Ce fut une défense décousue et pathétique pendant 7 :53 ‘ de temps face à une jeune consœur qui a été plus que directe : oui ou non l’ordre a-t-il été donné pour tirer à balles réelles sur des manifestants pacifiques ? le chef des communicateurs de la Majorité Présidentielle (MP) dépêché à Paris pour éteindre les flames des condamnations contre le régime en rapport avec la répression des marches pacifiques aura loupé sa mission.
« Persécution » contre les chrétiens donc contre la population, le mot a été lâché de la bouche même du communicateur Atundu sans que personne ne l’aie poussé. Pour sa seule justification, ce sont « ceux qui poussent à la désobéissance civique qui doivent être incriminé », donc ce sont les laïcs catholiques qui sont responsables de ce qui arrive dans le pays. Qui peut encore croire en ses accusations d’agression contre les forces de l’ordre et de sécurité attaquées par les « loubards » vus à genoux, bibles, chapelets, rameaux en mains et cantiques en bouche comme l’a bien rappelé le Cardinal Laurent Monsengwo ?
En attaquant de front l’Eglise Catholique, l’on comprend le pourquoi de la première sortie du ministre She Okitundu pourtant impliqué dans une drôle d’affaire de mœurs à été au Vatican. Selon des indiscrétions, ce voyage n’aura rien rapporté au pouvoir car le Saint Siège étant resté sur sa condamnation de la répression contre les catholiques.
De l’offensive médiatique des cadres du PPRD le parti présidentiel ou les opposants-accompagnateurs du régime membre du gouvernement qui essaient de minimiser leur implication ; on s’en est rendu compte qu’il s’agit d’une peine perdue. A l’instar d’une Marie-Ange Mushobekwa, ministre opposant des Droits Humains il y a deux semaines ; André Alain Atundu Liongo n’aura été que l’ombre de lui-même, ayant perdu de sa superbe légendaire malgré son beau costume taillé sur mesure. Le journal Afrique @JTAtv5monde étant devenu comme leur tombe médiatique…
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🇨🇩 RD Congo – Le porte-parole de la majorité présidentielle André Alain Atundu revient sur la répression des marches pacifiques. pic.twitter.com/PYpW0XnWU4
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) 25 janvier 2018
Les questions net réponses
Un bilan humain qui demeure contradictoire sur la répression des marches de janvier 2018 : « On n’a pas recouru à des tirs à balles réelles, je crois que la question de la comptabilité macabre est peut-être l’objectif de ceux qui organisent (sous-entendu les marches donc le CLC soutenu par l’Eglis catholique et les opposants radicaux) ; mais la question fondamentale c’est d’abord la confusion du rôle de la mission apostolique de l’Eglise qui est quand même de prêcher la bonne nouvelle, d’inculquer dans la communauté congolaise les valeurs chrétiennes qui fondent les Droits de l’Homme. Ensuite le rôle social de l’Eglise, d’implanter les bonnes œuvres, les associations de bienfaisances etc. Ce n’est en tout cas pas celui de déterminer le nombre des mandats, la durée des mandats, le calendrier électoral…là il s’agit d’une confusion regrettable. Les relations ente l’Eglise et la RDC sont régies par l’Accord cadre du 20 mai 2016 et là l’objectif c’est d’entreprendre une coopération harmonieuse entre le Vatican et la RDC pour assurer l’épanouissement du peuple congolais. Et dans ce document, c’est important de savoir le contexte parce que l’on voudrait confondre l’opération de maintien de l’ordre à une opération de persécution des chrétiens ».
Mais aujourd’hui il y a des faits, il y a eu des morts ? « Oui, il y a eu des morts, personne n’en doute ; qui sont responsables de ces morts ? Ceux qui poussent à la désobéissance civile contre l’Accord du Vatican ? L’Accord cadre dit que toute l’activité de l’Eglise catholique doit respecter la constitutionnalité en vigueur. La question de la réaction, vous savez les forces de l’ordre doivent maintenir trois choses essentiellement mais au préalable je voudrais dire ceci ; qu’il est nécessaire d’avoir la paix pour que la religion puisse s’épanouir ».
Ce sont les hommes d’Eglise donc qui sont responsables de ces morts ? « Ils sont responsables pour avoir poussé certains chrétiens qui ont confondu malheureusement les questions de foi et les convictions politiques pour aboutir à ce résultat qui est certainement recherché par les sponsors qui ne sont pas seulement dans l’Eglise catholique ».
En quoi selon vous ces hommes d’Eglise ont une responsabilité dans ces morts ? « Ils ont poussé à la désobéissance (les hommes de l’Eglise) et dans cette opération de désobéissance civique il y a eu des loubards qui se sont introduit, qui ont agressé les forces de l’ordre et les forces de l’ordre ont l’obligation de rétablir l’ordre et la moralité…Non on a pas tiré à balle réelle, c’est une réponse aux agressions, aux gens qui ne voulaient pas qu’il y ait de l’ordre dans le pays. On ne peut pas confondre une marche politique à une procession religieuse, c’est regrettable ; c’est contre l’esprit et la lettre de l’Accord cadre qui nous régit, qui régit les rapports entre le Vatican et la RDC. Je crois qu’il est temps qu’on cesse de faire une confusion, lorsque quelque chose arrive ; on pense que les morts c’est très important, mais ce ne pas la cause, ce ne pas la finalité. Il faut chercher la responsabilité parmi ceux qui ont emprunté une logique perverse ».
Rappel de quelques chiffres depuis 2016, acte d’individus indisciplinés ou ordre donné de tirer sur des manifestants ? : « Jamais on a donné l’ordre de tirer sur les citoyens, si on est dans l’Eglise la liberté est garantie, la liberté de culte, la liberté de religion. Mais les activités de l’Eglise selon l’Accord entre le Vatican et la RDC doivent se dérouler conformément à la constitutionalité en vigueur. Il y a même l’article 8 je crois… ».
Des exécutions extra-judiciaires en nette constances relevées par la Monusco : « Je dis que les chiffres doivent être confrontés avec la réalité. Vous avez laissé parler le porte-parole de la Monusco, j’attend d’entendre le porte-parole du gouvernement, le porte-parole de la justice » expliques avec aplomb Alain Atundu Liongo.
La FIDH, de l’ONU vont tous dans le même sens…donc toutes ces organisations ne sont crédibles ? : « Pour que ces informations soient crédibles, elles doivent passer à l’épreuve de contradiction ; le contradictoire étant le principe fondamental de la vérité judiciaire. Lorsque quelqu’un affirme, on dit de cela que c’est une prétention et c’est le juge qui établit la prétention par rapport à la réalité des faits. Qu’est-ce qu’on entend par exécutions extra-judiciaires, il faut confronter cette notion à ce que les magistrats entendent par cela » termine sur un sentiment du devoir (pourtant très mal accompli) le chef des communicateurs de la MP Alain Atundu Liongo.
Quelques observations
En faisant allusion à la mission et au rôle de l’Eglise, le porte-parole de la Majorité Présidentielle (MP) n’a dit un mot sur celui du gouvernement ou sa mission fondamentale dans un pays qui se devrait être de « protéger les personnes et leurs biens ». Qu’est-ce le gouvernement congolais a-t-il inculqué comme valeur dans la communauté du pays par rapport à ce qu’il reproche à l’Eglise ?
Atundu voudrait faire croire que ce sont les « valeurs chrétiennes » qui fondaient les droits de l’homme alors que ce sont les abus et les injustices qui sont à la base de la révolution des peuples lorsque leurs droits sont bafoués. Qu’a fait l’Etat congolais dans son rôle social pour le peuple depuis 20 ans des Kabila père et fils, mais surtout durant les 15 dernières années du règne de Joseph Kabila au pouvoir ?
Atundu a feint d’oublier que c’est sur l’actuel constitution piétinée que sa majorité s’appuie pour justifier le maintien par défi de Kabila à la tête du pays par de glissements inappropriés. Cette même constitution n’est-elle pas claire lorsqu’elle stipule que deux mandats suffisent et pas de prolongation ?
En faisant allusion à L’Accord cadre Vatican-RDC qui exige le respect de la constitutionnalité en vigueur, est-ce le régime de Kinshasa respecte-t-il lui-même cette constitution ? L’on comprend alors bien pourquoi la finalité de la majorité présidentielle reste de modifier un jour ladite constitution pour permettre à leur « champion » de rempiler contre la volonté du peuple congolais qui le lui fait savoir dans la rue malgré les morts et la répression.
Tshikuyi Tubabela / AFRIWAVE.COM