Bruxelles le 19 novembre 2016, Press Club Brussels Europe. C’est dans la salle de rue Froissart située en plein cœur du Siège de l’Union Européenne que Roger Lumbala wa Tshitenga, président du RCD-N avait tenu a rencontré les congolais de la diaspora après sa sortie de prison en Russie. Casquette vissé sur la tête à la manière de Tshisekedi et moulé dans un costume impeccable, c’est un homme revigoré qui se présente devant un public de la diaspora acquis à sa cause en se disant être le gardien du temple de soutien à Etienne Tshisekedi dans son sang comme dans son idéologie. Ce qui ne l’a jamais empêché d’être par moment en contradiction avec celui qu’il considère comme son mentor et l’icône de l’opposition pour sa lutte politique en RD Congo.
De ses 7 mois passés en prison en Russie où le général Olengha se serait rendu pour obtenir son extradition vers Kinshasa comme dans l’affaire de Bujumbura où un avion avait été affrété par le gouvernement congolais pour son rapatriement à Kinshasa où un mandat court contre lui, Lumbala n’en dira pas plus. Si ce n’est le fait que s’il a eu la vie sauve; c’est grâce à ses relations en France. Raison de sa recommandation au public présent de toujours posséder des bonnes relations avec des amis dans les pays de leur résidence.
En effet, c’est depuis le 6 mai 2016 qu’il fut arrêté par les services d’immigrations russes pour détention d’un passeport congolais falsifié alors qu’il se trouvait dans ce pays en voyage d’affaire pour l’achat des pommes de terre à envoyer au Congo selon ses dires.De cet imbroglio, Roger Lumbala l’attribue à l’irresponsabilité des autorités gouvernementales de Kinshasa. Se posant en victime et toujours selon lui, elles auraient reconnu par la voix du Vice-ministre des congolais de l’étranger en date du 7 octobre 2016 que la série des passeports édités depuis le 1er janvier 2016 devraient être remplacés pour les détenteurs au frais du gouvernement.
Du départ de Kabila le 19 décembre 2016
Roger Lumbala n’y croit pas par le simple claquement de doigt explique-t-il. Il se pose la question de savoir si l’opposition est en possession de tous ses moyens de contrainte pour l’obliger à quitter le pouvoir. Raison de son appel pressant à tous pour une vraie union des opposants car depuis fort longtemps, il fut le seul à avoir compris que le régime ne cédera pas. Preuve de cela dira-t-il, les empêchements des manifestations des 5 et 19 novembre 2016 avant d’en appeler à un changement des tactiques.
A la lutte politique, il faut ajouter d’autres stratégies…Ne vous leurrez pas lance-t-il comme une sorte de défis à la classe politique congolaise. C’est le moment choisi par lui pour se demander le pourquoi de l’acharnement de Kabila sur sa personne alors qu’ils n’ont rien de contre entre personne ? La focalisation du régime sur sa personne s’inscrit dans sa compréhension de la situation du pays et les moyens d’y trouver une solution rapide. Car la guerre déclarée par Kabila vis-à-vis du peuple congolais qu’il tue par armes de guerre devrait alerter tous les patriotes conclut-il.
Du dialogue, il montre que Tshisekedi avait bien compris cela depuis car tous ceux qui s’y opposaient; sont d’accord pour un dialogue inclusif le plus possible paraphrasant Machiavel lorsqu’il dit que tout est calcul. Pour Lumbala donc, Tshisekedi a déjà gagné la victoire grâce à ses deux doigts levés en signe de victoire et que désormais, c’est le symbolique d’un seul doigt qui fera gagner le reste de la guerre contre le régime. A ceux qui voyaient dans ce symbolique une forme d’arme, Lumbala a nié toute velléité d’une nouvelle rébellion armée quelconque en lui avant de lancer : «Nous sommes arrivés au niveau où chacun devra prendre ses responsabilités». Son seul doigt signifierait plutôt l’unité dans la réflexion et le travail. Énigme sur énigme dira-t-on.
De son parti le RCD-N, il dira qu’il siège au Conseil des Sages du rassemblement en qualité de membre de cette plateforme politique qui réunit la vraie opposition. Sans argent en politique, l’on deviendra l’obligé de celui qui vous alimente et c’est le cas au Congo où la corruption fait le reste. Ancien rebelle avant 2003, député élu et réélu, ministre; Roger Lumbala dit n’attendre que le départ de Joseph Kabila le 20 décembre 2016 pour rentrer à Kinshasa et se mettre au service de son pays.
Roger DIKU
Merci à Richard et EDTV pour ces images.