Par FRANCE 24
Au moins 400 000 personnes se sont rassemblées samedi au Vatican et dans les rues de Rome pour assister aux funérailles du pape François, selon le ministre de l’Intérieur. À l’arrivée du cercueil du pape François sur la place Saint-Pierre, puis à la fin de la messe, des applaudissements et acclamations ont retenti dans la foule venue lui rendre un ultime hommage.
C’est une journée qui restera dans l’histoire. À l’arrivée du cercueil du pape François sur la place Saint-Pierre, puis une fois la messe terminée, des applaudissements et acclamations ont retenti dans la foule des 400 000 personnes –selon le dernier bilan du ministre de l’Intérieur– venues rendre hommage une dernière fois au pontife « proche des plus petits ».
C’est le moment qu’ils attendaient depuis le petit matin : l’arrivée peu après 10 h du cercueil de bois et de zinc sur l’imposant parvis de la Basilique Saint-Pierre, à Rome. Le cérémonial grandiose, minutieusement préparé, pour les funérailles du 266ème pape, mort lundi d’un AVC à 88 ans, n’avait sans doute pas anticipé cet élan enthousiaste.
« Il représentait la paix et l’acceptation de tous, c’était le pape de tous, quelqu’un d’authentique », souligne Cyril Clark, l’un de ces fidèles qui se sont massés autour de la place Saint-Pierre.
Un pape « proche des plus petits »
Jérémie Metais est, lui, venu spécialement de Grenoble, dans les Alpes françaises, « sur un coup de tête » : « pour moi, il représente beaucoup. C’était un pape proche des plus petits ». « Je suis touché par le monde. C’est beau de voir toutes ces nationalités réunies. C’est un peu le centre du monde aujourd’hui ici », apprécie-t-il.
Sur le parvis, sous un soleil radieux, ont pris place des dizaines de chefs d’État et de têtes couronnées en costume sombre, comme le président américain Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Français Emmanuel Macron, le Brésilien Lula et l’Argentin Javier Milei.
À gauche de l’autel, dans un ordonnancement tout aussi géométrique, 255 cardinaux et 750 évêques et prêtres, revêtus de rouge ou de violet, ont suivi dans le plus grand recueillement la messe présidée par l’Italien Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux.
Bien plus loin, une foule plus colorée et plus jeune, presque joyeuse, a rapidement rempli la Via Della Conciliazione, la majestueuse artère reliant le Vatican aux rives du Tibre, où ont été installés des écrans géants pour permettre aux arrivants de suivre la cérémonie. Dans cette foule, a constaté l’AFP, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.
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Pour assister aux funérailles du premier pape sud-américain de l’histoire, il fallait s’être levé tôt.
Gabriela Lazo et ses enfants ont passé la nuit dans leur voiture : « être aux funérailles avec ma famille est la plus belle chose possible. Nous aurions aimé le voir en personne, mais grâce à Dieu et à lui, nous sommes ici pour ce moment », insiste cette Péruvienne de 41 ans.
Andrea Ugalde est, elle, venue spécialement de Los Angeles pour assister aux funérailles : « dès que j’ai atterri jeudi, je suis venue place Saint-Pierre. Je veux simplement être là et participer à cet événement ».
Malgré la perte de leur chef, malgré la solennité de l’événement, beaucoup de ces fidèles ont l’impression d’être des privilégiés qui ont vécu un moment historique.
« L’Église plus normale »
« On ne pouvait pas rater ça », sourit Katie Hibner Roncalli, une enseignante américaine de 33 ans arrivée dès 3 h du matin aux abords de la place Saint-Pierre avec trois élèves.
« C’était hyper important pour moi de venir car c’est un pape qui a marqué notre génération », renchérit Marine De Parcevaux, 21 ans. « Toutes les avancées qu’il a faites sur l’écologie, sur l’avenir des jeunes, l’homosexualité… Il nous a redonné espoir en l’avenir, ça faisait du bien d’avoir une nouvelle voix plus moderne dans l’Église », poursuit cette étudiante française, qui a peint une aquarelle de la façade de Saint-Pierre derrière une barrière en attendant le début de la cérémonie.
Au terme des deux heures de messe, des applaudissements ont longuement accompagné le cercueil pour son retour dans Saint-Pierre, avant qu’il ne soit escorté de l’autre côté du Tibre, jusqu’à la Basilique Sainte Marie-Majeure où François, pour prendre une dernière fois ses distances avec la tradition, a choisi d’être inhumé.
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Le cortège, passant notamment par la spectaculaire via dei Fori Imperiali qui mène au Colisée, a été salué par 150 000 personnes.
Parmi les fidèles qui l’y attendaient, une Argentine vivant en Italie, Romina Cacciatore. « Il était le pape du monde, du peuple, il a fini par rendre l’Église plus normale, plus humaine », résume cette traductrice de 48 ans qui ne cache pas « (son) angoisse » pour l’après-François.
Avec AFP
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