En marge de la 72ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU à New-York où il s’exprimera ce samedi 23 septembre 2017 au nom de la RDC, Joseph Kabila vient de rencontrer longuement le premier ministre belge Charles Michel. Cet entretien qui a duré plus d’une heure selon des agences de presse a tourné autour du point préoccupant de l’heure à savoir la grave et profonde crise politique devenue institutionnelle que traverse la RDC depuis deux ans. Mais aussi sur les élections et le futur du président sortant de la RDC qui ne peut se représenter pour un troisième mandat.
Comme on le sait, la situation du pays demeure tendue à l’extrême ; la majorité au pouvoir et son opposition se jaugeant en chien de faïence. Pendant ce temps, le calendrier électoral attendu par tous va « de glissement en glissement » et que le président élu n’a toujours pas fait connaître son intention de quitter le pouvoir après les deux mandats constitutionnels que lui autorise la Constitution.
Le huis clos qui s’est déroulé dans la suite d’un prestigieux hôtel de Manhattan n’a pas été commenté par les deux hommes même si l’entourage du premier ministre belge a fait état d’une « conversation instructive et utile ». Certes que de deux côtés l’on a tenté un désamorçage de la tension diplomatique entre les deux pays. Selon certaines indiscrétions, le camp congolais devant insister auprès du chef du gouvernement belge de ramener à la raison Didier Reynders et Alexander De Croo, le vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement qui sont hostiles à Kabila et qui enveniment les relations entre les deux pays.
« Je t’aime, moi non plus »
Entre la RDC et son ancienne métropole, la Belgique ; les relations ont toujours évolué en dents de scie depuis 1960. Le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays au lendemain du 19 décembre 2016 est devenu une nouvelle occasion de frustration entre les deux pays. En effet, les prises de position belge par son ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders dans le cadre de l’Union Européenne sur la fin du deuxième et dernier mandat du président congolais sans possibilité de renouvellement éloigne de plus en plus les deux partenaires. Sa dernière sortie fut celle autour de la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 19 septembre sur la situation en RDC qui devrait, selon lui, « évaluer l’accord politique du 31 décembre 2016 et envisager une transition sans Kabila au-delà de 2017 ». Ce qui n’avait pas plu du tout à la délégation congolaise à New-York.
L’une des conséquences de cette « amour vache » entre les deux pays aura été la dénonciation unilatérale par la RDC en avril 2017 de sa coopération militaire avec le royaume. Depuis lors, le libéral Reynders jadis proche de Kabila est désormais étiqueté ami des opposants congolais n’est plus en odeur de sainteté auprès des proches de Kabila.
La rencontre d’hier vendredi 22 septembre 2017 à New-York entre Joseph Kabila le premier ministre belge Charles Michel s’est faite sans son chef de la diplomatie. « Un rendez-vous en tête-à-tête, loin de Didier Reynders », comme le soulignait l’entourage du chef de l’État congolais. Et ce, à cause de sa supposée proximité avec « ses amis de l’opposition congolaise » qui ne veulent ni de Kabila ni de la CENI dans sa configuration actuelle pour conduire la transition et organiser les élections.
Les autres rendez-vous
Le président Kabila avait auparavant reçu en audience son homologue guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine. Ensuite dans le même hôtel que Charles Michel ont défilés Zeid Raad Al Hussein, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, et Mme Fatou Bensouda, la procureure de la CPI.