Comme il l’annonçait lors de la création de son office anti-corruption, Luzolo Bambi, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, le blanchissement des capitaux et le financement de terrorisme ; s’est de nouveau illustré. Ce, au travers d’un courrier dit confidentiel et urgent daté du 4 août 2017 courant adressé au Procureur Général de la République (PGR) Flory Kabange Numbi.
Avec copies réservées à Joseph Kabila, au Premier ministre Tshibala mais aussi au ministre de la Justice Thambwe Mwamba entre autres ; l’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux y dénonce 14 dossiers documentés, regroupés en huit émanant de ses services via une enquête diligentée sur les présumées malversations financières, détournement des deniers publics, de la corruption, de la fraude fiscale et douanière et dont la perte serait estimée à plusieurs millions de dollars américains au détriment du trésor public.
Et de poursuivre que les personnes concernées dans son enquête-dénonciation seraient des hauts fonctionnaires de l’Etat, des mandataires de l’Etat et publics, des hommes d’affaires nationaux et étrangers, des responsables des banques commerciales ainsi que de la banque nationale.
Des sources anonymes mais crédibles affirment que ceux qui seraient visés sont notamment les responsables de la BCDC, la Rawbank, la Standard Bank, Engen, Cobil, Socimex, Congo Futur et Zénith (société qui s’occupe du marché de construction de sept passerelles sur le Boulevard Lumumba dont les travaux sont aujourd’hui en arrêt). Du côté public, on cite les dossiers qui ont fait scandale ces derniers mois comme ceux du DG de la RVA Abdalah Bilenge, le directeur financier de la RVA Mwamba Sabiti, l’ex-DG de l’Ogefrem Anatole Kikwa, révoqué il y a sous peu. Mais aussi le dossier OCPT (ex-ONATRA) …
Le hic dans ce courrier qui n’aurait pas dû fuité, ce que Luzolo dit avoir agi pour « soutenir le président de la République dans sa lutte contre l’impunité pour restaurer l’autorité de l’Etat et moraliser la vie publique » dans notre pays. Un autre motif de cette opération de dénonciation étant « ce moment où notre pays traverse une crise financière par un manque criant de devises étrangères »
Raison pour Luzolo Bambi d’en appeler à Flory Kabange Numbi à « son sens élevé de patriotisme et de justice pour aider le chef de l’Etat à combattre la fraude fiscale et douanière, la fuite des capitaux et le non rapatriement des devises, la spoliation des immeubles de l’Etat ainsi que les détournements des deniers publics ».
Une récidive indigeste
Ce ne pas la première fois que Luzolo Bambi transmet un dossier de dénonciation auprès du PGR. Et du reste, la première personne à avoir dénoncé d’autres personnes dans un dossier pareil fut Joseph Kabila en personne. Qu’en est-il de la suite de ces dossiers ? Certaines personnes visées par la dénonciation de Joseph Kabila ayant été aujourd’hui promu à d’autres responsabilités dans les services de l’Etat.
Mais aussi et surtout que d’autres scandales dénoncés par les enquêtes internationales éclaboussent Joseph Kabila en personne, sa famille ainsi que ses amis proches. Au niveau interne, l’Affaire BGFI n’a pas encore fini de révéler ses tentacules et le pouvoir n’en dit rien fait remarquer un observateur. Pendant ce temps, le quotidien du congolais lui continue de se détériorer et le pays souffre d’un manque criant des devises. Conséquence, le Franc Congolais continue sa dépréciation face au « roi dollar ».
Un proche du régime sous couvert d’anonymat allant même plus loin en dénonçant les hauts dignitaires d’avoir créer cette situation voulue en blanchissant leurs millions malhonnêtement acquis sur le marché parallèle alors que les nouvelles sanctions économiques et financières devant les frapper dans les jours à venir.