13 a multiplié les accusations à son encontre, sans jamais produire de preuves solides. Cette absence de fondement soulève de graves questions sur l’impartialité de la justice et l’état de droit en RDC. La présence de Joseph Kabila ouvre la voie à d’autres figures politiques exilées, victimes des décisions arbitraires ou de faux procès du régime actuel ».
Feignant carrément l’amnésie, il poursuit : « À ce jour, Kinshasa persiste obstinément à refuser le renouvellement des passeports de @moise_katumbi et de moi-même, une violation flagrante de nos droits fondamentaux et de notre liberté de circulation ». Il oublie tout de même de souligner qu’alors que Kabila les avait privés de passeport depuis 2015 qu’ils étaient en exil à Bruxelles en Belgique, c’est Tshisekedien 2019 qui enverrait expressément François Beya Kasonga, son conseiller à la sécurité à Bruxelles remettre un nouveau passeport à Moïse Katumbi lui permettant de revenir au pays. C’est de même étonnant que Kamitatu se rappelle aujourd »hui qu’il a besoin d’un passeport congolais sans dire à l’opinion avec quel document d’identité il circule à travers le monde.
Disparu des radars du pays depuis décembre 2023 car oofficiellement installé depuis un an en Afrique du Sud pour travailler sur une thèse consacrée aux relations entre la Chine et la RDC, Joseph Kabila qui se croit peut-être encore désiré par les Congolais n’a aujourd’hui qu’un objectif : « se poser comme solution de remplacement à celui qui lui a succédé » dans une crise par lui créée avec la complicité de Kagame et Museveni comme en 1996 lorsque l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de triste mémoire chassait le Marechal Mobutu du pouvoir.
Et de finir comme pour légitimer la prise d’armes pour accéder au pouvoir : « Le choix de Joseph Kabila de s’établir à l’Est, sous la protection d’une région contrôlée par la rébellion, n’est pas qu’un symbole : c’est un appel à repenser notre avenir collectif, loin des diktats d’un pouvoir central en perte totale de légitimité ». Kamitatu qui a fait la rébellion armée avec Jean-Pierre Bemba contre le même Kabila qu’il adule aujourd’hui n’est-il pas aussi connu pour son côté a versatile ?
Le retour annoncé de Kabila intervient dans un contexte de tension politique forte n’a rien de hasard car le chronogramme de son timing était bien calculé à savoir la négation et le rejet par Kabila le 18 mars 2025 des accusations le liant au M23, dont pourtant avec qu’il avait signé un accord en 2012. « La crise ne se limite pas aux actions incontrôlées du M23 présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un Etat étranger sans revendications légitimes- ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda » signait Kabila dimanche 23 février 2025 dans sa tribune parue dans un journal sud-africain, le Sunday Times le dimanche 23 février 2025.
Ce même mois, son parti politique, le PPRD faisait avec arrogance son retour sur la scène politique la veille, soit le lundi 07 avril 2025 pour son 23ème anniversaire ; après avoir refusé de rejoindre les consultations pour la composition d’un nouveau gouvernement d’union nationale à l’appel du président Felix Tshisekedi. Ayant boycotté les élections de décembre 2023 en vue de préparer une « insurrection », Kabila par Corneille Nangaa interposé ; cet ancien président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui avait su berner tout le monde des années durant ; lançait son mouvement rebelle armé en décembre 2023 à Nairobi au Kenya. Depuis, il a été rejoint par plusieurs membres du PPRD, le parti de Joseph Kabila.
Une offensive médiatique sans résultat
Dans ce qu’il croyait être son offensive de retour politique, l’ancien président, « complotiste devant l’éternel » avait cru envoyer également un message aux Sud-Africains et à la SADC, accusant l’organisation de se « laisser instrumentaliser par Tshisekedi pour justifier une intervention militaire qu’il jugeait vouée à l’échec ». Nul n’en doute qu’officiellement aujourd’hui, aucune ligne de communication n’existe entre Kabila et l’actuel président sud-africain Cyril Ramaphosa, la raison de sa colère comme de son rapprochement avec l’ancien chef de l’Etat sud-africain vomi dans son pays Thabo Mbeki depuis sa destitution de la tête de l’Etat.
Les proches de l’ex-président congolais à l’instar du fugitif Barnabé Kikaya Bin Karubi ne cachant pas leur déception face à l’attitude du président sud-africain qu’ils accusent de « suivre aveuglément » Tshisekedi sans prendre en compte la réalité du terrain. « L’implosion est imminente. Si le problème congolais n’est pas traité en profondeur, la crise persistera bien au-delà du conflit avec le Rwanda », avertissait Kabila en personne tout en sachant ce qu’il préparait contre la RDC.
Depuis plusieurs mois, Joseph Kabila réactivait ses réseaux comme en janvier 2025 lorsqu’il réunissait à Nairobi, au Kenya, plusieurs figures-clés de son régime : Aubin Minaku, ex-président de l’Assemblée nationale, Néhémie Mwilanya, son ancien directeur de cabinet, Emmanuel Ramazani Shadary, ex-candidat à la présidentielle de 2018, Richard Muyej, ex-gouverneur du Lualaba et son compagnon d’exil Kikaya Bin Karubi, son conseiller diplomatique. Au terme de cette rencontre, Aubin Minaku dernièrement et longuement entendu par les services, avait été désigné vice-président du PPRD, avec la mission d’assurer l’intérim du parti en l’absence de Kabila, la gestion collégiale assurée avec Ramazani Shadary.
De Bukavu à Goma en passant par Kinshasa, l’opinion interrogée est la même : « Kabila est un homme du passé. S’il croit revenir diriger notre pays un jour, il se trompe de chemin car les années 2025 à 2028 n’ont rien de comparable avec celles 1996 à 1997 lorsque les ougandais et les rwandais les ont installés au pouvoir à Kinshasa. Malgré les difficultés militaires actuelles sur le terrain, notre pays en deviendrait un jour proche fort et grand que personne n’oserait plus jamais nous attaquer parmi nos voisins. Si Kabila veut s’installer au Rwanda à l’instar de Nkundabatware Mihigo dit Laurent Nkunda, libre à lui mais plus jamais à la tête de notre Congo ».
Toutes choses restant égales par ailleurs, Joseph Kabila, en homme du passé et aux origines troubles ; n’a plus rien comme offre politique à proposer aux Congolais. Son agitation actuelle pour continuer à exister politiquement n’a aucune chance de réussir. Si la paix en RDC ne venait pas par les négociations, elle le serait un jour par la guerre ; mais sans lui de nouveau au pouvoir.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com
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