KINSHASA. Malgré le durcissement de ton et les menaces du gouvernement congolais vis-à-vis des organisateurs de la marche du 31 décembre 2017, mais aussi certaines attaques contre le Cardinal Archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo ; le Comité Laïc de Coordination (CLC) ne bronche pas. Dans un communiqué diffusé hier samedi 6 janvier 2018, il annonce le programme de la semaine qui commencera par une messe de suffrages en attendant celui des prochaines « marches qui se poursuivront, nous irons jusqu’au bout » selon le Pr Thierry Nlandu.
« Le vendredi 12/01/2018, à 10 h, tous les Congolais ; où qu’ils soient dans le monde sont invités à être en communion de prière avec les Chrétiens rassemblés autour du Cardinal Laurent Monsengwo pour honorer la mémoire de nos sœurs et nos frères victimes de la barbarie de Kabila » rappelle Olivier Kamitatu sur son compte Twitter.
En effet dans ledit communiqué, il est dit que dans l’affirmation de sa détermination « comme signe de la volonté de ne pas baisser les bras et de poursuivre la lutte pour prendre en mains notre destin », le CLC organise une messe des morts qui sera dite « En mémoire de nos frères et sœurs victimes de la répression sauvage, une messe des morts sera dite par son Eminence Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, ce vendredi 12 janvier 2018 çà 10h00,’ en la Cathédrale Notre Dame du Congo » de la Commune de Lingwala.
Invitant « les chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté à la résistance et à la persévérance », le CLC encourage et recommande de « poursuivre l’opération des cloches chaque jeudi de 21h00’ à 21h15’ ».
Les menaces du gouvernement
Le gouvernement congolais avait dénoncé pour sa part vendredi 5 janvier 2018 ce qu’il considérait comme les « propos injurieux » de l’archevêque de Kinshasa tout en mettant en garde les chrétiens catholiques contre toute « récidive » après leur marche non autorisée de dimanche 31 décembre 2017 pour demander au président Joseph Kabila de s’engager à quitter le pouvoir.
Pour Lambert Mende ; ministre congolais de Communications, Mediaş et porte-parole du gouvernement, « Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre », lit-on dans un compte-rendu du conseil des ministres consacré aux événements du dimanche 31 décembre. Et de poursuivre que le gouvernement « ne peut accepter que de tels propos viennent d’un ministre de Dieu », tout en instant sur « la laïcité de l’Etat Congolais ».
Pour terminer, L’exécutif congolais a « condamné fermement les événements survenus le 31 décembre 2017 et a mis en garde les organisateurs contre toute récidive ». Le ministre de l’Intérieur ayant « fait part des autres manifestations programmées par le même comité laïc de Coordination de l’Eglise catholique et son incitateur » que l’on pense être l’Église catholique. Et pour « arrêter le cycle de violence en perspective pour cette année 2018, le gouvernement demande à la justice de se saisir du dossier et d’établir des responsabilités » conclut le communiqué du pouvoir.
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Le Cardinal confirme
L’on se rappellera que le Cardinal Monsengwo avait qualifié de « barbarie » la violente répression dimanche dernier à Kinshasa des marches pacifiques organisées à l’appel d’un « Comité Laïc de Coordination » proche de l’Eglise. Les organisateurs demandaient au président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel a pris fin le 19 décembre 2016, de déclarer publiquement qu’il avait bien l’intention de quitter le pouvoir.
« Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo », avait assené Mgr Monsengwo, 78 ans.
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