DOHA/QATAR. Après la surprise de la rencontre du 18 mars 2025 à Doha entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sous la médiation de l’Emir du Qatar, le Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani ; des négociations directes ont été entamées entre les représentants du gouvernement officiel congolais et ceux des rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda.
A l’issue de plusieurs semaines des discussions en toute discrétion sous, les deux parties ont fini par publier pour la première fois, mercredi 23 avril 2025 et chacun de son côté ; une même déclaration commune lue à la télévision nationale à Kinshasa ainsi que par le porte-parole de l’AFC/M23 dans laquelle ils « réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités » et disent vouloir « œuvrer à la conclusion d’une trêve ».
« Les deux parties réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités », engagement qu’elles entendent respecter « immédiatement » et « pendant toute la durée des pourparlers et jusqu’à leur conclusion ». Le texte rendu public ne précise pas si cet engagement constitue une déclaration d’intention ou s’il sera formalisé dans l’immédiat.
Il faut tout de même noter que cette première annonce intervient au lendemain d’une rencontre entre le ministre d’État qatari Mohammed Al-Khulaifi, en charge du dossier, et Massad Boulos, le nouveau conseiller principal pour l’Afrique de la Maison Blanche ; une rencontre s’inscrivant dans les efforts conjoints pour favoriser une désescalade durable dans la région.


Depuis la résurgence du groupe armé soutenu par le Rwanda fin 2021, plus d’une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été signés puis violés. Toutes les tentatives diplomatiques de sortie de crise entre Kinshasa et Kigali ont jusqu’ici échoué alors qu’une myriade de groupes armés écument la région et sont parfois utilisés comme proxys par Kinshasa ou les pays voisins.
Le Qatar, ce médiateur inattendu
A côté de plusieurs autres processus de médiation dont celui de l’Union africaine (UA) et ce depuis des années, le Qatar a récemment créé la surprise en s’imposant comme un nouveau médiateur dans la crise. Avec la rencontre Tshisekedi et Kagame, des pourparlers ont finalement débuté entre Kinshasa et l’AFC/M23 à Doha en avril, mais ces échanges n’avaient fait l’objet d’aucune communication officielle des deux parties jusqu’à présent.
Si Doha n’a pas reçu de mandat pour agir dans ce conflit, l’émirat, qui a multiplié les efforts de médiations dans diverses crises (au Darfour, en Afghanistan, au Yémen, à Gaza), a signé ces dernières années plusieurs accords-cadres de coopération économique avec Kigali et Kinshasa. Il a notamment investi plus d’un milliard de dollars dans un futur hub aéroportuaire près de Kigali et s’est engagé à moderniser des installations portuaires et aéroportuaires en RDC.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com