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Dialogue politique en RDC : l’église catholique menace de mettre fin à mission des bons offices en cas de non accord ce 31 décembre 2016

Le dialogue politique entre la majorité et l’opposition pour une sortie de crise politique devenue institutionnelle traîne en longueur alors que sa fin était souhaitée pour avant Noël. Provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel est arrivé à sa fin le 20 décembre 2016, la Constitution lui interdisant de se représenter alors que la présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année a été reportée sine die. Situation qui fait craindre un embrasement du pays tout entier dans une violence  généralisée, la raison même de cette négociation dite de la dernière chance.

Signe de cette grande tension et d’une nervosité grandissante, le Représentant du Vatican à Kinshasa, Mgr Luis Mariano Montemayor n’y est pas allé par quatre chemins en menaçant de nouveau sur la fin de la mission de médiation de l’église. En s’adressant à la presse il a déclaré : accord ou pas accord, le dernier jour des négociations pour l’Eglise dans sa mission de médiation c’est ce samedi quoi qu’il arrive. Notre date-butoir pour l’obtention d’un accord c’est aujourd’hui et après on se retire en prenant pour témoin le peuple à qui l’on expliquera qui bloque quoi dans les deux camps. L’émissaire du Vatican dénonce également les manœuvres politiques de dernière minute qui retardent à nouveau cette signature. Le nonce explique aussi cet enjeu très important de ne pas prendre en otage toute une Nation pour des intérêts égoïstes et personnels. Pour lui,  Il pourrait selon lui y avoir un problème s’il n’y a pas d’accord : certains Etats pourraient décider ne pas reconnaître les institutions de la République démocratique du Congo.

C’est aussi le point de vue du Vice-président de la Cenco, Mgr Mgr Fridolin Ambongo Archevêque du diocèse de Mbandaka-Bikoro pour qui la patience de tous est aussi est à bout. Ça fait tout un mois qu’on travaille sur une même chose. Mais il y a des personnes qui ont la manie de revenir sur ce qu’on avait déjà trouvé et ça empêche d’atterrir…Demain (1 janvier 2017) pour nous est un jour important. C’est la nouvelle année. Et notre espérance c’est qu’on arrive à trouver un compromis et que le peuple puisse passer la fête de nouvel an avec plus de certitude pour son avenir. Nous avions parlé de notre ultimatum. Le dernier jour c’est aujourd’hui et on va voir. On vous a parlé de Plan B et ce plan B est toujours là.

L’Accord politique entre les deux parties arraché de haute main par la Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco) dans la nuit de jeudi à vendredi et qui devrait être signé samedi 31 décembre 2016 dans la journée ne l’est toujours pas. Et pour cause, les blocages de dernière minute de deux côtés : «L’accord est prêt, mais ce matin toutes les composantes sont venues avec de nouvelles exigences portant sur des détails à intégrer dans l’accord, ce qui retarde la cérémonie de signature», expliquait aux médias un des plus hauts responsables de la Cenco presque dépité. Pourtant, vendredi 30 décembre au soir, Mgr Marcel Utembi, président de la Cenco ; affirmait que les deux camps étaient pratiquement arrivés à conclure un accord, les différents délégués viennent de s’accorder pratiquement sur les différends points de divergence qui ont fait l’objet des présentes assisses et que la signature était prévue samedi matin.

Les points de blocage

Parmi les points de blocage le problème de formulation au niveau de l’attribution de la primature. Le Premier ministre doit en principe être issu du Rassemblement de l’opposition qui aimerait pouvoir être maître de cette nomination, et craint que le président Kabila ne nomme, comme le dit une source de l’UDPS, une «brebis égarée» du Rassemblement. Et ce comme on l’a vécu lors de la nomination de Samy Badibanga et Vital Kamerhe. Mais aussi le cas de l’amnistie de Moïse Katumbi, que l’on voudrait voir revenir de son exil en signe de décrispation politique. Enfin il y a cette demande de la majorité, à ce que soit inscrit dans le texte de l’accord un article de la Constitution (l’article 5) qui parle de la souveraineté nationale, du référendum et des droits des Congolais à être élus et à élire. Le Rassemblement y voit la menace d’un référendum pour changer la Constitution et permettre un troisième mandat pour le président Kabila.

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