« C’est reparti, la lune de miel entre Kinshasa et la salubrité n’a pas durée. Avenue du commerce bouchée par les déchets. Quelle vie ! ». Cette expression est celle d’une consœur journaliste écœurée du spectacle lui offert par sa capitale qu’elle aime tant. Le semblant de propreté amorcé par l’Hôtel de Ville de Kinshasa et son « Haut sommet », le gouverneur PPRD André Kimbuta Yango n’aura duré que l’espace d’un temps.
Les propos du gouverneur de la ville-province du 19 avril 2017 annonçant un ambitieux plan d’acquisition d’une quarantaine d’engins camions-bennes pour l’évacuation des immondices à travers sa capitale-province n’appartiennent qu’au passé. Egalement le premier lot de 5 véhicules neufs au responsable de la Régie d’Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa (RATPK) dont on ne constate aucun effet visible sur terrain.
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La colère légitime de la population
Excédée par la torpeur des responsables administratifs comme politiques, la population kinoise ne sait à quel saint se vouer. Ainsi, la campagne de dénonciation des citoyens engagés, contribuables de Kinshasa #pourcapitalepropre est repartie de plus belle depuis le retour des montagnes d’immondices à travers la capitale. Cela se passe via des via des réseaux sociaux car pour les autorités provinciales comme celles gouvernementales, les 5 chantiers tout comme la révolution de la Modernité sont inconnus des Kinois.
Pire c’est dans la commune huppée et administrative de la Gombe que la situation est plus qu’insupportable. Derrière La Place Royale à deux pas de l’Immeuble du gouvernement et à zéro mètre des Buildings aménagés pour les services de l’Etat se dresse une montagne des déchets qui accueille les passants en partageant ses odeurs pestilentielles. Ses Excellences du gouvernement ne semblent rien en à cirer. Du côté de l’artère communément appelé Avenue du Commerce, c’est le même spectacle de désolation ; à quelques deux pas de L’Hôtel de Ville où siège « Le Haut Sommet de la Ville » dit Kimbuta.
Dans sa colère légitime de citoyenne, notre consœur poursuit « Si tu te donnais la peine de chercher à comprendre dans quelles conditions d’hygiène ont grandi ceux qui ont aujourd’hui la charge de la salubrité de la ville, tu comprendrais aisément que LA SALETÉ n’est pas un problème pour eux ; ils ont grandi, joué et vécu dedans. C’est leur environnement premier. On ne chasse pas aussi facilement le naturel. Dans la saleté, ils sont nés dans la saleté, ils mourront ».
Déjà le 27 avril dernier, une marche citoyenne des jeunes de la LUCHA et d’IL EST TEMPS pour une capitale propre avait été réprimée par les forces de la police et plusieurs manifestants amenés au poste du Camp militaire Lufungula. Avant leur relâchement, le gouverneur Kimbuta en personne était venu les insulter « qu’ils n’étaient pas des vrais Kinois » du fait qu’ils avaient refusé d’ôter leurs T-shirt mentionnant le nom de leur association. Mais aussi et surtout parce qu’ils avaient refusé ses 100 dollars pour s’acheter des boissons qu’il leur proposer. Ce qui n’est ni plus ni moins un acte d’achat de conscience et de corruption punissable par la loi.
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Alors que Kimbuta parle du geste de l’Hôtel de Ville qui est une preuve que l’autorité urbaine de prendre à bras-le-corps cette problématique d’assainissement de Kinshasa ; il poursuit qu’il a fait sa part et qu’il ne reste plus qu’au gouvernement central à remplir la sienne par l’octroi du budget d’investissement et à la population Kinoise de s’acquitter de son devoir en payant la taxe d’assainissement. Kimbuta estime qu’il faut au minimum 100 Camions et 300 au maximum pour assurer le service d’assainissement de Kinshasa.
Les citoyens engagés de leur part lui promettent de ne rien lâcher jusqu’à ce que la ville soit propre.