Colère et indignation. La réaction de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ne s’est pas fait attendre contre la police nationale congolaise (PNC). A l’indignation généralisée s’ajoute une avalanche de contestations de tous les membres du parti plus que remonté contre les accusations sans preuves de la Police Nationale Congolaise(PNC) selon lesquelles certains présumés assaillants lors des attaques dans Kinshasa seraient recrutés parmi ses membres.
« L’UDPS n’acceptera jamais d’être le bouc-émissaire de n’importe quelle aventure » avertit Jean-Marc Kabund. Pour le n°1 du parti et SG, « ces insinuations tendancieuses de la police du régime révèle l’état d’impasse dans lequel se trouve le pouvoir qui n’a plus aucune autre carte stratégique dans sa logique pour retarder les élections prévues en cette fin d’année 2017 ». Augustin Kabeya, porte-parole du parti explique pour sa part que cette sortie hasardeuse et sans preuves de la police constitue « une provocation pure et simple que d’impliquer l’UDPS dans ces montages. L’UDPS a toujours prôné les méthodes pacifiques. Ces déclarations de la police sont l’œuvre de la famille politique de Kabila et n’engagent que leurs auteurs ».
« L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ne cherche même pas à se défendre, mais s’insurge contre ces élucubrations d’un régime en fin de vie. Nous ne nous laisserons jamais faire quoi qu’il en advienne ou qu’il en coûte. Depuis 40 ans que notre lutte a commencé avec feu le président Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire sous Mobutu en passant par Laurent-Désiré Kabila ; pourquoi n’avions-nous jamais pris des armes pour venir le faire simplement aujourd’hui face à un Joseph Kabila dont on sait la fin inéluctable et plus proche qu’on ne le pense ? C’est une cabale très mal ficelée qui se voit avant qu’elle se renferme très bientôt sur ceux qui l’ont monté » explique un cadre rencontré à Limete ce matin.
En effet, pour le porte-parole de la PNC, le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu ; ces 15 individus font partie d’une « bande des criminels recrutés à Kinshasa dans un réseau du mouvement insurrectionnel ayant servi sous le label de Kamuina Nsapu et instrumentalisé par certains politiciens dont le parti politique UDPS. Avec deux membres venus de Kananga pour assurer les rites initiatiques, ils sont des présumés responsables des attaques qui ont endeuillé la ville de Kinshasa, ciblant les prisons et cachots, les commissariats de la police nationale et le grand marché ».
Ils seraient à la base des attaques et des évasions à Kinshasa qui ont touché la prison de Makala, où plus de 4.000 détenus s’étaient évanouis dans la nature. Les commissariats de police de Matete et Kalamu ainsi que le Grand Marché de Kinshasa ayant aussi été touchés. Les présumés assaillants présentés devant les autorités et les médias « ont été remis » au parquet pour la suite de la procédure jusqu’à des procès, selon l’officier de la police nationale congolaise.
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Coïncidence ou pas, cet évènement intervient au lendemain de la réunion des amis de l’ex-UDPS et premier ministre de Kabila Bruno Tshibala au nom du même parti qu’il présiderait après avoir destitué Jean-Marc Kabund. Pour ce dernier, « c’est de la rigolade de la part de ce monsieur qui a choisi de convoler en noce avec Kabila. Même s’il a reçu mission de détruire le parti, il sait comment ce dernier fonctionne et bon nombre bien avant lui n’y sont jamais parvenus. Tshibala sait bien que la vraie UDPS ne s’effacera jamais à cause de ces tentatives de doublement, on verra bien ce qui lui arrivera dans les prochains mois lorsqu’il ne sera plus au pouvoir car il manquera un mot à dire » rappelle le SG de l’UDPS.
Par ailleurs, le parti dénonce également l’arrestation de son vice-président de la Ligue des jeunes, Gecko Beya Tshilengi. Il serait enlevé hier vendredi 28 juillet 2017 par des hommes armés non autrement identifiés vers 19h30’ dans la commune de Limete au Quartier Mombele. L’UDPS exige sa libération immédiate et sans conditions.
Il sied de le rappeler que le pays vit une profonde crise politique devenue institutionnelle depuis le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays après le 19 décembre 2016. Elu une première fois en 2006 et réélu en 2011 lors d’un scrutin entaché de fraudes massives, la Constitution lui interdit un troisième mandat auquel il ne peut se représenter. Les élections prévues en novembre 2011 n’étant jamais organisées, il est à la tête du pays en vertu d’un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle, entérinée par l’Accord politique signé le 31 décembre 2016 entre sa majorité et l’opposition.
