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RDC-Sécurité : Gros chambardement à la tête de la PNC, Dieudonné Amuli Bahigwa nouveau N° 1

Police Nationale Congolaise (PNC) : Bisengimana et Kanyama out. Vaste chambardement que celui intervenu hier soir du 17 juillet 2017 à la tête de la Police Nationale Congolaise (PNC) avec le départ de son Commissaire général Charles Bisengimana Rukira, remplacé par le Général-Major Dieudonné Amuli Bahigwa ; jusque-là chef d’Etat-major adjoint en charge des Opérations des FARDC.

Mais aussi la tête de la police de Kinshasa qui a été décapitée, le Général Célestin Kanyama Cishiku qui s’en va vers ce qui semble être une voie de garage pour lui, à savoir la Direction des Ecoles de formation de la police. Il est remplacé par le Général Kasongo Kitenge Sylvano qui avait en charge le commandement de l’Unité de Protection des Institutions et des Hautes Personnalités.

« L’arrivée d’un vrai militaire de carrière à la tête de la police nationale en cette période d’insécurité généralisée sur l’ensemble du pays serait un signal fort du régime. Amuli rejoint un autre militaire dans le dispositif sécuritaire de Kabila et du régime dans la capitale, le très influent Général Gabriel Amisi dit Tango Four, qui est depuis la mi-septembre 2015 à la tête de la première zone de défense, qui couvre Kinshasa et la moitié Ouest du territoire » fait remarquer un commentateur des questions sécuritaires à Kinshasa.

Pour lui, « l’incapacité de la police nationale a été criante sur toutes les lignes ces derniers mois avec les nombreuses attaques contre ses installations sans qu’aucune réaction conséquente n’y soit remarqué. Cette dernière ne s’illustrant que lorsqu’il faut empêcher ou réprimer les manifestations de l’opposition. Alors il fallait un électrochoc et c’est ce qui d’arriver ».

Bisengimana et Kanyama, deux faux frères d’armes ennemis

 

Certes membre de l’influente communauté dite de banyamulenge influente dans les institutions du pays depuis la deuxième guerre de rébellion de 1998, c’est un pur hasard que Charles Bisengimana est arrivé à la tête de la police nationale note un spécialiste. Cet ancien officier de la Garde civile sous Mobutu devenu Général en 2003 occupait le poste de Commissaire Général après suspension de John Numbi Banza suspecté dans l’assassinat de Floribert Chebeya en juin 2010. Entre Bisengimana et Kanyama, c’était une permanente lutte d’influence.

Malgré leur appartenance au même corps d’armes et de sécurité, les relations Bisengimana et Kanyama n’ont jamais toujours été au beau fixe. Et cela commençait à nuire au travail même de deux hommes pourtant importants dans le dispositif sécuritaire du régime dans la frondeuse capitale Kinshasa que l’on sait hostile à Kabila explique notre spécialiste. L’on se souviendra de cette suspension temporaire pour insubordination infligé à Kanyama à dater du 13 avril 2017 pour 15 jours calendrier.

La méfiance était devenue tenace entre Bisengimana et Kanyama qui n’avait et n’a pas que des amis dans la police où la concurrence et la jalousie sont de mises pour tout celui qui croit mériter la confiance du chef suprême Kabila. Entre Kanyama et son ex-supérieur hiérarchique c’était je t’aime, moi non plus. Malgré sa poigne de fer, on savait sceller le sort de celui que l’on surnomme Esprit de mort par ses détracteurs pour sa supposée violence excessive dans la répression des manifestations de l’opposition. C’est un homme presque effacé que l’on a vu depuis son retour de la suspension explique notre spécialiste.

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Cet ancien gendarme reconverti en Garde civile comme Bisengimana sous Mobutu était aussi craint que respecté dans l’ère Kabila. Biceps bombés et écusson de parachutiste impeccablement accroché au thorax, il s’était toujours targué en public comme en privée d’avoir la confiance du chef. N’oubliant pas surtout de rappeler qu’il a été l’un des premiers instructeurs des Bana Moura, les soldats de la garde prétorienne qui s’occupent de la sécurité du chef de l’État. A à la tête de la police de Kinshasa, l’on retiendra que son dernier haut fait d’arme fut l’arrestation-reddition dans l’assaut contre la résidence de Ne Muanda Nsemi le 3 mars 2017 dans la commune de Ngaliema.

Lire aussi : Kinshasa sécurité : Célestin Kanyama, infortune d’un « généralissime » qui en faisait de trop ? https://www.afriwave.com/?p=2754

Mais c’était sans compter avec les sanctions internationales contre sa personne net Kabila pour ne pas gêner davantage son chemin déjà tortueux ; a pris les soins depuis un temps de mettre vers la voie de garage tous ceux qui sont sous les sanctions à l’instar de Boshab. Plusieurs rapports pourtant le ciblait sur les graves atteintes aux droits de l’homme commises pendant la répression des manifestations de l’opposition contre la tentative de réforme de la constitution sur la loi électorale, entre janvier 2015 et fin 2016 à Kinshasa.

A cette époque, plusieurs morts avaient été enregistrées par l’ONU et les organismes de Défense des Droits de l’Homme vent debout citaient Kanyama personnellement comme lors des opérations Likofi et Likofi + (coup de poing, en lingala), destinées à éradiquer le phénomène kuluna, ces gangs des rues dans Kinshasa dans la capitale. Les Etats-Unis comme l’Union Européenne l’ayant mis au banc comme personnalités contribuant à l’étouffement de la démocratie, l’avait sanctionné en décembre 2016. Chose qu’il a toujours réfutée et se disant n’être qu’au service du maintien de l’ordre dans son pays.

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L’ONU qui réclame des comptes…

Le General Kanyama faisait aussi face à une autre demande, celle de l’ONU via son chef du Bureau Conjoint des Nations Unis aux Droits de l’Homme(BCNUDH), José Maria Aranaz. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco du 19 avril 2017 à Kinshasa, ce haut fonctionnaire disait espérer que toute la lumière sera faite dans les violations de Droits de l’Homme constatées durant le mandat du Commissaire principal de la police de Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014.

Entre ces deux dates, des opérations anti-délinquances contre les bandes urbaines dites Kuluna commandées par le Général Kanyama avaient occasionnées 55 morts abattus par la police et 33 disparus selon les organisations de Défense de Droits Humains et de l’Homme dont Huma Right Watch (HRW). Bilan qu’a toujours contesté le gouvernement congolais comme pour dédouaner son ancien chef officier de police aujourd’hui mis en voie de garage.

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