Pendant que nombres d’églises catholiques de la capitale sont soit encerclées, soit scellées ou en passe de l’être par la police secondée de fois par l’armée; le chef de la police de la capitale, le général Sylvano Kasongo Kitenge interdit à son tour la marche des chrétiens de ce matin. S’appuyant sur le premier refus du gouverneur André Kimbuta, le commissaire provincial « menace » et promet aux manifestants de « rencontrer les forces de la police sur leur chemin » s’ils osent marcher ; et ce dans le cadre de sa « mission régalienne » dit-il.
Selon le « généralissime » et dans la rhétorique habituelle, selon des informations sûres en leur possession ; « certains politiciens ont recrutés des écuries de Kulunas pour semer la désolation, la terreur. Mais aussi des hommes armés qui vont venir tirer sur la population et mettre cela sur le dos de la police. Tout attroupement de plus de 5 personnes sera dispersé selon la loi ».
Va-t-on revivre ce matin la récidive du dimanche 16 février 1992 dans les rues de Kinshasa ? Pour rappel, le Comité Laïc de Coordination (CLC) des chrétiens catholiques a prévu depuis deux semaines une marche pacifique ce matin du 31 décembre 2017. Son objectif étant de faire pression sur les politiques pour le respect des accords signés et leur application. C’est le même CLC qui fut à la base de l’organisation de la marche de 1992 qui permit la réouverture de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) fermée autoritairement par feu le premier Nguz A Karl I Bond. Plusieurs morts parmi les manifestants avaient été déplorés.
Luaba Wa Ba Mabungi