Crise à l’Est de la RDC : « Mais où est donc passé Joseph Kabila » ?

Vingt-quatre heures depuis son retour au pays dans la zone rebelle et en l’absence de toute réaction officielle des autorités ; l’opinion publique s’interroge pour savoir « où est donc passé Joseph Kabila ? ».

« Joseph Kabila, n’en parlons pas, lui il a carrément boycotté les élections et prépare une insurrection parce que l’AFC, c’est lui… Le M23 c’est le Rwanda » avertissait à plusieurs reprises le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi sous les critiques acerbes de ses opposants comme des nominés qui lui en demandait les preuves de ses accusations.

Si tous les rapports des experts des Nations unies que ceux de toute la communauté internationale ont prouvé de l’implication de Paul Kagame et son pays le Rwanda dans la résurgence des rebelles terroristes du M23 depuis 2021, la dernière dénonciation en date est celle des Etats-Unis qui ont déjà sanctionnés des personnalités du régime.

« La position des Etats-Unis est que le M23 doit déposer les armes. Le Rwanda devrait cesser tout soutien au M23 et retirer ses troupes de l’Est de la République démocratique du Congo » a plaidé l’envoyé spécial de Donald Trump, Massad Boulos ; le jeudi 17 avril 2025 lors d’un point presse, après avoir rencontré en début de semaine les présidents congolais et rwandais. 

De son côté, l’ancien chef de l’Etat et sénateur à vie Joseph Kabila qui avait réussi à tromper tout son monde d’abord par son silence, ensuite par sa sortie médiatique du 08 février 2025 ; a aujourd’hui et maintenant fourni les preuves qu’il réclamait à son successeur. Son « comming out politique » par son arrivée dans la zone du pays occupée par les rebelles armés de l’AFC/M23 est un signe de sa « haute trahison » des idéaux de la constitution du pays.

A ce sujet, des propos attribués à Lambert Mende, l’ancien porte-parole du régime Joseph Kabila aujourd’hui proche du pouvoir en place circulant sur les réseaux sociaux sont plus que claires et traduisent ce que pense réellement l’opinion publique congolaise : « On ne joue pas avec La sûreté de l’Etat. Quand un ancien président de la République ou bien un sénateur s’affiche aux côtés des agresseurs, l’Etat congolais devrait tirer toutes les conséquences Et le @VPM_MINTERSECAC devrait procéder au retrait de l’agrément de son parti, branche politique de l’AFC/M23 et mettre tous les membres de ce parti politique et les proches sous haute surveillance. De l’autre côté ; le parlement (@senatrdc@AssembleeNatRDC) devrait se réunir en Congrès pour la levée des immunités et autoriser la Cour Constitutionnelle à engager des poursuites judiciaires contre ce dernier pour haute trahison. Dans le même ordre d’idée, la Haute Cour devrait aussi ordonner la saisie de tous ses biens et l’invalidation de son passeport diplomatique. Nous sommes là pour la défense de la RDC et ses lois, car la sûreté de l’Etat est comme la prunelle de ses yeux. Elle sert à désigner quelque chose que l’on aime par-dessus tout et qui nous est précieux. Ici la République est plus précieuse que toute chose ».

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Un retour de paix ou de guerre ?

Curieux tout de même que pour un retour de « participation aux efforts de paix », ce sont les services de sécurité rwandaise et les responsables des rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda ; qui ont confirmé le retour de l’ancien président sous le couvert de l’anonymat, car n’étant pas autorisées à s’adresser aux médias à ce sujet. Le parcours entamé depuis Kigali s’est terminé par le point de passage di la « Grande barrière » avec une entrée en toute discrétion, sans aucune déclaration de l’intéressé qui n’a pas non plus été vu en public. 

Si des questions demeurent quant à savoir où se trouve exactement Joseph Kabila, est-il encore à Goma comme certains l’affirment ; ou bien est-il retourné au Rwanda, comme l’indiquent d’autres sources ? Pendant ce temps, ses proches évoquent la prochaine diffusion d’un message à la Nation soit depuis Goma, soit depuis le territoire rwandais. Apparemment, l’ancien président y détaillera son regard sur la situation actuelle en RDC qu’il avait jugée « hors de contrôle et marquée par la montée de l’insécurité et par la déliquescence des institutions » dans la déclaration écrite qu’il avait publiée le 8 avril pour annoncer son retour au pays.

« Même déchu, un roi ne devrait jamais dévoiler sa nudité… le geste de Kabila désespérément attendu par ses partisans, et avec tout au plus de la curiosité par une opinion publique lassée de son silence ; a plongé plus d’un observateur dans la perplexité, pour ne pas dire dans l’incrédulité. Si on peut lui concéder une lecture rétrospective de la première alternance pacifique du pouvoir en RDC, intervenue entre lui et Félix Tshisekedi, qui traduit une frustration compréhensible, car lui-même et son camp politique espéraient continuer à exercer un pouvoir partagé ; et si son jugement sur la gouvernance de son successeur exprime la sévérité extrême de l’opposant politique qu’il est devenu, les propos qu’il a tenus sur les causes de la crise persistante dans l’Est du pays, et à laquelle il a été confronté tout au long de son exercice du pouvoir, relèvent d’un véritable « baiser de Judas » arrivé curieusement le vendredi saint18 avril 2025.

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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com