L’un de ses rêves secrets en prenant la tête du PPRD officiel, le parti présidentiel dont Joseph Kabila ne s’est jamais prononcé publiquement d’y appartenir même s’il s’en sert comme un des leviers de son pouvoir ; Henri Mova Sakanyi souhaitait ressusciter les CPP (Comités de Pouvoir Populaire).
« Le PPRD actuel est né sur les cendres incandescentes des CPP » aime le rappeler le camarade Henry Mova, Secrétaire Général du parti présidentiel à ses militants. Mais c’était sans compter avec les faucons du régime qui ne l’entende pas et ne le voit plus de cet œil-là. Une question de positionnement en présence de l’Autorité morale (Kabila), prémices d’une lutte fratricide qui règne au sein même du parti malgré le semblant ….
Pour mémoire, les CPP ont été Institutionnalisés par le Décret-loi n°236 et officiellement lancés le 19 avril 1999 au Palais du Peuple de Kinshasa par Laurent Désiré Kabila. Murie sous la férule du Parti Révolutionnaire du Peuple (PRP) de Kabila, l’idée des CPP avec son objectif soi-disant de « remettre le pouvoir au peuple », n’était qu’une sorte de démocratie populiste à sa manière. Cette nébuleuse politicienne aux contours mal définis ressemblait à s’y confondre au CVR (Corps des Volontaires de la République) lancé par Joseph-Désiré Mobutu bien avant la naissance officielle du MPR, son parti unique le 20 mai 1967.
Prémices d’une organisation politique dans la lignée du MPR parti-État avec son culte de personnalité, en réalité les CPP n’étaient qu’une nouvelle forme de gouvernance inique. Ce qui a fait que l’idée même de ce pouvoir du peuple au peuple ne survivra pas son initiateur Laurent Désiré Kabila assassiné le 16 janvier 2001. Et les cadres actuels du PPRD qui s’opposent à la vision de Mova l’ont bien compris que le peuple congolais n’était prêt d’accepter ce genre de régime ; surtout avec ce crépuscule qui s’y ressemble à celui de Mobutu. Avec son objectif non avoué de « confisquer le pouvoir aux partis politiques pour le remettre au peuple », Mzé Kabila ne faisait qu’instaurer une nouvelle dictature. Usant des méthodes dignes de police politique de l’ancien régime, les CPP ne pouvaient être qu’une vision monolithique du pouvoir.
La situation actuelle au sein du parti
Les apparences sont parfois trompeuses. Le long fleuve tranquille qu’on fait miroiter au PPRD Officiel ne serait qu’une illusion. Henri Mova Sakanyi, en apprend à ses dépens depuis le jour où il a quitté l’ambassade de Bruxelles pour Kinshasa et prendre la tête du parti présidentiel renseigne une source crédible. Chaque jour, c’est de la paranoïa de la part de certains faucons qui ne veulent plus de lui et qui ne jure que par sa tête poursuit notre source. Le professeur Mova, comme il aime se faire appeler aurait des graves difficultés auxquelles il fait face.
Ambitionné certes, ce jeune loup politique qui aurait voulu imprimer sa marque à la tête du parti par ses idées ; se trouve combattu par ceux-là mêmes censés lui apporter un soutien à leur cause commune à savoir perdurer au pouvoir. Selon notre source, ce sont les membres proches du cercle présidentiel et certains communicants de la majorité qui se trouvent en tête de cette fronde. On reprocherait à Mova ses ambitions considérées démesurées dont son idée de remise sur pied des CPP de feu Mzé Laurent-Désiré Kabila. Pour faire fonctionner tout ceci, il faut de l’argent et beaucoup d’argent ; ce qui demeure une source des tensions entre tous ces protagonistes continue notre source.
Pour Mova donc, les CPP constituent la base même du PPRD actuel dont il ne faut se défaire. Pour asseoir ses innovations, il faut citer ses « cafés politiques » avec des militants de base qui constituent pour lui « l’armée » sur laquelle s’appuyer s’il faut remporter toutes les batailles ; mais aussi ses « marches populaires » avec des jeunes aux bérets rouges et drapeau jaune-bleu du parti.
Il y a aussi et surtout « L’armée numérique », une équipe des personnes chargées et dévouées de scruter internet nuits et jours pour voir ce qui s’y passe et se raconte. La mission de ladite armée étant de répliquer sur internet contre tous ceux qui s’attaquent à Joseph Kabila et à la majorité. Inspirée par un professeur en communication et dirigée par une journaliste de la place qui tente de se faire discrète, cette armée numérique verse parfois dans l’envers du décor contre les opposants au régime. Ainsi des fausses rumeurs sont-elles de fois propagées, question d’affaiblir et discréditer l’autre explique notre source.
C’est la somme de toutes ces choses sans un résultat concret alors que le régime est attaqué de toutes parts qui font qu’aujourd’hui, le camarade Mova soit de plus en plus moins supporté par ses condisciples du parti poursuit notre source.
Un dossier à suivre…