Dans le dossier invalidation des passeports dits « semi-biométriques », la pression ne retombe pas. Comme le 20 septembre courant où des jeunes non engagés mais indignés avaient étaient arrêtés avant d’être relâchés au soir, près d’une trentaine des militants du mouvement de la LUCHA (Lutte pour le changement) ont été interpellés ce matin du lundi 25 septembre 2017 à Kinshasa devant le Ministère des Affaires Etrangères.
Dans un communiqué rendu publique le 21 septembre et dans une lettre signée Remy Mukweso, le mouvement citoyen informait le gouverneur de la ville-province de Kinshasa Kimbuta Yangu de son intention de faire un sit-in devant le ministère.
On pouvait y lire : « #PasseportGate: La décision est prise, la lettre d’information est déposée en bonne et due forme : sit-in lundi 25 septembre à 10h00 au ministère des affaires étrangères à Kinshasa pour exiger la levée de la mesure ridicule portant invalidation des passeports dits semi-biométriques. SERAS-TU LÀ, AVEC NOUS ? Soyons nombreux, car notre nombre est notre force ! Ne soyez pas de ceux qui passent le temps à s’indigner sur Internet mais n’osent pas assumer leur révolte dans des actions réelles ! ».
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Pour La Lucha comme pour les manifestants du 20 septembre, la mesure gouvernementale d’invalider les passeports « semi-biométriques » est une « provocation vis-à-vis d’une population déjà démunie de tout ». Raison d’un appel pour son retrait pur et simple car pour eux tous, un seul mot d’ordre demeure : #MonPasseportEstValide
Vives tensions et troubles à l’UPN : Coups de feu et gaz lacrymogènes pour disperser les étudiants
Vives tensions ce matin à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) où des affrontements étaient signalés aux et dans les alentours. Les forces de l’ordre de la police nationale tiraient des coups de feu en guise de sommation pendant que du gaz lacrymogène était utilisé pour disperser les étudiants. L’on parlerait même des étudiants du Campus de l’Université de Kinshasa venus en renforts à leurs camarades de l’UPN. En dehors des étudiants de cette institution universitaire, les élèves de l’Ecole d’Application (EDAP) proche de l’UPN ont été impactés par ces troubles.
Débordées, les forces de la police ont de leur côté reçu le renfort de celles de l’armée (FARDC) en vue de maintenir de l’ordre sur place. Évitant la Route de Matadi, l’artère principale; les véhicules entassés sur l’avenue Okito ont crée un embouteillage monstre. Panda Shala, une activiste de La Lucha fiat état de deux morts à l’UPN tués par balles.
D’après des sources sur places, le mécontentement des étudiants s’ajoute à celui des professeurs qui ont annoncé la radicalisation de leur débrayage. Pour le Pr Raoul Ekwampok Ka’ndum, président de l’Association des professeurs de l’Université Pédagogique Nationale (APUPN), « le comité de gestion de l’université voudrait forcer l’organisation la 2ème session des examens en passant par certains Chefs des Travaux non-grévistes alors que la majorité est en grève. Le même comité de gestion aurait tenté de procéder à une délibération informelle ».
Côté des étudiants, « le nouveau système d’encodage introduit au sein de l’Université connait encore des ratés au point d’engendrer une omission des noms. Ce qui ne pourra favoriser la tenue de la 2ème session, certains étudiants attendant toujours la résolution de leurs cas ».